Toxic

Chapitre 29

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Le lendemain, je vérifie mes notifications, aucun appel. Je m'en doutais, il laisse couler, je suis insignifiante. Je me prépare pour mon rendez-vous avec Alex. Je compte lui faire comprendre qu'il ne se passera plus jamais rien entre nous. Il doit m'oublier, oublier sa fixation sur moi.

Je sonne chez lui, on me fait entrer et patienter dans le salon. Alex finit par faire son apparition, le sourire aux lèvres. Il ne compte pas abandonner, je suis sa possession. Je le vois dans son regard, je lui appartiens.

— Bonjour chérie.
— Alex, je ne crois pas que ce soit approprié.
— Et coucher avec le premier venu, c'était approprié ?
— Non. Je suis désolée.
— Je te laisse encore une chance de revenir sur ta rupture.
— Je ne peux pas. C'est définitif.
— Bien.

Je le regarde se tourner, se saisir d'un objet et se retourner vers moi, il est armé. Je me redresse complètement choquée. Il va le faire, me tirer dessus, il va finir le travail. Je n'arrive pas à faire un pas, je suis liquéfiée sur place, je vois défiler ma vie. Je repense aux choses que j'aurais pu accomplir, si je n'étais pas cette fille irrécupérable.

— Toujours définitif.

Je n'ose pas répondre par peur qu'il mette à exécution son plan macabre.

— Tu sais, chérie, on aurait pu être heureux ensemble: un mariage, des enfants. Mais tu as décidé de me jeter comme le dernier des idiots.
— Tu trouveras quelqu'un de mieux.
Il explose de rire.

— Tu es pathétique, Tanya.

Il me tient en joue, je tremble, mon cœur tambourine, cette fois, c'est la fin. Mourir si jeune par les mains de celui qu'on croyait aimer, c'est apocalyptique. Des idées se déchaînent dans mon esprit. Je ferme les yeux, j'entends une détonation, puis plus rien. J'ouvre les yeux, je n'ai aucune blessure, je suis perturbée. Je pose mes yeux sur lui, une blessure à la cuisse fait apparaître une tache rouge qui s'amplifie de seconde en seconde.

Il jette l'arme à mes pieds, il crie, ce qui rameute ses employés de maison. Tout le monde semble surpris par la scène. Ils accourent porter secours à Alex, pendant que je reste debout, tremblante, ne comprenant pas bien ce qui se passe.

Quelques minutes plus tard, ce sont des ambulances qui entrent dans la pièce, accompagnées des agents de police. Je revois encore les agents me parler, mais je reste dans ce mutisme. On me passe les menottes. Pourtant, je suis convaincue de n'avoir rien fait. C'est lui, le coupable, pas moi. On me conduit vers la voiture de police, je suis toujours dans cet état de semi-conscience. Je refais la scène plusieurs fois dans ma tête, et je suis certaine d'avoir vu Alex se tirer dessus. Pourquoi m'arrêter, moi ?

Quelques heures plus tard, on me fait sortir de la cellule pour un interrogatoire musclé. Je n'ouvre pas la bouche les premières heures, je garde le silence. Ils me présentent un faisceau d'indices: ma précédente condamnation, mon passé trouble, je suis la coupable idéale. Tout est contre moi, et je n'ai rien pour m'innocenter.

Plus tard, la même scène recommence, mais cette fois, je parle. Je leur donne ma version sous les rires moqueurs d'un des agents. Pourtant, je suis innocente, mais Alex avait raison, qui me croirait. Je leur parle de mon agression, ils réussissent à insinuer un doute en moi. Alex est influent, pourquoi ferait-il ça ? Je ne le sais pas moi-même.

La suite va très vite, je suis présentée à un juge, mon avocat tente de me défendre, une cause perdue, j'ai tant de boulets derrière moi que je suis indéfendable. Je déclare non coupable, sous les remarques moqueuses du juge. Je suis toxique, mais pas une criminelle.

— Je vous condamne à neuf mois de prison ferme à la maison d'arrêt pour femmes.
J'étouffe un cri d'horreur.

Je retombe au sol, trop choquée, ma respiration s'accélère, mon cœur explose, je perds connaissance. J'ouvre les yeux dans un endroit médicalisé. Ma main est menottée au lit. J'avais espoir que ce n'était qu'un cauchemar, mais la réalité me rattrape. Je viens de tout perdre : ma réputation, mon métier, ma liberté et mon honneur. Un agent entre dans la pièce avec un sourire narquois.

— Pas mal ton petit cinéma, mais tu ne trompes personne.
Je détourne le regard.