Chapitre 16 - Zach

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— Je n'arrive pas à croire que tu lui as proposé de rester.

Nous sommes en fin de journée, mais Millie a encore visiblement du mal à intégrer l'information.

— Ce n'est pas non plus l'événement du siècle.

— Tu plaisantes là ? Tu connais cette nana depuis genre quoi ...? Trois jours.

— Plutôt deux en fait.

Elle lève les yeux au ciel.

— Écoute... Cette pauvre fille s'est fait arnaquer, je ne vais quand même pas la jeter à la rue comme ça. C'est juste pour quelques jours.

— Tu es complètement fou.

— Sans doute un peu sur ce coup-là. Mais arrête de t'inquiéter. Tout ira bien.

— Ouais tu vas vivre avec une parfaite inconnue, qu'est-ce qui pourrait mal tourner ?

— Voilà. Exactement.

Je comprends la réaction de Millie. Mais ma décision est prise. J'ai proposé à Amélia de rester et je vais respecter la parole que je lui ai donnée.

— Allez, au boulot. Ça t'évitera de trop te préoccuper de ma vie.

Je lui souris, espérant l'apaiser pour l'instant. Je sais que Millie ne pense pas à mal, mais je doute sincèrement qu'Amélia soit une espèce de folle furieuse ou quelque chose du genre.

— On en reparlera.

La connaissant, je n'ai aucun doute là-dessus.

— Bonsoir.

Je reconnaîtrais cette voix parmi mille autres. Amélia se tient derrière le comptoir, souriante. Dieu qu'elle est mignonne.

— Bonsoir.

— Tu ne m'as pas donné la clé. Ce matin quand on s'est séparés après le commissariat...

— Oh, oui. C'est exact.

Je fouille dans la poche de ma veste et en sors un trousseau que je lui tends.

— Tu peux garder celui-là, j'en ai un autre à l'étage que je récupérerais tout à l'heure.

— Merci, dit-elle en faisant sautiller les clés dans sa main.

Je la sens un peu nerveuse.

— Tu peux passer par l'arrière-salle pour remonter si tu veux. Ça t'évite d'avoir à ressortir.

— D'accord. Merci beaucoup.

Elle s'apprête à partir et a remonter à l'étage lorsque je l'interromps.

— Attends... Tu veux boire quelque chose ?

— C'est très gentil, mais je suis un peu fatiguée. Ça a été une rude journée.

— Pas de soucis, je comprends. Une prochaine fois.

— Avec plaisir, acquiesce-t-elle.

Elle poursuit sa route et je la vois s'engouffrer dans le fond du bar avant de disparaître.

— Tu la regardes comme si tu allais la dévorer, me fait remarquer Millie.

Parce que j'en crève d'envie. Oui.

— Et bien... Elle est mignonne.

— Comme Kaya ?

Je sais qu'elle a toujours en travers de la gorge le fait que j'ai couché avec elle.

— Non. Pas comme Kaya.

Pour la première fois de la journée, Millie se décide à me sourire.

— On est d'accord. Ta nouvelle coloc vaut bien mieux.

Je ne peux pas lui donner tort. Après tout, Millie et moi avons les mêmes cibles. Et en général, nous sommes du même avis. Amélia est vraiment très jolie. C'est une beauté pure. Elle n'est pas dans le paraître alors que, je suis forcé de l'admettre... La plupart des filles que j'ai fréquentées jusqu'alors l'étaient.

— Tu veux te mettre sur le coup toi aussi ?

— Tu connais ses préférences en la matière ?

Millie accompagne cette remarque d'un sourire joueur.

— J'avoue que je ne lui ai pas posé la question. Néanmoins quelque chose me dit que les filles, ce n'est pas son truc.

— J'espère pour toi qu'elle préfère les mecs sinon elle est dans mon lit d'ici la fin de la semaine.

Millie est canon. Et Amélia... divine. J'avoue que l'image des deux filles réunies me passe brièvement en tête.

— Arrête ça, pervers. Je sais que t'es en train de nous imaginer.

Je ris.

— Tu me connais trop bien.

Entre nous l'ambiance est plus détendue et j'en suis heureux. Millie n'est pas seulement mon employée. C'est aussi mon amie. L'une des rares personnes sur qui je peux compter pour me dire quand je fais les choses bien et quand ce n'est pas le cas...

— Dans tes rêves mon pote.

— Ne me dis pas ça !

— Écoute, tu as raison sur un point, Amélia a l'air d'être une gentille fille et je doute que ce soit une folle furieuse. Mais fait attention à toi Zach. Zoé et moi sommes sans aucun doute les seules à le savoir, mais toi aussi tu es un gentil garçon.

Je souris.

Millie agit comme ma grande sœur.

— Ça va aller.

— Je l'espère.

Le bar est assez calme ce soir. C'est rarement le cas. Même en semaine. Alors pour une fois je vais en profiter.

— Ça t'ennuie de fermer ?

Millie sourit. Elle sait très bien pourquoi je veux m'éclipser.

— Laisse-moi deviner... Tu as hâte d'aller te coucher ?

Je fais semblant de bâiller.

— Ouais, je suis épuisé.

— Il est vingt et une heures trente.

— Je me suis levé super tôt.

— Je vais m'en occuper, me dit-elle en riant.

— Je te revaudrais ça.

Tandis que je m'éloigne, elle m'interpelle.

— Eh, demande-lui.

— Quoi donc ?

— Si elle ne préfère pas que ce soit moi qui m'occupe d'elle.

Cette fois c'est à mon tour de rire.

— J'espère bien que non.

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