Chapitre 22 - Zach

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Il y a environ trois minutes, j'étais à deux doigts de me faire tailler la meilleure pipe de ma vie et maintenant, me voilà caché dans ma chambre.

Ma putain de chambre.

Derrière la porte j'entends Amélia qui glousse.

D'après ce que j'ai eu le temps de comprendre, le type qui nous a interrompus est son meilleur ami.

Je ne sais pas pourquoi, mais le fait qu'il fasse autant rire ne me plaît pas.

Merde. Je suis jaloux ?

Non... Pas mon style. Pas mon style du tout.

Alors pourquoi je me retrouve à écouter aux portes ?

J'entends les bruits de pas qui se rapprochent et je recule machinalement.

Lorsque Gabe a débarqué un peu plus tôt, Amélia a eu l'idée de me cacher ici.

J'ai l'impression d'être l'amant d'une femme infidèle dont le mari serait rentré plus tôt que prévu.

Ça me ferait rire si ça n'avait pas stoppé net ce qui s'annonçait comme étant un excellent moment.

Quelle est l'étape suivante ? Aller me cacher dans le placard ?

Je suis tombé bien bas. En parlant de tomber bien bas, il y en a un qui ferait mieux de s'y mettre... Mais l'effet provoqué par ce qu'Amélia et moi venons de faire à bien du mal à se dissiper malgré l'incongruité du moment...

Je n'arrive pas à croire que ce soit enfin arrivé.

J'ai fait de mon mieux pour ne pas céder, mais la vérité c'est que j'ai espéré ce moment durant des jours. Et même si je reste frustré de ne pas être allé au bout des choses, je me sens libéré d'un poids.

Le fait de voir disparaître la gentille fille pour laisser place à la femme la plus bandante que j'ai jamais rencontrée m'a rendu dingue.

J'ai imaginé cette scène de nombreuses fois, mais ce qui vient de se passer là est clairement à ranger dans la catégorie « fantasme ».

Je jette un regard en direction de mon entrejambe. Merde, calme-toi mon pote. Sans déconner.

Les pas s'éloignent finalement après que j'ai entendu Amélia parler de... travaux ?

Je souris. Elle est maline.

J'ignore si j'aurais été capable d'improviser comme elle le fait.

Je ne sais pas pourquoi elle a cédé maintenant. Pourquoi, après avoir passé plus de vingt-quatre heures à m'éviter, elle s'est lancée de la sorte ?

Je dirais bien que ça n'a pas d'importance, mais le fait est que ça en a.

Je me soucie de savoir ce qui se passe dans sa jolie petite tête.

Ouais, cette nana me chamboule.

Après de trop longues minutes, j'entends la porte principale se rouvrir et le silence qui se fait. Enfin.

Elle est sortie avec lui.

Je m'apprête à sortir de ma chambre lorsque la porte s'ouvre à nouveau.

Amélia se dirige vers moi d'un pas assuré et avec un sourire coquin aux lèvres.

— Merci.

— C'est moi qui devrais te remercier.

— N'importe quoi.

Je saisis son poignet et l'attire contre moi. Mon érection toujours bien présente, et Amélia sourit avant de repasser ses doigts dessus.

— Va faire ce que tu as à faire. Je t'attends ici pour finir ce qu'on a entamé.

Elle sourit de nouveau et laisse échapper un gémissement de plaisir quand je glisse ma langue le long de son cou.

— Ce ne sera pas cette partie de toi que je lécherais ce soir.

Le rouge lui monte aux joues.

— J'ai hâte d'y être.

********

— La dernière fois que je t'ai vu descendre cet escalier avec un tel sourire, tu venais de coucher avec Kaya. Oh pitié, ne me dis pas que tu as recommencé.

— Pourquoi crois-tu toujours que je veux coucher avec elle ?

— Parce qu'elle est sournoise.

— Je coucherais avec elle parce qu'elle est sournoise ?

— Non, tu coucherais avec elle parce qu'elle est sournoise et qu'elle ferait en sorte de parvenir à ses fins une fois de plus.

— Je n'ai pas couché avec Kaya, dis-je en riant.

— Alors avec qui est ce que tu as ...? Oh c'est pas vrai !

Millie vient, semble-t-il, de comprendre.

— Tu as couché avec Amélia ?!

— Pas exactement.

— Comment ça pas exactement ? Tu ne peux pas me balancer ça au visage et ne plus rien me dire.

— Eh, je ne n'ai rien balancé du tout ! C'est toi qui fais des suppositions.

— Je te connais, Carpenter. Raconte. Maintenant.

Elle me fait rire. Je crois qu'elle a une espèce de passion étrange pour ma vie amoureuse... Avec le temps ça ne me surprend même plus et nous en discutons librement. C'est bon d'avoir une amie comme elle qui n'hésite pas à dire ce qu'elle a à dire.

— Un gentleman ne raconte pas ce genre de choses.

— T'es pas un gentleman.

— Aïe. Voilà un moment que tu n'avais pas blessé mon amour propre de la sorte.

Nous rions.

— Allez, assieds-toi.

Je m'exécute. Même si je passerais sous silence le détail de nos futures parties de jambes en l'air par respect pour Amélia, il est évident que Millie et moi aborderons le sujet.

— Bien Madame.

Au loin, par l'une des vitrines, j'aperçois ma colocataire qui s'éloigne au bras de Gabe.

Elle me lance un discret clin d'œil. Et j'en connais un que ça réveille immédiatement.

Je souris, mais surtout j'essaie de me persuader que le fait de la voir aux bras d'un autre n'est pas un problème pour moi... Alors que c'est clairement le cas.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant