Chapitre 11

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Il m'ouvre la porte et me dirige vers son appartement. Cette fois-ci, il n'a pas de trace de peinture sur lui. Il me propose à boire, j'accepte une tisane pour tenter de calmer mes ardeurs. Je continue de déverrouiller mon téléphone à plusieurs reprises, ce qui semble agacer Andy. Il se saisit de mon téléphone et le dépose sur son bar.

— Tu es vraiment une harceleuse.
— Non, je vérifie juste mes messages.
— Tu seras notifiée si c'est le cas. Qu'est-ce que tu ressens là ?
— Ce n'était pas dans le projet de soigner mes pulsions.
Il rit.

— Je ne veux pas que tu fasses tout foirer, car tu fais fuir les hommes.
Je me décompose.

— Ce n'est pas le cas. J'ai juste un trop-plein d'émotions.
— Tu es le genre de femme qu'on doit rassurer nuit et jour ?
— Et toi, le style de mec qui ne rappelle jamais après avoir tiré son coup ?
— Touché ! Mais moi, j'arrive à les mettre dans mon pieu.
— Ce n'est pas une fierté nationale !
— On ne me traîne pas dans les tribunaux pour violation de propriété.
— Touché !

L'eau de la bouilloire s'éteint, il me prépare une tisane et me la tend. On s'installe dans le canapé.

— Tu peins ?
— Ça m'arrive.
— Tu exposes tes peintures ?
— Quelques-unes.

Il me prend par la main et me dirige vers un escalier qui mène à une pièce bordée de baie vitrée, son atelier. Le dernier tableau, peint, sèche encore sur le chevalet. Il représente une femme à genoux, pleurant devant une cour de tribunal. Ce tableau me représente. Je me tourne vers lui, troublée.

— C'est moi ?
— C'est ton interprétation de l'œuvre.

Je m'aperçois à cet instant que ma pulsion a totalement disparu, envolée.

————————

Deux jours plus tard, je suis dans mon lit quand mon téléphone sonne, c'est Alex. Je me redresse en catastrophe. Je laisse sonner le téléphone, pour ne pas lui donner une impression d'attendre ce coup de fil.

— Allo.
— Tanya. Vous ne m'avez pas appelé.
— Je n'appelle jamais un homme en premier.
— Pourtant, vous l'aviez fait par le passé.
— J'ai apporté un nouveau souffle à ma vie.
— Acceptez de dîner avec moi.

Je laisse de longues secondes pour le faire languir, encore un conseil de mes deux acolytes.

— Alex, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— Laissez-moi vous prouver le contraire.
— Tutoie-moi, pourquoi un tel changement ?
— Tu m'intrigues. Je passe te chercher ce soir à 20h.
— Ce soir ? J'ai déjà un dîner de prévu.
— Avec Andy ?
— Tu le connais ?
— Je connais tout le monde. Annule . À ce soir.
Ça raccroche.

Je souris, le plan semble fonctionner à merveille. Mon indifférence le stimule. Tout ce temps perdu, si j'avais eu la bonne attitude depuis le départ. J'appelle Rosa pour lui parler de cet appel. Elle me prodigue les derniers conseils. Je serai seule, sans filet au dîner.
Je raccroche pour me concentrer sur la mise en beauté. J'ouvre mon dressing, et je me saisis d'une petite robe noire, je la pose sur le lit. Je file à la douche, je me sèche les cheveux et les coiffe. Je fais une légère mise en beauté. J'enfile la robe et m'observe dans le miroir. C'est comme je l'imaginais, parfait pour l'occasion.

À 20 h, il me récupère comme convenu. Depuis, il me dévore des yeux. Cette tension est une torture pour la femme folle amoureuse de son date. Je suis de nouveau transportée par ces pensées obsédantes. Mais les conseils de Rosa et d'Andy calment mes envies.
D'autant plus qu'il reste silencieux, tout en m'observant.

— Je me suis renseigné sur toi Tanya.
Je suis troublée.

— À quel sujet ?
— Tout ce qui te concerne.
— Tu aurais pu tout simplement me poser des questions.
— J'aime me faire une idée globale des femmes avec qui j'envisage de sortir.
— Il faut être deux pour former un couple .
Ma réponse le fait sourire.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant