Juste colocs?

Chapitre 69 - Amélia

— Tu es absolument... waouh, s'exclame Gabe en me voyant.

La soirée d'inauguration de son hôtel démarrera d'ici peu et nous nous sommes mis tous les deux sur notre trente-et-un.

C'est un moment extrêmement important pour lui après avoir passé près de deux ans à superviser ce chantier.

La dernière fois que j'y suis allée, je m'apprêtais à rompre avec Zach quelques heures plus tard sans le savoir... Je m'y rends à nouveau ce soir, mais le cœur plus léger.

Six semaines sont passées depuis nos retrouvailles à Hillsborough. Six semaines loin de lui, car je ne l'ai pas revu depuis.

L'arrestation de Nicolas, qui devait être imminente, n'a toujours pas eu lieu.

J'essaie de me montrer patiente.

Tout le monde m'avait prévenu que cela pouvait prendre du temps.

J'ai fait un choix en voulant rester auprès de Zach et je ne le regrette pas, même si c'est parfois difficile.

Je passe la très grande majorité de mon temps libre avec Gabe qui, comme toujours, se montre incroyablement patient et protecteur.

Je suis convaincue que dans une autre vie, lui et moi aurions pu tenter notre chance. Mais dans celle-ci, mon cœur est déjà pris.

— Les mots me manquent.

Je ris tandis que Gabe me fait tourner sur moi-même pour mieux regarder le résultat de ma longue et minutieuse préparation.

— Ça te plaît ?

— Ami chérie... Tu es vraiment certaine de ne pas vouloir revenir sur notre accord ? Tu sais ce truc de « pas de sexe entre meilleurs amis » et tout ça... C'est un concept un peu dépassé, non ?

Je ne peux m'empêcher de rire à nouveau avant de saisir l'un des coussins du canapé et de lui jeter au visage.

En général, il l'esquive sans grande difficulté, mais cette fois-ci, il le prend en pleine tête, ce qui me fait rire aux larmes.

— Tu es vraiment infernal.

Il rit lui aussi en remettant de l'ordre dans ses cheveux.

— Je sais, ton cœur est déjà pris. Désolé, j'ai du mal à m'en remettre, dit-il en m'attirant contre lui et en me serrant dans ses bras.

— Tu es époustouflante.

Cette robe est un cadeau de mes parents et je dois reconnaître qu'ils l'ont choisi avec brio. Je ne me suis jamais sentie aussi en confiance dans une tenue de soirée.

— Tu es très beau toi aussi.

Mon meilleur ami porte un costume gris anthracite, sur mesure. Pas de cravate ni de nœud papillon. Gabe reste Gabe et il n'a jamais trop apprécié les conventions vestimentaires.

— Ouais, j'ai fait un effort, mais c'est vraiment parce que c'est une soirée exceptionnelle, plaisante-t-il.

— Et bien tu as bien fait. Parce que je te trouve vraiment très élégant.

— Alors rien que pour ça, cette soirée sera une réussite.

Je me détache de lui en riant.

— La voiture nous attend en bas, on y va ?

— Oui. Avec plaisir.

Je mène l'essentiel de ma vie de façon incroyablement banale.

Je me rends au lycée, je travaille un peu sur mon temps libre, je sors avec mes amis... Au point que j'en oublie parfois que mon meilleur ami est à la tête d'une fortune de plusieurs millions de dollars.