Chapitre 23

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Deux jours se sont écoulés depuis cette fameuse nuit. Je me sens si sale vis-à-vis d'Alex, mais je n'arrête pas de penser à Andy. Mes pensées sont envahies par des images de nous deux. Mais je reste forte, il a été clair sur ses intentions, il ne couche qu'une seule fois avec ses partenaires. Je ne ferai pas exception à la règle. Je dois avoir une discussion avec Alex. Je ne peux plus continuer à me mentir à moi-même. Je n'arrive plus à me regarder dans une glace.
Je rejoins Alex chez lui, son sourire s'efface quand j'entre dans son appartement. On s'assoit, je prends de la distance avec lui.

— On doit discuter.
— Je t'écoute.
— Je t'ai trompé.
— Quoi ?
Il se relève choqué par ma révélation.

— Tu te moques de moi ?
Il part dans un fou rire incontrôlé.

— Je suis désolée, il vaudrait mieux qu'on se sépare.
— En voilà une bonne.
Je le regarde surprise.

— Tu crois que toi, tu vas me quitter ?
— C'est la meilleure chose à faire.
— Mais je n'en ai rien à foutre qu'un autre t'ait baisée. Tu es à moi.
— Non, je ne t'appartiens pas.
— C'est ce qu'on verra.

Je me relève, effrayée par cette facette de lui. Je ne l'ai pas contaminé, ma toxicité se limite au harcèlement physique ou moral. Je n'ai jamais menacé quelqu'un, j'étais dans la supplication.
Je suis consternée, je m'attendais à des insultes, des cris, mais des menaces, non.
Je rejoins ma voiture, détachée de la scène vécue quelques minutes plus tôt. Mon téléphone sonne, Alex. Je ne décroche pas, les appels s'enchaînent, je finis par lui envoyer un message de rupture et j'éteins mon téléphone. Je n'attends pas de lire ses messages, ma décision est prise. Je roule sans destination précise, je suis vidée de mon essence. Ma voiture s'arrête devant l'usine désaffectée du Bronx. Je pénètre dans la salle principale d'exposition et je me dirige vers l'atelier d'Andy.
Son atelier est vide, il n'est pas là. Je m'assois à sa place et observe son tableau.

— J'avais été clair, Tanya.
Mes yeux se posent sur lui, incapable de réagir. Il sent mon trouble.

— Qu'est-ce qui se passe ?
— Je lui ai dit que je l'avais trompé.
— Tu as fait quoi ? Tanya putain, on a fait ça dans un moment de folie.
— Pourtant, ce n'est pas ce que j'ai ressenti.
— Tu te trompes, il n'y aura rien d'autre.

Une douleur lancinante envahit mon cœur. Deux états de choc, c'est beaucoup trop pour un cœur blessé.

— Si je me trompe, pourquoi tu me peins sur tout tes tableaux ? En criant.

— C'est ton interprétation.

Je me saisis du tableau qu'il vient de peindre.

—Alors cette femme nue, ce n'est pas moi ?
— Ça peut être toi, une autre...
— Tu me dégoûtes.
Je repose le tableau et je rejoins la sortie.

— Une seule fois encore.

Il s'approche de moi, referme la porte et se saisit d'une télécommande. Il appuie et de la musique en sort sur des baffes, de la musique classique.

— Pour camoufler tes cris.

Il m'attire à lui, on se dévore comme des assoiffées, deux jours à imaginer revivre ce moment hors du temps. Mes gestes sont empressés, je lui retire son t-shirt et il m'aide à me débarrasser de ma blouse, le reste des vêtements finit au sol avec une telle rapidité. Nos lèvres se scellent, il me pose sur une table, ou des mots de peinture sont posés. Il en ouvre un et me recouvre d'une couleur violette, je crie de surprise, puis ses mains, malaxe la matière et la diffuse sur mes seins, mon ventre. Je me saisis d'un pot orange et en fait de même. C'est sensuel, excitant. Nos corps se rejoignent, les deux couleurs se mélangent et forment une couleur à part entière, du rouge, la couleur de la passion.

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