Chapitre 67 - Amélia

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— Attends... tu es en train de me dire que ce sont eux qui construisent ton hôtel ?

— C'est exactement ce que je suis en train de te dire, oui, acquiesce-t-il.

— Merde, c'est une histoire de fou.

— Ça n'a rien de très étonnant en fait. Ils ont une excellente réputation et si je ne dis pas de bêtises, ils sont dans le top trois des plus grosses sociétés de construction de l'état.

— Oui, mais... Je ne sais pas, les probabilités n'étaient pas...

— Il y avait quatre-vingt-dix-neuf pour cent de chance que tu craques pour moi et au final tu as choisi quelqu'un d'autre alors moi, ce que je dis des probabilités... dit-il en riant.

— Tu es très sûr de toi, Gabe Wellington !

— C'est ce que les filles aiment, non ?

— C'est vrai. En partie du moins. Parce qu'on aime bien aussi quand vous laissez paraître le cœur que vous prenez tant de soin à cacher, le taquiné-je.

— J'essaierais d'y penser pour la prochaine fois.

Je suis rentrée chez mon meilleur ami directement après mon retour d'Hillsborough.

Même si les choses avancent bien et qu'elles semblent être sur le point de se régler, Zach ne veut pas que je sois vue avec lui. Il pense que c'est plus prudent ainsi. Et tout le monde a l'air d'être d'accord avec ça...

Enfin... Oui, je sais que c'est ce qui semble être le plus logique, mais je n'ai pas envie de rester loin de lui. Pas maintenant que nous nous sommes retrouvés.

Seule différence avec notre précédente séparation, nous sommes cette fois-ci équipés de téléphones prépayés qui nous permettent d'échanger plus ou moins librement.

Alors oui, en attendant que tout cela achève de se régler, il est prévu que je reste ici, en sécurité, avec Gabe qui veille sur moi.

L'inauguration de son hôtel aura lieu dans six semaines.

Si tout n'est pas en ordre d'ici là, je le suivrais là-bas.

Il a aussi décidé d'embaucher deux gardes du corps pour me suivre partout. Carter, Cooper et Connor me l'avaient proposé eux aussi, mais j'avais refusé. Gabe, lui, ne m'a pas laissé le choix.

Je ne vais pas dire que leur présence ne me rassure pas, ce serait mentir. Ils se montrent très professionnels et particulièrement discrets, ce qui me convient plutôt bien.

J'oublie parfois que mon meilleur ami est un type riche à millions et qu'il peut se permettre ce genre de services en un claquement de doigts.

Je l'oublie parce qu'au quotidien, c'est un amour absolu. Il est d'une gentillesse absolument incomparable avec moi et jamais son argent n'est venu se mettre entre nous.

En revanche, pour les filles qu'il veut fréquenter, c'est une autre histoire.

Il est jeune, beau garçon et héritier d'un empire... Autant dire que s'il les ramasse à la pelle, c'est que l'attrait de sa fortune rentre en ligne de compte.

— Ça veut dire qu'ils seront là pour la soirée d'inauguration ?

— Évidemment !

Gabe vient de m'apprendre que c'est la famille Coleman qui gère la construction de son hôtel. Aucun de nous n'avait fait le rapprochement jusqu'à maintenant.

Enfin, lui l'a fait quand je suis partie en catastrophe à Hillsborough, mais a attendu aujourd'hui pour me le dire. Si ça, ce n'est pas un signe de l'univers !

— C'est dingue. Ce sont des gens vraiment super, tu sais... Ils m'ont tous accueillie à bras ouverts sans une once d'hésitation.

Ce sont des gens d'une générosité extrême et malgré leur fortune, je les trouve tous très humbles. Je me suis sentie comme chez moi, avec eux, malgré les circonstances et ne peux que les remercier de m'avoir accueillie ainsi.

— Je ne les connais qu'à travers les affaires, mais ils m'ont tous paru être des gens bien, c'est vrai. Et après ce que tu me dis là, je n'ai plus aucun doute.

— Comment tu vas, toi ? demande-t-il en saisissant ma main.

— Je vais bien.

— Vraiment ?

— Vraiment.

Il sourit, mais je sais que ma réconciliation avec Zach ne l'enchante pas. Je lui en ai immédiatement parlé, lorsque je l'ai retrouvé ici. Je ne voulais pas lui cacher quoique ce soit.

Il ne veut pas me savoir en danger, je peux le comprendre, mais j'ai choisi d'offrir cette seconde chance à l'homme que j'aime et il me connait suffisamment bien pour savoir que je ne changerais pas d'avis et qu'il devra composer avec ça.

— Écoute, je sais que tu n'es pas ravi... Et que tu aurais préféré que je reste loin de lui. Mais je l'aime. Et il est hors de question pour moi d'envisager une vie sans lui.

— Je comprends Ami. Et je respecte ton choix. Tu te souviens du jour de notre neuvième anniversaire quand je t'ai dit que je veillerais toujours sur toi ?

— Après que les garçons du club de foot m'aient ennuyée ?

Ce soir-là, Gabe était venu confronter de sales gamins qui avaient décidé de se moquer de moi et de mes nouvelles lunettes, alors que j'étais en chemin pour le rejoindre à la sortie de l'école.

— Oui. Ce n'étaient pas des paroles en l'air. Je serais toujours là pour toi. Toujours. Quels que puissent être tes choix.

Ce souvenir me touche énormément et me rappelle une fois de plus à quel point Gabe est un type bien. Il a raison et me l'a prouvé à maintes reprises depuis que nous sommes amis.

— Si c'est vers Zach que ton cœur te porte, alors tu as tout mon soutien. Je pense que c'est un chic type, malgré tout. Il a juste fait de mauvais choix à un moment donné, mais ce qui est important, c'est ce qu'il fait aujourd'hui.

Je souris parce que c'est à peu près le même discours que je tenais aux filles, il y a peu.

Gabe est plus que mon meilleur ami, il est mon frère.

Je ne pourrais pas faire sans lui alors avoir son soutien aujourd'hui est primordial pour moi.

— J'ai la trouille, tu sais.

Il se rapproche de moi et me serre dans ses bras. Ses étreintes ont toujours été d'un réconfort inégalable.

— Je sais. Mais ça va aller, j'en suis certain.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant