Chapitre 24

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Mon téléphone n'arrête pas de sonner, mon appartement est envahi par des fleurs et d'innombrable cadeaux venant d'Alex. Il m'étouffe, je l'ai surpris en bas de mon immeuble, il débarque au cabinet et perturbe mes consultations. Je craque tous les soirs, il est déterminé.
Je me rends dans le bar branché pour boire un verre avec Rosa, elle m'a rappelé il y a quelques jours.

En arrivant, Rosa est en compagnie d'Andy, je suis à deux doigts de faire demi-tour, mais elle me repère, elle me fait signe d'approcher. Je m'avance vers leur table, leur cœur battant. Une semaine que nous avons passée la nuit ensemble, il ne m'a pas rappelé, je m'y attendais. C'est sa façon de fonctionner, il ne donne aucune importance à ses partenaires. Je m'assois en face de lui, on se fixe avec intensité. Rosa passe de l'un à l'autre, je sens son regard s'illuminer.

— Vous l'avez fait.
Je la fixe, gênée.
— Fait quoi ? Je ne sais pas de quoi tu parles.
— Tanya, votre regard ne trompe personne. Merde alors. Andy, je t'avais dit de ne pas la toucher. Pour une fois que je m'entends bien avec une fille.
Andy sourit.

— Rosa, ne dramatise pas, on est adulte, ce n'est arrivé qu'une fois. Et regarde, c'est cool, on a réussi à passer outre.

Il lui a menti, nous avons couché plusieurs fois ensemble. À l'atelier, on la fait à plusieurs reprises. Il veut sûrement dédramatiser la situation. Il finit par se lever, je le suis du regard. Il rejoint une fille, ma tête se décompose.

— Ça va, Tanya ?
Je hoche les épaules.

Non, ça ne va pas, il m'ignore comme une pestiférée.

— Oui, ça va, ne t'inquiète pas, c'est cool.
— D'accord et avec Alex ?

Je souffle lourdement, son harcèlement commence à m'effrayer. Être de l'autre côté est une vraie douche froide. Je ne pensais pas avoir une emprise néfaste sur le quotidien d'Alex. Aujourd'hui, je le sais.

— C'est compliqué. Il refuse la séparation.

Mes yeux ne quittent pas la scène de séduction d'Andy avec cette jeune fille au bar. Elle rit à ses blagues. Je sens une jalousie s'insinuer en moi, une rage folle me dicte de me lever et de lui dire mes quatres vérités.
Je me lève, je n'en peux plus, cette situation est anxiogène, je m'avance vers lui, il change de tête. La jeune fille me fixe avec incompréhension.

— On peut discuter ?
— Pourtant, je pensais que tout était clair.
— Bien.

Je rejoins Rosa, m'excuse auprès d'elle, je récupère mon sac à main et me dirige vers la voiture. En passant devant lui, je l'ignore. C'est la première fois, que je fais quelque chose de cette envergure. Habituellement, je supplie et je pleure.
Je déverrouille la voiture quand je sens une présence derrière moi, je sais que c'est lui mais je ne prête pas attention.

— Putain, tu fais chier Tanya.
— Que c'est charmant, Andy.
— Je t'ai averti pourtant.
Il met ses mains sur la tête.

— Je ne suis pas du genre à écouter ce qu'on me dit.
— Oui, regarde où ça te mène.
Sa remarque me brise, je suis de nouveau face aux conséquences de ma toxicité.

— Ne m'appelle pas, ne m'envoie pas de messages.
— Je ne l'ai pas fait.
— Continue de ne pas le faire.
— Pourquoi ? Tu as peur de te confronter à tes névroses ?
— Je n'en ai pas, je ne veux pas de casse-couille à mes côtés.
— Oui, tu les préfères pour une nuit.

J'ouvre la portière, et je démarre pour m'éloigner le plus loin possible de lui. Ma détermination ne dure qu'un temps, une fois chez moi je suis de nouveau envahie par un désir destructeur de le contacter. Je veux le revoir, lui expliquer.
Je fais les cents pas dans l'appartement, l'envie est trop forte, je m'exaspère. Je finis par craquer et j'évacue toute ma frustration.
Je compose son numéro, il décroche, je suis prise au dépourvue.

— Pourquoi tu fais ça, Tanya ?
— Je ne sais pas.
J'éclate en sanglots.

— Tu as tout pour toi, tu n'as pas besoin de te dévaloriser comme ça.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant