Chapitre 43 - Amélia

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Depuis quelques jours, je partage officiellement le lit de Zach.

Avant ça, à nos débuts, j'alternais entre sa chambre et la mienne, mais puisque nous finissions toujours par passer la nuit ensemble, il a proposé que je reste pour de bon avec lui et j'ai accepté.

Malgré mes aventures précédentes, je n'ai jamais vécu avec un homme. Alors c'est encore parfois un peu étrange pour moi, mais je me suis très vite habituée au fait de retrouver la chaleur de ses bras lorsque je rentre après ma journée de travail.

Et c'est désormais le moment que j'attends avec le plus d'impatience chaque jour.

Après avoir dit la vérité à Gabe, je sais qu'il faut que j'en fasse autant avec mes parents.

Je vais très probablement avoir droit à l'air horrifié de ma mère et au regard désapprobateur de mon père qui, à un moment donné, ne pourra s'empêcher de laisser échapper le fait que je n'aurais dû partir...

Je m'y prépare, du mieux que je peux.

En tant que maman, il est fort probable que moi aussi je réagisse de la sorte si ma fille venait à m'annoncer une chose pareille.

Enfin, j'imagine.

Mais mes parents sont des gens formidables et après leur sermon, je sais que tout sera remis à plat et que tout ira pour le mieux.

Installée dans le lit, je bouquine tranquillement en attendant le retour de Zach.

Il est tard et je tombe de sommeil.

Même si le bar est à l'étage du dessous, sa présence me manque. C'est idiot, hein... J'ai l'impression d'être une adolescente accro. Mais je m'en fiche. Je suis bien. Heureuse. Et comblée.

Sexuellement parlant, je suis sur un petit nuage.

Zach a su lever le voile de ma timidité en un temps extrêmement limité et depuis lors, nous en profitons largement. Les différentes pièces de cet appartement peuvent en témoigner.

— Salut.

Et me voilà encore une fois à sursauter bêtement. Je savais pourtant qu'il était sur le point d'arriver et il sourit en me voyant faire.

— Désolé.

Je dépose mon livre sur la table de chevet et me redresse.

— Je ne m'y ferais jamais. Pourtant je sais que tu vas arriver d'une minute à l'autre, mais je me fais avoir à chaque fois.

Il vient s'asseoir au pied du lit et je sors de sous les draps pour aller le rejoindre.

— Qu'est-ce que tu lisais ?

— Un roman d'espionnage qui se passe sous Louis XIV.

Je le vois jeter un œil en direction de mon livre, visiblement peu convaincu de la réponse que je lui apporte.

— Tu ne me crois pas ?

— J'avoue avoir eu un doute, je te pensais plutôt du genre à lire des romans à l'eau de rose.

— Et bien sache que je suis particulièrement vexée. Mais j'avoue que... j'adore aussi les romans à l'eau de rose.

Ses mains viennent se glisser derrière ma nuque et m'attirent contre lui et sa langue plonge dans ma bouche avec exigence, ne me laissant pas de doute quant à ses intentions.

— C'était ta façon de t'excuser ?

Je tente de paraître peu réceptive à ce baiser, mais je n'ai qu'un infime espoir que cela fonctionne.

— Peut-être... Ça fonctionne ?

Je ris et fais glisser ma nuisette par-dessus mes épaules, me dévoilant nue sous ses yeux pleins de luxure.

— Je crois que oui, mais pour en être sûr, il va falloir que tu utilises ta langue sur de nombreux autres endroits de mon corps.

— Qu'est-ce que je ne ferais pas pour te convaincre ?

*********

J'ignore si c'est une impression, mais je trouve Zach moins détendu que d'habitude.

Il a l'air... préoccupé ? Malgré ses sourires, ses caresses... Ou bien peut-être que je me fais des idées. Je m'inquiète sans doute pour rien.

Après tout, il a de longues semaines... Du boulot par-dessus la tête.

Il a le droit d'être un peu moins en forme de temps en temps. Oui, ça doit être ça...

— On se voit ce soir ?

Je lui pose la question parce que, même si nous habitons sous le même toit, nous vivons un peu en décalé. La plupart du temps, il est au bar en fin de journée.

— En fait j'ai deux ou trois choses importantes à régler en ville, je ne serais pas la ce soir. Ne m'attends pas pour dormir.

D'où ça sort ça ? Il ne m'a jamais parlé de quoique ce soit de prévu ce soir...

Alors je ne prétends pas tout connaitre de son emploi du temps, mais, je dois avouer que ça me paraît louche. Surtout si je couple ça à son attitude de ce matin. 

J'ai toujours fait confiance à mon instinct et là, j'ai le sentiment que quelque chose n'est pas clair.

— Des trucs à faire ?

Je ne veux pas paraître jalouse. Ou suspicieuse. Mais... Je le suis.

Je n'aime pas ça. Mais c'est le cas.

Quelque chose dans sa façon de se comporter a éveillé mon intérêt.

— Je dois rencontrer un nouveau fournisseur pour les boissons.

— Oh... Oui. Bien sûr.

Je me sens stupide tout à coup. Il est évident que la gestion d'un bar ne se limite pas à se retrouver derrière le comptoir. Évidemment qu'il a d'autres choses à gérer.

Et puis j'ai un planning bien chargé moi aussi.

Il dépose un baiser dans le creux dans mon cou tandis que je finis de déjeuner.

— Je t'aime, jolie brune.

Je souris.

— Je t'aime aussi, beau brun.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant