Chapitre 14 -Zach

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Amélia est visiblement sortie du lit depuis un moment lorsque je me lève enfin. Elle est pourtant restée tard avec moi au bar pour nous aider.

Le weekend a été mouvementé et j'avais franchement besoin de dormir.

— Oh, salut. Désolée, je ne voulais pas te réveiller.

Vêtue d'un jean et d'un chemisier bleus qu'elle a laissés entrouverts, elle s'affaire visiblement à préparer des... pancakes ?

Ses yeux se posent un instant sur mon torse avant de remonter précipitamment vers mon visage. Mon Dieu, qu'elle est sexy, c'est elle que je pourrais dévorer au petit-déjeuner...

J'enfile rapidement le t-shirt que j'avais dans les mains et la rejoins près de la cuisinière.

— Ouais, je sais... ça ne ressemble à rien, mais je te promets que c'est bon.

Il est vrai qu'à y regarder de près, ses pancakes ont l'air... loupés, mais le petit regard en coin qu'elle me lance en me tendant l'assiette me fait céder.

— Tu ne m'as pas réveillé. Et... merci.

— Je te devais bien ça. Je veux dire... Pour ne pas m'avoir viré de chez toi, appelé la police, ridiculisé davantage et... laissé passer le weekend ici.

Je l'écoute énoncer toutes les raisons pour lesquelles elle s'est sentie obligée de préparer le petit-déjeuner. Elle me fait sourire.

Cette nana est une vraie pile électrique.

Je m'abstiens de lui dire que la raison essentielle qui m'a fait lui proposer de rester est que je trouve qu'elle a un très joli petit cul. J'imagine que ça ferait mauvais genre.

— Mmmh, c'est vraiment bon, dis-je après avoir grignoté un morceau de celui qu'elle me tend.

À ma grande de surprise, je dois bien l'avouer.

Amélia a l'air ravie et un large sourire illumine son visage.

— Merci.

Je m'installe à table et l'invite à me rejoindre. Elle a raison. On se connait à peine. Pourtant je dois dire que j'apprécie sa présence.

Je ne suis pas du genre à garder les filles près de moi bien longtemps et cet appartement en a déjà vu passer un certain nombre. Mais Amélia dénote des autres, je dois bien le reconnaitre.

Et je ne parle pas que du fait que je la trouve incroyablement belle.

Qui plus est... Nous n'avons même pas couché ensemble. Même si l'envie ne m'en manque pas.

Je doute qu'elle soit insensible à mon charme, elle aussi.

Mais on doit d'abord régler ce merdier. C'est en partie pour ça que nous allons nous rendre au commissariat après le petit-déjeuner.

Je doute que ça aboutisse à quoique ce soit. Ces gars-là sont surchargés de boulot et je pense qu'ils ont plus important à gérer qu'une jeune femme qui s'est fait escroquer de quelques milliers de dollars... Aussi jolie soit-elle.

Mais c'est ce que Cooper nous a conseillé de faire alors je vais me plier à ce qu'il a dit.

— À quelle heure est-ce que tu as cours ?

— Treize heures. Je ne bosse jamais le lundi matin.

Je lui offre un sourire narquois en croisant mes bras sur ma poitrine.

— Ah ces profs...

Elle lève les yeux au ciel, mais je vois ses lèvres s'ouvrir légèrement pour un sourire.

— Au fait, loin de moi l'idée de vouloir enfoncer le clou, mais... tu as trouvé quelque chose ?

Son sourire s'évanouit.

— Pas vraiment. J'ai vu plusieurs annonces, mais rien qui soit aussi bien qu'ici.

— Je suis désolé.

— Ne le sois pas. C'est moi qui aurais dû être plus vigilante. C'est déjà adorable de ta part de m'avoir permis de rester ici ce weekend.

Je dois dire qu'en dehors de ma sœur, aucune fille n'a jamais utilisé le mot adorable pour me décrire.

— En l'état actuel des choses, il me reste deux possibilités. Admettre que j'ai eu tort de quitter le nid douillet que m'offraient mes parents ou aller en l'hôtel en attendant de retrouver quelque chose de correct. Mon amour propre en ayant déjà pris un sacré coup ces derniers temps, je crois que je vais opter pour la deuxième option.

Elle me fait de la peine. Je sais que ce n'est pas l'image qu'elle veut renvoyer. On ne se connait pas depuis longtemps, mais elle ne cherche pas à se faire plaindre, j'en suis convaincu.

— Tu pourrais rester.

Je suis moi-même surpris des mots qui sortent de ma bouche.

— Je te demande pardon ?

Elle semble incertaine. Et moi je me sens idiot. Ce qui est assez rare... Je viens de proposer à une nana que je connais depuis environ quarante-huit heures de vivre avec moi.

Remarque, je l'ai bien laissée passer une journée complète ici seule alors que je la connaissais depuis moins longtemps que ça.

Mais je ne veux pas passer pour encore plus idiot alors je réitère ma proposition.

— Tu pourrais rester ici. L'appartement est largement assez grand pour deux. Et puis tu as déjà payé trois mois de loyer.

— Trois mois qui ne sont pas dans ta poche. Tu ne me dois absolument rien.

— Je sais. Mais... ce serait juste le temps que tu trouves autre chose. Je ne doute pas que tu as ta fierté, mais c'est absurde de dilapider encore davantage tes économies dans une chambre d'hôtel, tu ne crois pas ?

Elle semble hésiter. Et je sais que mon argument fait mouche.

J'apprécie qu'elle soit là. Vraiment. Et même si les mots sont sortis un peu vite de ma bouche, je serais heureux qu'elle dise oui.

— Pourquoi tu es si gentil ?

Difficile de répondre à cette question étant donné que je me la pose moi aussi.

— Écoute, je n'ai pas toujours pris de bonnes décisions... Et ce qui nous arrive à tous les deux est complètement dingue. Mais tu as l'air d'être une gentille fille. Je veux juste t'aider.

L'aider, oui...

Mais est-ce vraiment tout ce que je veux ? 

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