Chapitre 23 - Amélia

1.2K 67 2
                                    

— Je n'arrive pas à croire que tu as débarqué sans prévenir !

— Je voulais te faire la surprise.

— C'est réussi, tête de pioche !

— Tu m'as trop manqué, me dit-il en me serrant dans ses bras.

Je lui rends son étreinte.

— Tu m'as trop manqué toi aussi.

— Qu'est-ce que tu veux faire ?

Gabe a interrompu ce qui s'annonçait être une merveilleuse et très, très, très intense partie de jambes en l'air. Quand je pense à Zach et à la façon dont je l'ai laissé en plan... J'en ai mal pour lui.

Le pauvre doit être sacrément frustré. Bon, soyons clairs...

Je le suis aussi. Et pas qu'un peu. Mais qu'est-ce que j'étais censée faire ? Dire à Gabe d'aller se faire voir ?

Il y a plus de deux semaines que nous ne nous étions pas vus et je n'allais clairement pas faire ça.

Déjà que je lui cache la vérité sur cette histoire d'appartement...

Il est mon meilleur ami et le fait est qu'il m'a vraiment manqué.

Je m'en veux un peu, car j'ai cherché à l'éviter pour qu'il ne découvre pas tout ce fiasco... Je crois que ça a fonctionné... Grâce, notamment à ma visite express.

Quand je pense que j'ai enfermé Zach dans sa chambre. Sa propre chambre...

Il est quand même hyper cool d'avoir joué le jeu je dois dire.

Mon meilleur ami a bien vu qu'aucun de mes meubles n'étaient là... Mais je lui ai dit que l'appartement était meublé, que je préférais cette solution, car cela m'évitait de bouger à nouveau en repartant.

Et que je n'avais pas encore eu le temps de m'occuper de la déco...

Je n'aime pas ça. Et j'aime encore moins le fait de lui cacher l'existence de Zach.

Zach qui se montre si incroyablement prévenant avec moi depuis le début... Et que j'étais sur le point de remercier dignement.

Mon Dieu, je me promène au bras de Gabe en pleine ville avec un niveau d'excitation qui a bien du mal à redescendre.

— On va chez Jerry's ?

— Excellente idée.

Ce restaurant fait les meilleurs hamburgers de la ville et Gabe et moi y avons nos habitudes.

— En route.

Il me tend son bras, que j'accepte.

— Alors, la Californie ?

— Chaud.

— Waouh, ça donne envie.

Gabe rit.

— Je te jure !

— J'imagine !

— Non, mais sérieusement, c'est sympa et la rénovation de l'hôtel... Faut que tu voies ça, c'est magnifique.

— Je pourrais venir voir si seulement on m'y invitait.

— Eh, je t'ai dit que je t'emmènerais. Et puis je te signale que c'est ton invitation que j'attendais ces derniers jours.

Il n'a pas tort et je n'ai pas de raison valable à lui donner pour justifier le fait de ne pas l'avoir invité plus tôt.

— Je sais, je suis désolée.

— T'as de la chance que je t'aime, je te pardonne tout.

— C'est grâce à mon regard de biche ça.

Je tente de prendre un air sexy.

— C'est cette petite moue que tu fais aux mecs que tu dragues ?

— À peu près. Sauf que je ne te drague pas.

Gabe porte une main à son cœur, faisant mine d'être blessé.

— Ne m'en parle pas. Ça reste le désespoir de ma vie.

Je lève les yeux au ciel.

— N'importe quoi.

— En parlant de drague... Comment va Monsieur le prof sexy ?

Jacob.

Merde.

J'avoue qu'il m'était vraiment sorti de la tête. Et je n'en suis pas très fière.

Mais je sais désormais qu'avec ce qui s'est passé avec Zach... Il est hors jeu.

Je ne suis pas du genre à jouer sur deux tableaux en même temps.

Et Zach sait jouer avec mes nerfs comme personne d'autre n'a su le faire jusqu'à présent.

C'est de lui que j'ai envie. Lui dont j'imagine le corps contre le mien.

Le petit interlude coquin de tout à l'heure m'a donné un avant-goût prometteur. Et je n'ai qu'une hâte. Le poursuivre une fois rentrée.

— Oh... Je...

Je ne sais pas quoi dire, voilà ce qui se passe.

— Pourquoi tu rougis ?

Oh merde. Gabe et moi avons toujours parlé de nos conquêtes librement. Et jamais je n'ai rougi auparavant. Surtout pas s'agissant de Jacob.

— Je ne rougis pas.

— Tu rougis. Clairement. Qu'est-ce que tu me caches ?

— Rien du tout.

— Ami... Depuis quand on a des secrets l'un pour l'autre toi et moi ?

Deux semaines environ.

— Je n'ai pas de... Enfin... J'ai rencontré quelqu'un d'autre.

— Tu as ...? Vraiment ?

Je hoche la tête.

— Alors Jacob n'est plus dans le jeu ou tu veux te la jouer femme fatale et en avoir deux à tes pieds ?

Je ris nerveusement.

— Un seul me suffit.

— Je peux savoir de qui il s'agit?

— Un type que j'ai rencontré quand j'ai emménagé.

Ce n'est pas un mensonge... C'est juste une partie de la vérité.

— Il va me falloir plus d'infos que ça.

— Ouais, je me doute bien.

— Je te pensais à fond sur Jacob, j'avoue que je suis un peu surpris.

— Je l'étais ! Je veux dire... je pensais l'être. Mais cet autre garçon me plaît vraiment.

Gabe s'immobilise et saisit mes mains dans les siennes.

— Je ne te juge pas ma belle. Tu es une grande fille et si tu y trouves ton compte alors ça me va. Tu le sais n'est-ce pas ?

— Oui. Bien sûr que oui.

Il rit. Je sais qu'il est sincère. Gabe a toujours été le meilleur des soutiens, quelle que soit la situation dans ma vie.

— Toute façon, Jacob était nul. Je te l'ai toujours dit.

Cette fois-ci c'est moi qui ris. Parce qu'il disait tout le contraire.

Nous arrivons devant le restaurant et trouvons rapidement une table à laquelle nous asseoir.

— Maintenant, dis-m'en plus. Je t'écoute.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant