Chapitre 45

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Trois jours plus tard, l'incident semble derrière moi, nous n'avons plus constaté d'incident similaire.
Nos rapprochements sont de plus en plus équivoques, mais il ne demande pas plus que des baisers et des caresses. Je commence à douter de notre attraction, elle n'est peut-être que dans ma tête. Je cogite de plus en plus et je ne suis pas discrète. On est allongé près de la cheminée. Il me masse les pieds.

— Tu vas me dire ce qui te tracasse ?

— Rien d'intéressant.

— Pourtant, ça monopolise tes pensées.

— Je ne savais pas que tu étais télékinésiste.

— Je commence juste à cerner tes attitudes.
Je ramène mes pieds à mes genoux brusquement.

— J'essaye de me familiariser avec tout ça. Mais à vrai dire, tu ne m'aides pas vraiment.

— À te familiariser ?

— Je vais être clair pour que tu n'ailles pas interpréter les choses à ta façon.

— Je ne suis pas stupide, Andy !

— Non, mais tes interprétations dans les relations à deux sont à côté de la plaque.

— Je t'écoute, étant donné que ta vision est plus limpide.

—  Tu me plais et pas que pour un soir, je veux qu'on apprenne à former un couple ensemble.
Je souris face à sa déclaration.

Je ne m'attendais pas à ça, à être rejetée encore une fois ou prise pour une folle enragée. Il me fixe en attendant une réponse. Je me jette dans ses bras.

— D'accord.

— Bon, maintenant, dis-moi ce que tu avais compris.

— On peut se passer de cette partie.
Il me fait non de la tête.

— Que je n'étais pas attirante.
Il explose de rire.

Je le frappe à plusieurs reprises, il me bloque les mains et me renverse et se poste au-dessus de moi. On se fixe avec désir, non, cette attraction n'est pas le fruit de mon imagination. Elle nous possède, nous pousse à dépasser nos limites. Il pose ses lèvres sur les miennes avec douceur, mais ça ne dure pas, il s'empare de mes lèvres avec frénésie. Tout semble aller vite autour de nous. Je croirai entendre le feu crépiter au gré de ses mouvements, les branches tapotent sur les vitres à une vitesse folle. On se débarrasse de nos vêtements trop chauds pour redécouvrir nos peaux l'une sur l'autre. C'est surnaturel : cette envie irrépressible d'être sienne. Il me fait un bisou sur le front, se relève et revient quelques instants plus tard. Il enfile un préservatif. Il se positionne au-dessus de moi, mes jambes entourent sa taille naturellement, mes lèvres se délectent de sa peau, il frémit quand ma langue passe sur sa peau. Il entre en moi, en me regardant, c'est si sensuel que je perds toute objectivité. Il alterne entre des mouvements très lents et très rapides, je perds ma tête. Ses accélérations augmentent, mon ventre se contracte et je crie, ça ne m'était jamais arrivé. Il s'arrête, sourit, et soulève le bas de mon corps. Il est à genoux, il me maintient le haut du corps fermement et recommence à se mouvoir en moi. Plus brusquement, un deuxième cri retentit rapidement, il s'effondre au même moment. On s'allonge l'un à côté de l'autre, on s'endort près du feu.

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Le lendemain, on plie bagage. Cette escapade a été plus que bénéfique. On s'est rapprochés comme un vrai couple. On n'a pas encore posé de mot sur notre relation, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus. Et ça produit un effet positif sur moi, que je ne soupçonnais pas. Je ne doute plus, je n'analyse plus chaque geste ou réaction.

On rejoint sa voiture, je me tourne vers ce chalet, j'espère y revenir avec lui. Le contraire me détruirait, mes sentiments ont monté d'un cran. Ces cinq derniers jours ont été merveilleux. Cette fois, ce ne sont pas de simples fantasmes, mes envies sont partagées, réciproques.

— On y va, petite folle ?

— J'aimerais te dire non, mais toute bonne chose a une fin.

— Ne commence pas à interpréter notre départ comme un rejet.
Je souris.

— Non, je veux profiter du moment.

— Voilà une attitude digne de toi.

On roule depuis des heures, et plus on se rapproche de New-York, plus mes angoisses reprennent de plus belle. Je sens sa main enlacer la mienne pour m'encourager. J'espère de tout cœur que le sergent Ocneil a avancé dans son enquête.

— Il me faut un nouveau téléphone.

— Tu es sûr ?

— Oui, il ne faut pas que je m'isole, c'est lui donner raison.

— Bien, mais change de numéro.

— D'accord.

On arrive à New York en fin de journée, comme convenu, je me procure un nouveau téléphone et change mon numéro. Il me dépose chez moi, après s'être assuré que mon appartement ne contenait rien de suspect.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant