7. Tourment Nocturne

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Bonjour ! Nouveau chapitre ! Je ne fais habituellement pas de messages avant la lecture, mais ce chapitre est un peu différent. Je me suis essayée à quelque chose de différent pour plonger plus en profondeur dans les personnages. Une (très) courte pause dans toute cette tension.

Je vous conseille de lire ce chapitre avec la même musique avec laquelle je l'ai écrit :

Fly - Ludovico Einaudi A mon sens la musique qui reflète le mieux cette scène. L'intensité de cette composition plonge vraiment dans l'ambiance que j'ai essayé de créé ici.

Bonne lecture et merci 🫶🏼

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La lune baignait faiblement l'appartement de Gabriel, qui gisait immobile dans son lit, encore vêtu de sa chemise déboutonnée et de son pantalon de costume. Son regard était fixé sur le plafond, tandis que le sommeil lui échappait inlassablement. Ses pensées s'entrechoquaient, tourbillonnaient, l'assaillaient sans répit. Il connaissait trop bien les risques du jeu dangereux auquel il se livrait : les tourbillons médiatiques et les tempêtes politiques étaient son quotidien. Chaque jour, il portait un masque soigneusement façonné, ses sourires mesurés, ses regards étudiés, récitant des discours préparés et recyclés à chaque campagne. Les débats étaient tumultueux, mais au fond, les discours de ses collègues et adversaires n'étaient que des redites vides de sens. La lutte pour le pouvoir, entre gauche, droite et centre, semblait sans fin, ponctuée de banalités politiques et de démagogie pour séduire les électeurs. Peu importait le vainqueur final ; les idées seraient inévitablement contestées, manipulées, et confrontées à la réalité sombre du pouvoir, de la cupidité, parfois même de la corruption. Gabriel jouait ce jeu, tentant de préserver son intégrité et ses valeurs malgré tout.

Il se souvenait vaguement de l'excitation de ses débuts : les premiers débats, le désarroi des premières confrontations médiatiques, les sourires et les meetings initiaux dans le monde élitiste de la politique. Mais rapidement, il s'était enlisé dans les travers politiques, son rêve se dissipant pour laisser place à la monotonie écrasante des actions qui lui échappaient totalement.

Ses équipes planifiaient chaque détail de sa vie : agenda, réservations d'hôtels, tables dans les restaurants huppés, tenue vestimentaire, discours, expressions, coiffure. Une voiture l'attendait devant son appartement chaque matin et le ramenait chaque soir, les déjeuners étaient programmés, son carnet d'adresses tenu à jour. Gabriel suivait simplement, tel un pantin, une marionnette, souriait, récitait ses discours, incapable de savourer le privilège qui lui échappait de plus en plus au fil des jours, ses responsabilités l'engloutissant malgré lui dans une spirale infernale.

Mais ce soir-là, quelque chose avait changé. Pour une fois, il avait ressenti une pulsion de vie. Son corps avait vibré, son âme engourdie s'était réveillée dans une symphonie d'émotions. Même au milieu de la colère noire, de la rage brûlante, d'une torture presque insupportable, au moins il avait ressenti quelque chose. C'était cela qui lui manquait le plus : l'authenticité des émotions.

Il ne savait pas s'il pourrait revivre un jour ce qu'il avait vécu ce soir, sachant que demain (tout à l'heure), la monotonie de ses actions reprendrait le dessus sur lui. Sans le savoir, Gabriel sombrait, chaque jour, plus profondément dans les profondeurs abyssales de la noirceur qui l'entourait. En fait, peut-être le savait-il et ne voulait-il pas y faire face ? Peut-être était-ce plus facile de se laisser contrôler sa vie entière ?

Il repensa à la remarque que Jordan lui avait adressée pendant le débat : "Je trouve que vous avez du mal à épouser votre costume de Premier Ministre ce soir." Même si le souvenir de cette réplique pleine de doubles sens fit apparaître un léger sourire sur le visage de Gabriel, il savait que Jordan avait raison. Son costume, qu'il portait chaque jour, ne lui allait peut-être plus aussi bien. Peut-être devrait-il le laisser tomber ? Pourtant hier justement, il ne s'était jamais senti plus à l'aise dans son costume, symbole d'un masque tombé, l'instant d'une heure et quart, récitant des banalités de fond mais se laissant guider par la décadence de ses émotions.

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant