Cette nuit était absolument incroyable.
Courte, mais incroyable.
Je manque de sommeil, mais je n'aurais échangé pour rien au monde ces moments partagés avec Amélia contre davantage de repos.
Quand je suis venu la voir hier soir, je n'avais pas l'intention de coucher avec elle. L'espoir, oui, peut-être. Disons que même si je ne voulais pas précipiter les choses entre nous, le fait qu'elle m'attire à moitié nue dans sa chambre ne m'a pas aidé à garder la tête froide.
— Salut beauté.
Sa main caresse mon torse puis remonte le long de mon cou avant de s'attarder sur mes lèvres. Elle ouvre péniblement un œil avant de sourire.
— Pourquoi est ce que ces lèvres ne sont pas entre mes cuisses ? demande-t-elle, à peine réveillée.
— Parce qu'elles l'ont été une bonne partie de la nuit et que tu avais besoin de dormir ? tenté-je en riant.
— Pas faux, me répond-elle en riant à son tour.
Je dépose la paume de ma main droite sur sa joue et l'attire pour un baiser léger.
— Comment tu te sens ?
Est-ce qu'une partie de moi est terrifiée à l'idée qu'elle se sente mal vis-à-vis de cette nuit ? Oui, clairement. Mais c'est heureusement un doute qu'elle va très vite faire s'envoler.
— Bien. Je ne regrette pas Zach.
Je me redresse et m'adosse contre la tête de lit. Amélia en fait autant et sa tête vient se nicher dans le creux de mon cou.
— Je t'aime, lui dis-je.
— Et je t'aime aussi, me répond-elle alors que je passe mon bras autour de ses épaules nues.
Amélia ferme les yeux et j'embrasse le sommet de sa tête. J'apprécie énormément ce moment, mais il va falloir qu'on parle. Cette histoire n'est pas derrière moi. Pas encore.
— Comment ...? Comment ça s'est passé ?
Ce n'est pas plus mal que ce soit elle qui pose la question. Elle ne voulait pas discuter hier soir, mais aujourd'hui c'est important qu'on mette le sujet sur la table.
— Bien. Très bien même. Je ne sais pas comment j'aurais pu faire sans Cooper, sincèrement.
Amélia vient mêler ses doigts aux miens.
— Il y a longtemps qu'ils cherchent à coincer Nicolas... Ils ont des éléments. De nombreux éléments même. Mais tu sais comment fonctionne ce genre de type. Ce n'est pas pour rien qu'il passe toujours entre les mailles du filet. Disons que mon témoignage est la goutte d'eau, tu vois. Il va tomber. Cooper n'a pas les détails de l'opération de police, mais... c'est imminent.
— Comment les choses peuvent-elles être aussi rapides ?
— Je ne vais pas être capable de t'en dire beaucoup plus, malheureusement. Ce n'est pas avec moi qu'ils ont partagé ce genre d'infos, tu t'en doutes... Ça pourrait prendre quelques jours encore ou quelques semaines, mais je préfère me garder une marge de sécurité. On ne sait jamais comment les choses peuvent tourner...
— Est-ce que... tu vas aller en prison ? demande-t-elle, visiblement inquiète.
— Non. Les poursuites contre moi sont abandonnées en échange de mon témoignage. Je n'étais qu'une petite main dans tout ça. Je suis bien plus utile pour eux à dénoncer tout ce système que derrière les barreaux, surtout en sachant que je serais remplacé en un claquement de doigts.
Évidemment, tout ça va avoir un impact sur ma vie future. Et potentiellement sur la sienne. Mais je n'aurais rien pu envisager avec elle si je n'avais pas parlé alors je n'ai pas une once de regrets.
Elle se redresse, remonte légèrement le drap sur sa poitrine et plante ses beaux yeux clairs, embués de larmes, dans les miens.
— Je suis fière de toi.
Je dois reconnaître que je suis un peu pris au dépourvu, parce que je ne ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise ça.
— Il n'y a pas de quoi.
Et c'est vrai. J'ai fait de mauvais choix. Qui ont mis les gens que j'aime le plus au monde en danger. Alors certes, je ne suis pas rentré dans ce monde de mon plein gré, mais je ne l'ai pas non plus dénoncé spontanément. J'aurais pu le faire... J'aurais dû. Mais oui, j'avais la trouille.
Parce qu'à l'époque, Nicolas s'était montré clair sur le fait qu'il n'hésiterait pas à s'en prendre à Zoé. Et aujourd'hui, c'est Amélia...
— Eh, on a tous fait des choses que l'on regrette. Moi, y compris. Mais tu es là maintenant. Et ton témoignage va permettre d'envoyer cette pourriture à l'ombre. C'est une bonne chose, OK ?
Je sais qu'elle a raison. Mais j'ai tout de même du mal à me réjouir de tout ça.
— Quels genres de mauvais choix as-tu fait ?
— Mmmh... j'ai mangé du ketchup après un morceau de fromage. Le mélange des deux était ignoble. On aurait dit du vomi. Sincèrement, plus jamais je ne ferais une erreur pareille, plaisante-t-elle.
J'éclate de rire. Un peu de légèreté me fait du bien, je dois le reconnaître.
— Tu es folle.
— Juste un peu. Mais avoue que tu aimes ça !
— Il n'y a rien que je n'aime pas chez toi, de toute évidence.
Elle rit tandis que mes doigts glissent à nouveau sous les draps, à la recherche d'une nouvelle façon de lui donner du plaisir. Après tout ce temps passé loin de l'autre... Je ne veux plus perdre une seule seconde.
Et Amélia se montre particulièrement réceptive à mon intérêt.
Mais des coups légers frappés à la porte me stoppent en plein élan.
— On dirait bien qu'on va devoir remettre ça à plus tard.
Je tente de prendre un air triste, ce qui fait de nouveau rire Amélia.
— Une minute, dit-elle en se levant.
Elle saisit son pyjama de la veille et l'enfile rapidement avant d'aller ouvrir. J'aperçois Zoé, dont le sourire s'élargit lorsqu'elle me voit à son tour, enfilant mon tshirt alors que je me lève moi aussi.
— Salut vous. Désolée, j'espère que je n'ai rien interrompu.
Amélia m'offre un sourire complice avant de lui répondre.
— Non, tout va bien. On avait juste... beaucoup de choses à se dire.
Zoé n'est pas dupe et ça me fait beaucoup rire de la voir se réjouir autant de me trouver ici.
— Oh, oui. Évidemment ! On part dans trente minutes, c'est bon pour toi ?
Amélia acquiesce.
— Pas de soucis, je serais prête.
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Juste colocs?
RomanceBien décidée à prendre son envol, Amélia se réjouit à l'idée d'avoir enfin son propre appartement. Mais sa joie est de courte durée lorsqu'elle découvre... Qu'il est déjà occupé! Zach, propriétaire du bien, comprend qu'elle s'est faite avoir et ne n...