Chapitre 56 - Zach

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Amélia est magnifique.

Sa jolie petite robe d'été fleurie épouse ses courbes à la perfection sans que cela la fasse paraître vulgaire. C'est un équilibre qu'elle a toujours su mener à la perfection.

Je l'observe de loin, riant. Je repense aux nombreuses fois où mes mains ont caressé ses hanches et à toutes les occasions que j'ai eues de la serrer contre moi. Si j'avais su tout ce qui allait suivre, j'en aurais davantage profité.

Je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'elle doit inspirer de nombreuses pensées déplacées à ses élèves. Je me souviens de moi à leur âge, et si j'avais eu une prof aussi sexy qu'elle à l'époque, nul doute que je me serais montré bien plus assidu dans mon travail.

Je sais que je ne devrais pas être là. Mais elle me manque. Et j'avais besoin de la voir.

Alors à défaut de pouvoir le faire directement, je me cache à quelques mètres de la sortie, juste pour pouvoir la regarder. Oui, je suis tombé terriblement bas. Planqué, comme le dernier des idiots...

Je déteste le fait de m'être montré aussi lâche et de lui avoir fait du mal. Je n'ai aucune excuse pour ça. Pas même le fait de me dire que je pensais la protéger.

J'aurais pu lui dire la vérité.

J'aurais dû.

Il est trop tard désormais et je vois, aux sourires qu'elle partage avec ses collègues dans la cour, qu'elle semble heureuse.

Ça me fait du bien de la voir ainsi. Même si c'est sans moi, je me satisfais de savoir qu'elle va mieux.

Depuis qu'elle est partie, je me sens vide. Les jours s'enchaînent et se ressemblent.

À une différence près aujourd'hui.

J'ai enfin décidé qu'il était temps de mettre fin à tout ça et je gère, depuis plusieurs jours déjà, la façon dont cela va se concrétiser. J'ai énormément de choses à gérer et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter que les gens que j'aime ne soient impactés par tout ça.

Même si les choses finissent par s'arranger de mon côté, elle doit continuer à penser que je suis un salopard. C'est mieux comme ça, non ?

Je ne mérite pas son pardon. Pourtant j'en rêve.

La regarder de loin est tout ce que je peux m'autoriser. Pour le moment, au moins. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Voilà ce qui arrive quand on fait les mauvais choix.

Je dois me montrer prudent bien sûr.

Si Nicolas se met à se douter de quoique ce soit, je suis mort. Cette ordure n'hésitera pas à se débarrasser de moi à la première faille qu'il trouvera alors je redouble de vigilance.

Il me faut juste patienter encore un peu.

Occupé à l'observer, je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, m'indiquant l'arrivée d'un nouveau SMS.

Coop sera en ville demain. Il a besoin de me voir. De nous voir tous les deux.

Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons.

Je savais que ce moment arriverait et qu'il nous faudrait nous rencontrer concernant l'affaire de l'appartement.

J'observe Amélia qui a désormais son téléphone en main, elle aussi.

Ses sourcils se froncent et je la vois pianoter en retour.

Son air enjoué a disparu et ça me fait beaucoup de peine.

Je me demande à qui elle écrit...

Et c'est loin d'être la seule question que je me pose, même si je ne mérite pas d'avoir les réponses. Et puis tout à coup, mon téléphone sonne à nouveau, m'indiquant l'arrivée d'un autre message.

Je n'ai pas encore pris le temps de répondre à Cooper, mais c'est à nouveau lui.

— Quatorze heures au café Mayfield. Ne sois pas en retard. Amélia sera là, ne fait pas tout foirer et bouge pour toi pour récupérer la femme que tu aimes.

Je relis le message une deuxième fois, pour être certain d'avoir bien compris.

— Oui je t'ai bien arrangé un rendez-vous avec elle et non tu ne rêves pas. Elle mérite de savoir. Je me répète, mais... ne fais pas tout foirer, cette nana est une perle.

Ce gars est incroyable. Maintenant qu'il est au courant de tout, il joue même les entremetteurs.

Mais la porte qu'il m'ouvre ainsi est inespérée.

Si j'attendais un signe, on peut dire qu'il vient d'arriver et même si je ne pense pas être digne de quoi que ce soit, je veux tenter ma chance.

— Tu n'as pas idée à quel point je te suis redevable.

— J'ai passé dix ans de ma vie loin de la femme que j'aimais parce que j'étais trop arrogant pour reconnaître mes erreurs, je ne peux décemment pas te laisser faire la même chose.

Je souris. Il a raison et étant donnée la façon dont les choses se sont déroulées pour lui, je ne peux que me montrer optimiste. Pourquoi ne pourrais-je pas avoir le droit, moi aussi, à ma deuxième chance ?

— Je serais là. Merci Coop. Du fond du cœur.

— Je t'en prie. À demain.

— À demain.

Je vais faire tout ce que je peux pour la récupérer.

La possibilité que je me heurte à son refus est énorme.

Peut-être même ne voudra-t-elle pas me parler. Mais je dois tenter le coup.

Parce que ma vie a perdu tout son sens.

Je me fiche d'aller en prison. Si c'est ainsi que les choses doivent se passer, alors très bien. Je paierais pour les décisions que j'ai prises.

Mais je veux juste lui dire la vérité. Il faut qu'elle sache qu'elle n'est pour rien dans tout ça, contrairement à ce que j'ai pu lui laisser entendre.

Si elle ne veut plus jamais entendre parler de moi, je l'accepterais. Après tout, j'ai voulu jouer et j'ai perdu.

Demain sera ma dernière chance de recoller les morceaux et je ne compte pas la louper.

Mais pour l'instant, il me reste une dernière chose à régler et je ferais mieux de presser le pas si je ne veux pas être en retard.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant