Juste colocs?

Chapitre 36 - Amélia

— La noire ou la bleue ?

— La bleue, sans hésiter.

— Tu es sûr ?

— Je suis ton meilleur ami et je suis un homme. Tu peux avoir confiance dans mon jugement.

Les choses évoluant de façon positive avec Zach, j'ai choisi d'avouer à Gabe que je fréquentais quelqu'un. Je ne lui ai en revanche pas dit de qui il s'agissait et je ne lui ai toujours pas avoué non plus que je m'étais fait avoir en beauté pour cette histoire d'appartement.

Il joue le jeu et s'éclipse lorsque Gabe ou mes parents viennent me voir.

J'ai l'impression que cette mise en scène l'amuse. Et à chaque fois que je l'oblige à filer en douce, je sais le remercier. C'est clairement la partie qu'il préfère.

Aucun doute là-dessus.

Je songe de plus en plus à lui dire la vérité, mais Zach et moi ne sommes ensemble que depuis quelques semaines alors je préfère attendre encore un peu.

Mais je lui ai dit que je partais en weekend. Et j'ai choisi de lui demander son avis sur la tenue que je dois porter ce soir alors que Zach m'attend patiemment pour sortir.

— OK, je te fais confiance.

Je reprends le téléphone en main après avoir posé les deux robes sur le lit.

— Je ne sais pas qui est ce gars, mais il a sacrément de la chance.

— Je t'en dirais plus bientôt, c'est promis. Je veux juste m'assurer que c'est du sérieux.

— Il t'emmène passer un weekend romantique au bord d'un lac après seulement quelques semaines de relation, crois-moi, s'il voulait juste te sauter, il ne prendrait pas cette peine.

— Charmant.

Gabe rit.

— Je suis désolé ma belle, je ne voulais pas dire ça comme ça.

— Je sais, je te connais.

— Je voulais juste te dire que, qui que soit ce type, il tient à toi de toute évidence.

J'avoue que lorsque je me suis lancée dans cette aventure avec Zach, c'était purement sexuel. Il passait son temps à me dévorer du regard et je passais mon temps à en faire autant. Il fallait clairement que lui et moi mettions fin à ce petit jeu.

Cette tension sexuelle entre nous était épuisante.

Mais plus le temps passe et plus je m'attache à lui.

Je pense pouvoir dire que c'est réciproque, mais je ne veux pas m'emballer. Lui et moi n'en avons pas discuté, mais il est évident que son lit a dû voir un vrai défilé de nanas.

D'ailleurs, la blondasse a repointé le bout de son nez plus d'une fois, au bar. Il est clair qu'elle n'a pas renoncé à tenter sa chance.

Heureusement Millie la déteste au moins autant que moi alors quand elle est dans les parages, elle doit avoir les oreilles qui sifflent !

Ceci dit, je ne vois pas pourquoi je serais celle qui le ferait changer d'avis. Alors je fais de mon mieux pour prendre les choses telles qu'elles viennent.

Zach me traite comme une princesse et c'est un amant formidable. Je veux profiter de ça tant que ça dure.

Même si je ne réponds pas à la remarque de Gabe, au fond, j'espère qu'il a raison.

— Donc... la bleue ?

— Oui, la bleue.

Il a raison, elle sera parfaite.

— Merci Gabe.

— D'être le meilleur ami du monde ? plaisante-t-il.

— Exactement. Merci pour ça.

— Avec plaisir ma puce.

Je raccroche, le cœur plus léger que jamais.

**********

— Je sais que je vais me répéter, mais... waouh.

Visiblement le choix de Gabe était le bon et Zach semble apprécier ma tenue.

Il marche jusqu'à moi d'un pas décidé et plante sur mes lèvres un baiser féroce.

— OK, là c'est moi qui dis waouh.

— Tu es ravissante.

J'ai opté pour une petite robe d'été qui fait ressortir mes yeux. Et peut-être aussi un peu mon décolleté, j'avoue.

— Tu es très élégant toi aussi.

Zach a revêtu un pantalon en lin clair et une chemise blanche, qu'il a pris soin de laisser entrouverte au niveau du col. Je me demande s'il m'en voudrait beaucoup de lui en arracher les boutons un peu plus tard dans la soirée.

Parce que oui, je prends beaucoup de plaisir à le faire mijoter, mais clairement ce soir... Il aura le droit de voir ce qui se cache sous cette robe.

— Tu n'as pas changé d'avis pour la parka ? Parce que plus on avance dans la journée, plus j'ai du mal à garder mon sang-froid. Si tu vois ce que je veux dire.

Je ris. Oui, je vois ce qu'il veut dire. Dans tous les sens du terme.

— Cette chose ne se calme donc jamais ?

Il secoue la tête.

— Cette chose a trop hâte de pouvoir à nouveau être en toi pour se calmer. Je sens sa main se balader dans le creux de mon dos et ne peux retenir le frisson que cela provoque.

— Je t'ai dit ce soir...

Il vient se nicher dans le creux de mon cou et y dépose un tendre baiser.

— On est ce soir.

— On sera ce soir après le repas, dis-je en riant.

— Ce que tu dis n'a aucun sens.

— Si tu te moques de moi, ce sera ceinture.

— Pour t'attacher ? Ça me va.

Je lève les yeux au ciel.

— Est-ce que je peux dire quelque chose qui ne soit pas détourné comme allusion sexuelle ?

— Honnêtement j'en doute parce que quatre-vingt-dix-neuf pour cent de mon cerveau est concentré actuellement sur ce qui va se passer ce soir.

— Que fait le pour cent restant?

— Il m'oblige à me comporter comme un gentleman et on ferait mieux d'aller manger maintenant parce que je ne suis pas certain qu'il gagne le combat bien longtemps.

Je ris et Zach s'éloigne, me tendant une main que j'accepte.

— Allons-y.