Chapitre 32

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Je me réveille dans ses bras, il dort profondément. C'est la première fois que je l'observe dormir. Ce simple geste, je l'ai tant imaginé, mais pour une fois, la réalité surpasse mes rêveries. C'est encore plus intense. Je passe mes mains dans ses cheveux, je redescends jusqu'à sa nuque, il commence à bouger. Ses yeux s'ouvrent sur moi qui le caresse.

— Bonjour, la toxique.
— Charmant surnom à entendre au réveil.
Il rit.

— Je ne suis pas très démonstratif. Habituellement, elles ne restent pas dormir.

Mon regard s'illumine.

— Doucement, ne va pas faire des plans sur la comète.

Mon sourire s'efface.

— Je comprends encore mes envies qui priment sur la vérité.
— Quelle vérité ? Je suis curieux de savoir ce que tu penses dans ta p'tite tête.
— Non, rien ne laisse tomber.

Je me redresse pour rejoindre la salle de bain, mais il me retient, me rallonge et se place au-dessus de moi.

— Quelle vérité ?
— Que je ne t'intéresse pas.

Il ne s'attendait pas à autant de franchise.

— Tu réfléchis vraiment bizarrement, Tanya.
— Tu as enfin compris le problème ?
Il explose de rire.

Il se décale et me laisse rejoindre la salle de bain, en ressortant, il est en train de préparer le petit déjeuner, comme un vrai couple. Je commence à divaguer encore. J'emploie des mots qui ne donnent pas sens à cette réalité. Il n'y a pas de couple et encore moins de nous.
Je mange en silence. Je dois cette fois ne pas franchir les limites qu'on m'impose. J'en ai déjà tellement fait fuir, le dernier a essayé de me tuer.

— Tu comptes reprendre ton cabinet ?
— Il me reste encore trois mois de suspension.
Mais je ne sais pas. Je réfléchis encore.
— On pourrait sortir ce soir. Je t'avertis, ne t'attends pas à quelque chose de sérieux.

— D'accord. On peut essayer.

Tout n'est pas perdu, il y a encore peut-être de l'espoir, je commence déjà à m'emballer, je suis une cause perdue. Je démarre le sourire aux lèvres.

En rentrant chez moi, je récupère le courrier. Une enveloppe sans annotation est dans ma boite aux lettres. Je la récupère intriguée et je l'ouvre. Une lettre de menace, je sais d'où elle vient, Alex n'en a pas fini avec moi. Pourtant, j'ai perdu neuf mois de ma vie.

— Le jeu ne fait que commencer.

J'appelle tremblante, Andy, il décroche en soufflant.

— Tanya, tu vas me faire regretter ma proposition.
— Alex a recommencé.
— Quoi ?
— J'ai enveloppe, trouvé dans boite-lettre.
— Quoi ? Je n'ai rien compris.
— J'ai trouvé une lettre de menace dans ma boite aux lettres.
— Cette fois, je vais le buter.
— Quoi ? Non, ne fais pas quelque chose d'aussi idiot.
Il me raccroche au nez.

Je fais les cent pas dans l'appartement, en espérant qu'Andy n'ait pas mis à exécution son plan. Il risque de perdre gros. Les heures défilent, j'ai tenté de le rappeler une cinquantaine de fois, de laisser une vingtaine de messages. Certains où je pleurais, d'autres hystériques. Non, je ne suis pas guéri, je suis toxique.
Quelqu'un frappe à ma porte, c'est Andy, je lui saute dans les bras. Son odeur est réconfortante, j'ai cru devenir folle ces dernières heures.

— Je t'ai dit d'arrêter de m'appeler et de laisser ce genre de message.
— Je suis désolée, je perds totalement pied.
— Ça ferait flipper n'importe quel type.
J'éclate en sanglots.

J'ai tant été rejetée. Et plus on me rejette, plus j'amplifie mon comportement. Je n'y arrive décidément pas. Je suis incapable de refouler ces pensées destructrices.

— Tu crois que je ne le sais pas.
Il me retient par les épaules.

— Alors change putain.
— Je vais faire des efforts, il faut que tu m'aides, Andy.
— Dès que j'ai posé les yeux sur toi, je savais que j'allais en payer le prix.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant