Chapitre 4 - Zach

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— Sérieusement ?

Oups. Il semblerait que ma stratégie pour ne pas que Kaya et Millie se rencontrent n'ait pas fonctionné et son regard réprobateur m'attend en bas des escaliers.

— Quoi ? Elle est mignonne.

Mignonne oui. Et au lit...

— Cette nana est une véritable pétasse. Mais depuis le temps qu'elle te faisait les yeux doux... J'imagine que ça devait finir par arriver...

Je reboutonne le haut de ma chemise en souriant.

— Si tu n'étais pas lesbienne, je pourrais croire que tu es jalouse.

— Dans tes rêves, Carpenter.

— Oh attends... J'ai mal interprété le truc, je crois. Tu n'es pas furieuse parce que j'ai couché avec elle. Tu es jalouse parce que tu voulais coucher avec elle !

Elle attrape une pile de serviettes sur le comptoir et me la balance en plein visage.

— Plutôt mourir.

Je ris en ramassant les serviettes désormais éparpillées sur le sol.

— Tout de suite les grands mots !

— Soyons clairs. Il y a plus de chance qu'un piano tombe d'un avion en plein vol que je me mette à apprécier cette fille.

— J'ai compris. Plus de sexe avec Kaya.

— Plus jamais.

— Plus jamais.

Millie me sourit de nouveau.

Kaya et moi nous sommes rencontrés au bar, mais Millie la connaissait déjà. Elles se détestent depuis toujours même si je n'ai jamais eu le fin mot de l'histoire quant à savoir pourquoi.

Mais je suis un homme. Faible. Très faible même quand il s'agit de résister à une jolie fille.

Ceci dit, j'avoue que je n'aime pas l'idée d'avoir blessé Millie... Alors en ce qui concerne Kaya, je vais tenir ma promesse. Il y a bien d'autres terrains de jeux sur lesquels je peux m'aventurer.

— Bon... et sinon, tes travaux avancent ?

— Plutôt, oui. Je viens de finir de nettoyer le conduit.

Elle saisit de nouveau une pile de serviettes devant elle.

— D'aération ! Le conduit d'aération !

Nous éclatons de rire.

— OK, tu l'as échappé de justesse !

J'occupe l'appartement situé au-dessus du bar. Ou plutôt je vais bientôt l'occuper.

Parce qu'il y a un an que je le retape. Et je dois dire que je suis fier du travail que j'y ai accompli.

C'était aussi l'avantage de cet investissement. Faire d'une pierre deux coups. Avoir un endroit à moi pour y vivre tranquillement et pouvoir mener mes affaires en parallèle.

Jusqu'à maintenant je n'ai pas à me plaindre, les choses marchent plutôt bien dans les deux domaines.

On peut rejoindre l'étage depuis l'arrière-salle du bar, mais j'ai aussi une entrée indépendante qui fait que je peux disposer de l'intimité dont j'ai besoin parfois.

Avec le recul je me dis que c'est peut-être par là que j'aurais dû faire sortir Kaya. Ça m'aurait évité d'avoir à me justifier ce matin. Et en même temps... Millie a l'habitude de voir défiler les filles ici alors j'avoue ne pas m'en soucier particulièrement.

— Tu me montres ?

Nous n'avons pas encore ouvert pour la journée et il y a un bon moment qu'elle n'est pas montée pour voir où ça en était alors j'accepte avec plaisir.

— Allons-y.

Elle me suit jusqu'à la porte de l'appartement que j'ouvre devant elle. J'ai fait démolir un mur qui séparait le salon de la cuisine la semaine dernière et l'espace que cela a créé est désormais baigné de lumière.

Je suis content du résultat.

— Waouh, c'est super classe.

— Et ouais. Je suis un gars super classe.

Son rire m'indique qu'elle n'en pense probablement pas autant.

— Est-ce que c'est ton passe-temps favori de blesser mon amour propre ?

— Il faut bien que quelqu'un le fasse vu que toutes les nanas que tu ramènes dans ton lit ne font que t'encenser.

Cette fois-ci c'est moi qui ris.

— Que veux-tu ? Je suis comme ça, moi. Généreux ! Je donne tout ce que j'ai. Et elles aiment ça. Si tu as envie de passer aux hommes un jour, dis-le-moi, je me ferais un plaisir de te montrer.

— Désolée beau gosse, mais rien de tel qu'une nana pour te faire du bien.

— Sur ce point-là, je ne peux pas te contredire !

Nous éclatons de rire.

Millie et moi nous entendons très bien. Elle a débarqué un matin alors que je venais tout juste d'acquérir cet endroit à la recherche d'un boulot et c'est ce que je lui ai offert.

Elle a raison quand elle dit que sans elle ce bar s'effondrerait. Je ne connais personne de plus investi et de plus efficace qu'elle dans son travail.

— Tu sais que je n'aime pas te jeter des fleurs, mais vraiment là... Tu as fait du bon boulot.

— Ça me touche beaucoup. Surtout venant de toi qui a le compliment si... difficile.

— Je n'ai pas le compliment difficile, je n'en fais qu'à ceux qui le méritent. Nuance.

— On va dire ça.

— Bien sûr qu'on va le dire !

Honnêtement il ne me reste pas grand-chose à faire ici, encore quelques jours de travail et je pourrais m'y installer pour de bon. Il y a plus d'un an que je prépare mon arrivée alors me savoir aussi proche du résultat me fait sacrément plaisir.

Et puis dès que tout ça sera terminé, je pourrais enfin faire venir Zoé et lui montrer le résultat. Je suis certain qu'elle appréciera.

Et moi je serais heureux de pouvoir recevoir ma sœur dans des conditions dignes de ce nom.

— Allez, fin de la visite. Je ne te paye pas pour te promener chez moi.

Nous rions à nouveau en redescendant.

— Tu devrais. Je pourrais monter de temps en temps et me promener. Je surveillerais ton appartement en ton absence, on ne sait jamais ce qui peut arriver quand tu n'es pas là.

— Je vais faire semblant de réfléchir à cette proposition, promis ! En attendant, allons ouvrir.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant