Chapitre 21

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Coucou
La suite...
Désolée pour le retard 🫶🏻
♥️♥️♥️
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Trois mois plus tard.

Je me réveille chez Alex, il m'emmène le petit déjeuner au lit, tout semble si merveilleux, platonique, comme je l'imaginais. Il est attentionné, mon seul bonheur compte.

— Chérie, n'oublie pas de répondre à mes messages.
— Oui, je n'y manquerai pas.

Quand il se tourne pour rejoindre la douche, ma tête se décompose. Pourtant, j'en avais tant rêvé. Mais ses sentiments m'étouffent, il m'inonde de message à longueur de journée, d'appels intempestifs au travail. Je ne sais pas comment lui dire sans le froisser.
Il y a quelques mois, j'étais à sa place, à user excessivement de marques d'intérêts. Mais aujourd'hui, je suis oppressée par tout ça. Sa jalousie est un réel problème dans notre relation. Il s'imagine des scénarios improbables où je le quitte pour un autre. Je souffle fortement avant de sortir du lit, je ne peux rien avaler. J'ai une boule au ventre qu'il veuille me revoir dès ce soir, j'ai besoin d'espace, j'ai soif de liberté.
Je rejoins une salle de bain annexe et me prépare pour rejoindre mon cabinet. Mon planning ne désemplit pas. Certains viennent de loin pour me rencontrer. Ma clientèle évolue depuis que je suis avec Alex, des hommes et des femmes très fortunés, trop fortunés. Je soupçonne Alex d'y être pour quelque chose. Une clientèle féminine qui est adepte des injections et de lasers qui lutte contre le vieillissement. Le côté esthétique prend le dessus sur la maladie.

Je claque la porte de son appartement, sans lui dire au revoir. Il m'aurait mise en retard comme à chaque fois.
Mon téléphone sonne, Rosa m'appelle. Deux mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles.

— Hey Tanya.
— Rosa ? Ça va ?
— Oui nickel.
— Où étais-tu passé ? Je t'ai appelé à plusieurs reprises.
— Tu veux vraiment le savoir ?
— Oui.
— Ton connard de petit ami trouvait que je faisais tache dans ton environnement.
— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?
— Il a menacé de faire jouer ses relations pour mettre un terme à mon sursis et être
envoyé en prison.
— Je n'y crois pas. Ça ne lui ressemble pas.
— Je savais bien que tu ne me croirais pas.
Elle raccroche.

Je m'arrête sur le bas-côté de la route et tente de la rappeler, mais elle ne décroche pas. Alex semble vouloir accaparer mon temps, mes fréquentations. Je me sens asphyxiée par son comportement. Je démarre en direction de mon cabinet, abasourdie. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise blague, l'arroseur arrosé. J'ai fait des choses improbables pour attirer son attention et aujourd'hui, la tendance semble s'inverser, il agit de manière compulsive avec moi.

Au cabinet, je repense à la conversation téléphonique de Rosa. Je n'ose pas en parler à Alex, la discussion risque d'être stérile. Je vais, comme à chaque fois, devoir le rassurer sur mes intentions, mes sentiments. Je n'ai pas la force psychologique de le faire. Je garde cette information pour moi, pour être tranquille au moins aujourd'hui. Je sais qu'il risque de laisser tomber ses réunions et de me rejoindre au cabinet. Je réponds mécaniquement à chacun de ses messages, je survole chaque message et ma réponse est brève. Ça ne rate pas, il m'appelle.

— Tanya !
— Oui Alex.
— Avant, c'était mon amour.
— Je suis fatiguée, j'ai du travail.
Il me raccroche au nez.

Mais ça ne dure pas, il me renvoie des dizaines de messages, pour me faire culpabiliser de lui avoir parlé comme ça. Je cède, je baisse les armes pour ne pas envenimer les choses. Je lui dis ce qu'il veut entendre, il s'apaise. Quand il raccroche, je m'écroule en larmes, épuisée. Il est toxique. Je l'ai contaminé, je ne vois que ça. Je lui ai injecté ce poison mortel qui vous ronge jusqu'à l'os.

Je finis ma journée de travail, comme à son habitude, il m'attend devant le hall de mon cabinet. Il m'attire à lui et me prend dans ses bras. J'aimerais être partout, sauf dans ses bras. J'insiste pour qu'il me dépose chez moi, prétextant une grosse fatigue. À mon grand étonnement, il finit par céder. Il me pose devant chez moi, je monte, je me prépare à sortir. Je vais profiter de ce moment de liberté pour penser seulement à moi.
Je monte dans la voiture, je conduis jusqu'à cet immeuble que je n'avais pas vu depuis des semaines. Je coupe le contact, puis je redémarre la voiture, je ne suis plus sûr. Après quelques minutes de réflexion, je sors de la voiture et je rejoins le bâtiment. Je sonne.

ToxicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant