Chapitre 5

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Point de vue de Jace

Les yeux rivés sur Iliana, je restai bouche bée. Elle venait de prendre ma défense alors qu’elle m’avait clairement fait comprendre qu’elle ne me portait pas dans son cœur. Mais ce qui m’étonnait le plus dans tout ça, c’était de lui avoir parlé de mon père. Je n’en parlais jamais et le faire avait été une erreur. Me dévoiler aussi vite aux gens avait toujours entraîné de mauvaises choses, ce qui par expérience me poussais toujours à cacher celui que j’étais vraiment. Mais ce qui importait en ce moment même était cette envie irrépressible de partir, de quitter ce lycée où rien n’importait. Je ne voulais pas de longues études, pas d’un travail où je m’enfermerais dans cette boucle infernale de métro/boulot/dodo. J’avais besoin de quelque chose qui me ressemblait et ce dans quoi je vivais ne pouvais pas me l’offrir.
- Pourquoi t'as fait ça? Demandais-je un peu durement à ma voisine, revenant au même moment à la réalité.

- Il n'avait pas le droit de te juger, répondit-elle simplement avec une petite voix.

Un rire sarcastique s'échappa de mes lèvres.

-Tu dis ça mais je suis sûr que tu as porté un jugement sur moi bien avant que je t’adresse la parole.

- Dire que non serait mentir, mais je m'en voulais pour ton père et le prof a parlé de toi comme si tu n'étais qu'un moins que rien. Je trouvais ça injuste, c'est tout.

- OK. En tout cas bravo ! Grâce à moi tu vas avoir tes premières heures de colle !

- Ouais, c'est pas si grave, répondit-elle en haussant les épaules.

Son regard s'efforçait de ne pas croiser le mien ce qui m'arracha un sourire. J'étais sûr qu'elle n'était pas insensible à mon charme, ce qui était une excellente chose.

- Ça ne fait même pas une journée que je te parle et tu commences déjà à te comporter comme moi ! ajoutais-je tandis qu’elle commençait à ranger ses affaires, la sonnerie étant en marche.

- Ouais, et ça me fait peur. Si je continue à te ressembler, je vais finir par être bourrée tous les week-ends! Tu parles d'une vie.

Son ton se voulait humoristique mais je pouvais y déceler une pointe de sarcasme ce qui prouva que j’avais eu raison : elle croyait les rumeurs dur comme fer ! Elle se leva ensuite avant de quitter la salle, soufflant avec agacement quand elle se rendit compte que je n’allais pas la lâcher comme ça.

- Tu es pas croyable, tu crois vraiment les rumeurs sur moi ? Je suis vraiment vexé, m’exclamai-je en prenant un air faussement déçu.

- Oses dire que ce n'est pas la vérité.

Elle planta enfin son regard dans le mien, ce qui m'empêcha de parler. Je n’avais jamais vu des yeux comme ça.
Devant mon silence, elle rit en levant les yeux au ciel.

- Je le savais.

Elle ouvrit ensuite son casier pour y déposer ses affaires. Elle prit ensuite son manuel de maths avec une mine de dégoût et se dépêcha de l'ôter de sa vue en le fourrant dans son sac. Je ris légèrement : les maths ne devaient pas être sa matière préférée.

- Des réticences en maths?

- Pas qu'un peu. Cette matière est tellement inutile ! À quoi va me servir le théorème de Pythagore dans ma vie ?

- Tout dépend de ton métier.

- Je ne suis pas une scientifique alors je n'irais jamais dans un métier touchant de près ou de loin à cette catégorie.

Je ris une nouvelle fois.

- Bon, et pour en revenir à ton accusation de tout à l'heure, ce n'est pas la stricte vérité. Généralement je ne suis pas bourré que les week-ends, il y a aussi le jeudi soir pendant les fêtes universitaires.

Promesse d'un Jour (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant