Toxic

Chapitre 18

Nous sommes en direction de mon appartement, une tension a envahi l'atmosphère. Il n'a pas ouvert la bouche de tout le trajet.

— C'est un coureur de jupon.
— Quoi ?
— Andy. Je vois bien son regard sur toi.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Nous sommes amis.
— Tu devrais éviter de le côtoyer.
— C'est un conseil ?
— Une demande.

Je descends énervée, il démarre en trombe. J'enlève mes talons et m'avance vers le hall de mon appartement. Je m'arrête avant d'atteindre la porte, je fais demi-tour, cette envie irrépressible de le rejoindre est de nouveau présente. Je lutte farouchement pour ne pas y céder. Deux semaines que je la contiens, mais ce soir l'envie est trop forte.
Je rejoins ma voiture et je retourne au vernissage. C'est de la pure folie, il est sans doute déjà parti. Je pénètre dans la galerie, qui s'est peu à peu vidée. Je le trouve, sa bouche scellée à une autre.
J'ai de nouveau cette douleur qui compresse ma poitrine. Je suis toxique et lui un casanova. Un mélange improbable, le yin et le yang, une antithèse.
Je fais marche-arrière et puis je m'arrête, encore cette pulsion de le retrouver me force à lui faire face. Je me racle la gorge, ils se détachent. La jeune femme nous laisse et je m'approche, cette fois, je fais le premier pas.

— Tu as tenu deux semaines, bravo.
— Tu vas me faire un décompte à chaque fois qu'on se reverra.
— Probablement.
— Et toi, je vois que tu te complais dans tes travers.
— Probablement. Tu as eu ce que tu voulais.
— Je ne comprends pas bien.
— Avoir l'objet de tes désirs.
— Tu sais quoi, je suis stupide de chercher après toi.

Je tourne les talons et je rejoins ma voiture. La pulsion est derrière moi, j'ai encore cédé. Je me sens mal de perdre pied à chaque fois qu'un homme me porte de l'attention. Quand il me fuit, je suis comme un aimant, je m'accroche à la moindre petite attention qu'on me porte. C'est tellement ridicule. Comment ai-je pu me laisser aller ?

J'ai envoyé un message à Alex, il semble ne plus m'en vouloir. Il m'a appelé dans la seconde où il l'a reçu. Il souhaite m'inviter chez lui, une sorte d'invitation à passer la nuit avec lui. Il y a quelques mois, cet aspect de la relation m'avait excité. Mais je garde les pieds sur terre, je ne m'emballe pas. J'ai tellement imaginé ce genre de moment que la réalité peut rompre cette magie. J'espère tant ressentir cette connexion des âmes, une alchimie mystique.

Je me glisse sous la douche, je me tiens à la paroi de la douche, mon cœur s'affole, je suis en pleine crise d'angoisse. Je craque, mes sanglots me coupent le souffle. Je sors de l'eau et je m'entoure d'une serviette. Je compose son numéro.

— Andy.
Ma respiration est saccadée.
— Tanya, ça va ?
— Non.
Je suis incapable de retenir mes larmes.

— J'arrive.

Vingt minutes plus tard, la porte s'ouvre sur Andy, il m'attire vers lui.

— Je vais te mouiller !
— Je m'en fous royalement.

Ses bras sont réconfortants. J'ai tant cherché ça dans mes relations passées. Du réconfort, de l'apaisement. Mais je n'ai eu que déception sur déception. On me traitait de folle, d'instable émotionnellement. Je ne cherche qu'à être aimé.

Il pose son front contre le mien.

— Tu es gelée.

Il se dirige vers mon dressing et revient avec un long pull chaud. Il m'aide à l'enfiler, la serviette tombe au sol.

— Je ne devrais pas être celui que tu appelles, Tanya.
— Je sais.

Je me jette dans ses bras, c'est si bon d'être contre lui. Il me porte, j'enroule mes jambes autour de sa taille. Il se jette sur mes lèvres et m'entraine dans un tourbillon de passion. Ses lèvres dévorent les miennes.