Chapitre 61 - Amélia

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— Ça va bien se passer. Cooper est un super avocat, il va gérer.

Lena fait ce qu'elle peut pour me rassurer, mais je ne peux pas m'empêcher d'être inquiète.

— Et Zach a raison de parler. C'est la seule solution, ajoute Sofia.

Je sais qu'elles ont raison. Il faut que cette situation prenne fin. Et la meilleure solution est de dire la vérité. Mais on ignore quelles pourraient être les conséquences de tout ça.

— Livraison de sucreries pour tout le monde !

Rory arrive avec un énorme plateau composé de tout un tas de pâtisseries, toutes plus alléchantes les unes que les autres.

— Toi, tu sais comment nous remonter le moral, lui dit Zoé.

Je souris. La compagnie des filles est très agréable et leur complicité fait plaisir à voir. Nous sommes toutes les cinq réunies chez Zoé depuis ce matin pendant que Zach témoigne.

Les garçons avaient l'air de penser que c'était préférable qu'on s'éloigne de New York quelque temps.

Il est peu probable qu'il se passe quoique ce soit. Mais au cas où...

J'ai inventé une histoire qui tient la route pour m'absenter du lycée quelques jours et me voilà donc ici, à patienter. Et même si j'ai l'estomac noué, je dois reconnaître que cela fait vraiment envie.

C'est incroyable d'être aussi douée... Moi qui sais à peine cuisiner, je l'envie !

— Te laisser dépérir n'arrangera rien, mange un peu.

Je saisis une des pâtisseries qu'elle me tend en souriant.

— Merci beaucoup.

Elles sont toutes tellement bienveillantes avec moi... Je dois dire que j'ai énormément de chance.

Car elles me donnent vraiment l'impression de faire partie de leur famille.

Chacune d'entre elles a sa personnalité, mais elles se ressemblent finalement sur de nombreux points. Nul doute que c'est pour ça qu'elles s'entendent aussi bien.

— Tu sais ce que Zach et toi allez faire ? Après tout ça ?

La question de Zoé est franche et je me la suis posée moi aussi. Mais notre... rapprochement au bar m'a orienté sur la voie à suivre. Rien n'a changé. Je l'aime.

Évidemment cette histoire m'a énormément blessée, mais plus je réfléchis et plus je comprends.

Je ne dis pas que c'était la bonne solution... Il y en avait d'autres... Mais je peux comprendre qu'il ait paniqué et agi ainsi.

— Excuse-la, on a l'habitude de parler sans filtres de nos vies ici, intervient Lena.

— C'était trop personnel ? Je suis désolée, dit Zoé.

— Ne le sois pas, ça ne me gêne pas d'en discuter. Je... J'aime ton frère. J'ai envie d'essayer... De reprendre là où nous nous sommes arrêtés.

— Tu es quelqu'un de bien, Amélia, me dit-elle en souriant. Zach a beaucoup de chance de t'avoir trouvée.

Ses mots me touchent beaucoup et je fais de mon mieux pour ne pas me mettre à pleurer. Parce que ces derniers jours, je n'ai presque fait que ça. D'abord de tristesse, mais aussi d'angoisse et de joie.

Les choses vont s'arranger. J'en suis persuadée et on aura enfin droit à notre deuxième chance.

***********

La journée a été longue, mais avec le soutien des filles, j'ai tenu le coup. Zoé aussi s'inquiète énormément pour son frère même si elle a fait en sorte de ne pas trop le montrer. Il est évident qu'ils sont très proches tous les deux.

Mes parents n'ont jamais eu d'autres enfants, mais j'ai trouvé en Gabe le frère que je n'ai jamais eu. Il m'a téléphoné ce matin et nous avons longuement discuté. Il sait que j'éprouve toujours des sentiments pour Zach et j'ai conscience que ce n'est pas simple à gérer pour lui parce qu'il vient de passer les dernières semaines à essayer de me remettre sur pied suite à ma rupture. Mais il comprend. Et me soutient.

Si je suis de nouveau prête à faire un place dans ma vie à Zach, il en fera de même.

Je ne saurais trop le remercier pour ça. C'est vraiment un ami extraordinaire.

Je me glisse sous les draps du lit de la chambre d'amis dans laquelle je suis installée, épuisée par cette interminable attente. Et je ferme les yeux. J'ai passé beaucoup de temps à réfléchir, mais je suis sûre de ce que je veux. Et j'ai hâte de mettre fin à tout ça.

Ce sont des coups frappés à ma porte alors que je commence vraiment à m'endormir qui me tirent du lit.

Je saisis la fine couverture posée sur le fauteuil d'à côté et me couvre avec avant d'aller ouvrir.

— Salut. Je suis désolé, il est tard. Tu dormais ? me demande Zach.

— Non. Pas tout à fait. J'étais trop inquiète pour y parvenir, dis-je simplement.

Il a l'air épuisé lui aussi.

— Tu veux rentrer une minute ?

— Je ne veux pas te déranger. On pourra discuter demain si tu veux.

J'ai envie de savoir comment ça s'est passé. Ce qu'il a dit, ce qu'il risque, où est Nicolas à l'heure actuelle... Mais égoïstement, très égoïstement même, j'ai surtout envie qu'il franchisse cette foutue porte et me donne du plaisir.

La vérité c'est que j'ai passé ces dernières heures à m'inquiéter et à me morfondre alors je veux savourer son retour auprès de moi et ne pas perdre davantage de temps. Nous avons besoin de nous retrouver, comme avant.

Quoi de mieux que le sexe pour ça ? J'en meurs d'envie et je sais que c'est son cas à lui aussi.

Il l'a dit... On pourra parler demain. Alors je saisis sa main et l'entraîne avec moi à l'intérieur.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Il semble étonnamment hésitant.

— J'ai envie de toi.

Je referme la porte derrière lui et prends soin de la verrouiller.

— Maintenant ?

Je hoche la tête.

— Maintenant, oui.

La couverture dans laquelle je m'étais enveloppée glisse le long de mes épaules et vient s'écraser sur le sol sous le regard de plus en plus vif de Zach.

— Tu es sûre ? On ne devrait pas... parler ?

Je fais glisser les bretelles de ma nuisette l'une après l'autre et viens me coller contre son buste.

— J'ai assez attendu, on parlera plus tard.

Juste colocs?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant