Chapitre 44

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Au réveil, le bruit des branches qui tapotent sur la fenêtre est apaisant, je profite de cet instant. Peut-être ne vivrais-je plus un moment similaire? Mais Andy en a décidé autrement, je l'entends m'appeler pour le petit-déjeuner.
Je me redresse à contrecœur et enfile un pull épais. Il fait très froid, il est assis à table, une tasse de café chaude entre les mains.

— Bien dormi, la folle ?

— Plutôt bien, le coureur.
Il rit.

— Je croyais qu'on faisait table rase du passé ?

— C'est mal de me connaître, mon petit Andy.

— Petit ? Tu en es bien sûr ?

Il se relève et me jette sur ses épaules, je rouspète, mais il me fait tourner et je finis par me rétracter, il me pose au sol. La tête me tourne, je fais un pas et bascule en arrière, il me retient in extremis. Je suis prise d'un fou rire, je n'ai jamais vécu ça avec un homme.

— Allez, « petite » folle, mange.

Il me pose une assiette bien garnie, je ne finis pas tout, ses regards ont comme effet de coupe-faim. Il me propose d'aller m'habiller et de partir en balade. Il s'occupe de ranger la cuisine en attendant.

On se dirige vers un chemin de terre, on suit la route, je cherche ses voisins, mais il n'y a rien autour. Je m'avance quand je sens sa main se saisir de la mienne, je fixe nos mains de longues secondes.

— C'est pour t'éviter de chuter.
En souriant.

— Le sourire est censé me convaincre?

— Dis-moi ton interprétation alors ? Je suis largué, petite folle.

— Pour moi, c'est un rapprochement.

— Un rapprochement ?
Avec une tête étonnée.

Il m'attire à lui et m'embrasse.

— Pour moi, un vrai rapprochement, c'est ça.

Il s'avance et me laisse hagard.

On se rapproche d'une rivière, j'entends l'eau s'écouler, on accélère le pas pour déboucher sur ce point d'eau verdâtre, le soleil se reflète légèrement et laisse transparaître quelques poissons.

— Tu aimes ?

— C'est magnifique.

On fait demi-tour, nos mains toujours enlacées, je commence à reprendre espoir en la vie. Je me détache de mes problèmes et du harcèlement d'Alex. Je marche en souriant, c'est presque irréel.
On s'approchant de la maison, il s'arrête net, je pose mes yeux sur ce qui le perturbe. La porte de la maison est grande ouverte.

— Tu restes là.

Il s'avance vers la maison, mais je ne fais pas ce qu'il me dit, je le suis trop effrayée pour rester dehors. En entrant dans la maison, je lâche un cri d'horreur. Un animal ensanglanté est posé sur la table à manger avec une rose noire. C'est lui, il m'a retrouvé. Je panique, je commence à courir, à fuir cette réalité.
Je tombe au sol en me prenant le pied dans un tronc d'arbre. Je me relève en boitant. Il me rattrape et m'arrête, mais je me débats dans tous les sens.

— Calme-toi putain.

— Non, je dois fuir. Il m'a retrouvé.

— Tu me fais confiance ou non ?

— Je ne sais plus.

— Malgré ce que tu peux penser, ici, tu es en sécurité.

— Tu vois bien que non.

— Fais-moi confiance pour une fois.

Je cède trop facilement à chaque fois et pour le moment, la situation n'est pas à mon avantage. On retourne à l'intérieur, il se débarrasse de l'animal mort, puis soigne ma plaie. Je ne peux m'empêcher de psychoter sur la présence d'Alex dehors. Il nous observe et doit rire de ma peur.
Il prépare le dîner, mais je ne peux rien avaler, j'ai l'estomac noué par cet événement.

Je rejoins ma chambre et je m'effondre à l'abri des regards. Tout est ma faute, mes traits toxiques ont attiré dans mes filets plus déséquilibrés que moi.
Andy ouvre la porte, je me cache, je refuse qu'on voie cette partie de moi, trop fragile.
Je le sens s'allonger à mes côtés. Il ne dit rien, il passe son bras autour de moi et rabat la couverture sur nous.

— Merci.

— Bonne nuit, petite folle.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant