Chapitre 8

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Elle choisit des tenues pour le quotidien et les événements. Je n'essaye que quelques tenues, le reste est choisi à ma taille. Elle pense à tout, jusqu'au sous-vêtement, le plan est très bien ficelé. Je suis un pion, et la situation ne me dérange pas, car seul mon objectif compte.
Une fois les boutiques finies, on s'installe en terrasse pour manger, la conversation dévie sur Andy.

— C'était qui la brune d'hier soir ? Sa petite amie ?
— Andy ? Une petite amie ? C'est mal le connaître. C'est un cheval sauvage, sans attache, qui a soif de liberté.
— Cette description ne m'étonne pas du tout.
— Fais gaffe, toutes les nanas qui l'approchent flanchent sur lui.
— Ça ne risque pas avec moi.
— Tu flashes à fond sur Alex.
— Voilà.

Je prends le volant pour le retour devant ma résidence, elle récupère sa voiture. Je rentre à l'appartement chargée de paquets. Je fixe l'heure, il est bientôt l'heure de rejoindre Andy pour ses cours de séduction. Je fouille dans un gros paquet et en sort un top et un pantalon. Pour séduire, il faut mettre chaque atout de son côté. Je finis de me préparer et rejoins l'adresse notée sur la carte. L'endroit est désert, je sors avec appréhension de la voiture et marche rapidement vers le numéro de bâtiment. Je sonne sur le nom qu'on voit sur la carte. Au bout d'une dizaine de minutes, la porte s'ouvre sur Andy, couvert de peinture. On se dirige vers un ascenseur, les portes s'ouvrent sur un très grand appartement dans un style loft new-yorkais. Il m'invite à entrer.

— Je vais me doucher et je reviens. Je n'avais pas vu l'heure passer.
— J'aime la ponctualité.

Il esquisse un sourire et se dirige vers un couloir. Je profite pour faire le tour, les œuvres sont sublimes. Je flâne dans l'appartement, emportée par ma curiosité. C'est un artiste, il aime les belles choses. Au bout d'une vingtaine de minutes, il refait apparition, habillé d'un jean et d'un t-shirt, ses cheveux humides gouttent sur son t-shirt blanc.

— Bien, Tanya, je crois qu'on peut commencer. Tu as mangé ?
— Non.

Il se dirige vers la cuisine ouverte sur le grand salon, il sort des ingrédients de son réfrigérateur et se saisit d'ustensiles de cuisine, je le fixe avec attention.

— Un coup de main.
— Non, installe-toi derrière sur les chaises de l'ilot.

Je fais ce qu'il me dit et je l'observe, s'attelant à couper, à ciseler. Il aime cuisiner, c'est évident. Ses mains s'attellent à embellir chaque ingrédient qui passe entre elles. Une odeur agréable commence à se diffuser dans la cuisine.

Il me sert un verre de jus, pendant qu'il se sert du vin, tout en cuisinant. Il goûte et se lèche les lèvres, ce geste est sexy. Un plaisir visuel, puis, je me ressaisis et je repense aux mots de Rosa, toutes les femmes qui le côtoient succombent à son charme.
Une fois le dîner préparé, il pose une assiette et me dépose des couverts, il s'assoit en face de moi et commence à manger. Je ne bouge pas.

— Tu ne goûtes pas ?
— Si si bien sûr.

Je me saisis de la fourchette et amène un morceau à ma bouche et je savoure cette bouchée comme toutes celles qui suivront. Il est doué.

— C'est délicieux.
— Ravie que ça te plaise. La cuisine est un moyen de séduction.
— À ce stade, oui.
— Comment abordes-tu un homme, Tanya ?

La question met un terme à cette ambiance chaleureuse, des flashs de moi essuyant les échecs auprès de la gent masculine refont surface. Je n'ai jamais été une femme fatale, qui séduisait les hommes. J'attendais dans mon coin qu'on veuille bien de moi.

— Je n'ai pas vraiment de méthodologie. Je me laisse porter par le moment.
Il sourit.

Il semble ne pas croire à ma supercherie, c'est d'une évidence. Mais je garde contenance. Il pose sa fourchette, se redresse et s'approche de moi. Il me fixe avec intensité. Je suis à deux doigts de lâcher ma fourchette, tant ce moment parait être hors du temps.

— Comment te laisses-tu porter par ce moment ?

Je suis incapable de sortir un mot de ma bouche, il semble mener le jeu, sa tactique de déstabilisant fonctionne à merveille.

— Tu dois reprendre la main.

Il retourne à sa place et je commence à faire une introspection de mes anciennes relations, chaotiques. Un seul mot apparaît à mon esprit : toxique.

Après le dîner, j'ai droit à de vrais conseils, pour apprendre à apporter de l'attention sur moi. Je l'écoute et me perds dans mes pensées à plusieurs reprises. J'ai tellement raté ma vie sentimentale. Je n'avais pas les cartes en mains, j'ai toujours subi la relation, au détriment de la vivre.
Je quitte son loft, abattue.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant