9. L'ambition de leur amour

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Musiques conseillées : I Hope that you think of me - Pity Party
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Gabriel se réveilla difficilement le lendemain matin, son esprit encore embué par les dernières vapeurs d'alcool de la veille et les souvenirs intimes et brûlants de sa nuit avec Jordan. Quelles retrouvailles..., pensa-t-il en se mordillant légèrement la lèvre inférieure. Chaque détail de la nuit précédente repassait en boucle dans son esprit, déclenchant une série de frissons et de sensations de plaisir malgré les légères courbatures qui lançaient son corps. Il se sentait étrangement complet, comme si chaque baiser et chaque caresse de Jordan avaient reconstitué une partie de son être qui lui manquait depuis longtemps.

Enfin, il ouvrit totalement les yeux et observa la chambre d'hôtel, maintenant illuminée par la douce lumière du soleil levant qui filtrait à travers les rideaux. Les murs de la pièce, reflétaient la clarté matinale, créant une ambiance sereine et paisible.

Mais la chambre était silencieuse. Jordan était parti très tôt, ayant à rencontrer les élus locaux de son parti suite à son triomphe au premier tour des élections. Gabriel se souvenait vaguement d'avoir senti Jordan se lever à l'aube, le plus discrètement possible, craignant de le réveiller. Jordan l'avait observé, contemplant la sérénité de son sommeil avant de déposer un baiser léger sur son front et de quitter la chambre. Ce geste tendre résonnait encore en lui, lui laissant une sensation de chaleur réconfortante.

Gabriel scrutait la pièce, essayant de se sortir totalement de son sommeil, passant une main dans ses cheveux ébouriffés. Sa tête tournait encore légèrement, vestige des festivités de la veille. Soudain, son regard s'arrêta sur un plateau posé sur la petite table collée au mur de la chambre. Intrigué, il se dégagea des draps et sortit du lit, se dirigeant vers le plateau avec une curiosité grandissante. Dessus, une simple feuille de papier soigneusement pliée reposait à côté d'une unique tulipe d'un rouge flamboyant.

Un large sourire s'afficha sur le visage de Gabriel alors qu'il dépliait le mot avec impatience. Les mots griffonnés soigneusement à la main semblaient danser devant ses yeux :

« J'aime vous détester sauvagement la nuit, mais j'adore vous chérir tendrement la journée. - Jordan. »

À la lecture de ces mots, Gabriel sentit son cœur s'emballer. Un éclat de joie pure illumina son visage. Il se mit à sourire si largement que ses joues en furent légèrement douloureuses, mais il n'en avait cure. Un rire léger, presque incrédule, s'échappa de ses lèvres, résonnant dans la chambre silencieuse. Il affichait maintenant un air presque niais, toute retenue envolée, laissant place à une extase rayonnante.

Chaque mot résonnait en lui comme une mélodie douce et passionnée, enveloppant tout son corps dans la chaleur réconfortante de l'amour de Jordan. Il attrapa la tulipe rouge, symbole de passion et d'amour, et la contempla comme s'il s'agissait du plus grand trésor de son existence. La texture veloutée des pétales entre ses doigts semblait transmettre une énergie vivante. Ses pensées s'alignaient toutes vers un seul point lumineux : Jordan.

Il resta ainsi, immobile, perdu dans la contemplation de la tulipe et des mots de Jordan, savourant chaque seconde de cette matinée où le monde semblait parfait, où chaque élément autour de lui résonnait de la présence de l'homme qu'il aimait. La chambre, bien que vide de la présence physique de Jordan, était saturée de son essence. Gabriel savait, avec une certitude absolue, qu'il était aimé de manière inconditionnelle. Et il l'acceptait pleinement, enfin.

***

A Paris, dans l'appartement simple et minimaliste de Victor, la journée semblait commencer avec une tendresse égale. Les doigts de Victor glissaient sur la peau de Valéry, traçant des chemins brûlants sur son corps encore chaud. Leurs respirations commençaient à se calmer, et ils se fixaient, leurs yeux encore étincelants de satisfaction et de plaisir. Ils restèrent ainsi quelques temps, avant que Victor ne se lève d'un mouvement fluide, laissant les draps retomber sur le corps nu de Valéry. Il se mouvait avec élégance, laissant tout le plaisir à Valéry d'observer chacun de ses muscles onduler sous ses gestes fluides.

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant