Chapitre 40

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Je suis dans mon lit, des dizaines de questions m'empêchent de dormir. Certaines choses m'échappent. J'ai reçu un message d'Andy, pour s'excuser, je ne lui ai pas répondu. Je me redresse et m'emploie à utiliser les techniques de relaxation. Au bout d'une vingtaine de minutes, je me sens plus sereine.
Mon téléphone sonne, je fixe l'écran, un numéro inconnu, je décroche. J'écoute et j'entends un souffle et une respiration lourde.

— Qu'est-ce que tu veux, Alex ?

— Te pourrir !
Avec une voix robotisée.

— Laisse-moi tranquille !

— Pas tant que tu respireras.
Il raccroche.

Je me désagrège, il me pousse au suicide. C'est consternant, comment ai-je pu autant me tromper sur le compte de quelqu'un. Étrangement, je ne me laisse pas abattre, une force s'insinue en moi, une envie de me battre.
Le lendemain, je me rends au cabinet, j'essaye de reprendre un semblant de vie. Je ne me laisse pas abattre. Mais cette journée est une véritable épreuve, on me livre des dizaines de roses noires. Il n'y a pas de mots, une simple pression psychologique pour me pousser à bout. Mes mains tremblent, je me sens si seule, si démunie. Les institutions ne me croient pas.
Mon téléphone sonne.

— Allo.

— Melle Tanya, c'est l'agent Ocneil.

— Oui ?

— Nous avons fait analyser les mouchards et il n'y a aucune empreinte.

— Je n'en attendais pas moins.

— On va remonter la piste, je suis très investi.

— Merci.

En rentrant dans mon appartement, je trouve la société de sécurité en plein travail. Je fais renforcer ma sécurité. La situation m'échappe de plus en plus. Ils finissent et m'expliquent les mesures mises en place. Il me donne une larme que je dois garder sur moi.
À peine qu'ils ont quitté les lieux, mon téléphone sonne. J'entends un rire qui me fait dresser les poils.

— Tu penses que ça va m'arrêter, tes petits gadgets ?

— Qu'est-ce que tu veux, merde !

— Je t'ai dit de t'enlever tout semblant de vie.

— Tu es complètement malade !
Ça raccroche.

Tout mon corps est en état de choc, mon environnement est un aimant à angoisse. Je ne peux pas déménager, il me retrouvera, c'est inutile. Je ne sais plus vers qui me tourner, j'appelle Rosa. Elle semble touchée par mon état. Elle est en partie ma cause, elle m'a aidé à conquérir son ex. Je ne devrais pas décharger mes émotions auprès d'elle, mais je n'ai personne d'autre.
Elle finit par sonner une vingtaine de minutes plus tard, elle me prend dans ses bras et s'excuse de ne pas avoir été honnête.
On s'installe sur le canapé, je lui expose mes derniers événements, elle m'écoute et ne cesse de demander pardon.

— Je suis désolée, il n'était pas du tout comme ça à l'université. Il était volage, oui, mais dangereux, non.

— Ton ex a bien changé. Pourquoi m'avoir aidé ?

— On voulait se venger de lui, pour m'avoir rejeté comme la dernière des imbéciles.

— Est-ce que tu te sens mieux maintenant ?

— Non, Tanya, je me sens coupable de ce qui t'arrive.

— Je ne sais pas si on pourra nouer une quelconque relation, je me sens trempée, utilisée.

— Je suis désolée, Tanya, c'est si ridicule. Je vais aller lui parler pour qu'il te laisse tranquille.

— Ça ne marchera pas, il est déterminé.

— Laisse-moi essayer, d'accord ?

Je hoche positivement la tête, cette discussion semble m'apaiser. Je ne ressens plus cette douleur à la poitrine. Je me sens légère et le sommeil ne tarde pas à m'emporter.
Au réveil, je reprends espoir, l'intervention de Rosa sera peut-être bénéfique. Elle semble avoir les mots qui apaiseront Alex. Après tout, ils ont partagé un passé commun. J'essaye de m'en convaincre. Je me prépare pour rejoindre mon cabinet. En ouvrant la porte de chez moi, je tombe sur Andy. Le choc est rude, je ne m'attendais pas à le revoir. Habituellement, il disparaît des jours.

— On peut discuter ?

— On n'a rien à se dire.

— Pourquoi tu pardonnes à Rosa et tu m'en tiens rigueur ?

— Tu m'as fait croire des choses qui étaient basées sur une vengeance.

— J'ai toujours été sincère avec toi.

— Tu m'excuseras, je vais être en retard.
Il me retient par le bras.

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