17. Leurs propres règles

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Musique conseillée : I let the wolrd brun - Chris Grey

Bonne lecture !



💭 Flashback

Jordan était toujours sur son lit, dans la chambre de son hôtel luxueux, son altercation dans les toilettes du Parlement Européen avec Stéphane encore brûlante dans son esprit.

« Peut-être que j'ai peur... mais ce n'est pas de parler, Gabriel. »

« Alors c'est de quoi ? Tu as peur de ce que je pourrais faire, ou de ce que toi, tu pourrais être capable de faire ? »

« Peut-être que c'est un peu des deux. Mais toi, Gabriel, est-ce que tu te sens capable de tout sacrifier pour ce que tu veux vraiment ? »

« Je crois que je suis prêt à aller plus loin que tu ne l'imagines, Jordan. »

« C'est ce que je pensais... Tu es toujours prêt à tout, n'est-ce pas ? Toujours celui qui a un coup d'avance. »

« Peut-être que cette fois, je suis prêt à faire quelque chose de différent. Peut-être que je suis prêt à prendre un risque que je n'aurais jamais envisagé avant. Peut-être que tu devrais arrêter de te cacher derrière des excuses, Jordan. Peut-être que tu devrais simplement dire ce que tu ressens, au lieu de tourner autour du pot. »

« Et si je te disais que je suis sur le point de prendre une décision qui pourrait tout changer ? »

« Alors, prends-la, Jordan. Mais souviens-toi que chaque décision a un prix. »

Les mots de Gabriel résonnaient à travers le haut-parleur du téléphone, enveloppant Jordan dans un tourbillon de doutes. Bien que des kilomètres les séparent, la voix de Gabriel, chargée d'une lucidité désarmante, perçait les ténèbres qui les entouraient.

« Je suppose que Stéphane a trouvé un moyen de pression sur toi, n'est-ce pas ? » murmura Gabriel, sa voix, douce comme un chuchotement, l'invitant à se confier.

Un frisson glacé traversa Jordan. Figé sur son lit, ses yeux s'écarquillèrent, trahissant sa stupeur. « Comment... Comment tu... ? »

Imperturbable, Gabriel révéla calmement : « Il essaie de me faire chanter. Il menace de révéler notre relation à la presse si je poursuis ma campagne pour la présidence de Renaissance. » Il s'interrompit, laissant le silence marteler ses mots. « Je me doutais qu'il n'en resterait pas là. Valéry m'a averti qu'il avait accepté en urgence cette session parlementaire à Strasbourg dès qu'il a su que tu y serais. » Une profonde inspiration renforça la gravité de son propos : « J'ai tout de suite compris qu'il irait plus loin. »

Un silence pesant suivit. Jordan demeurait figé, les paupières closes, luttant pour remettre de l'ordre dans son esprit. Une vague de honte le submergeait, teintée d'une pointe d'admiration pour la clairvoyance de Gabriel, dont la voix continuait d'irradier un calme imperturbable. Pourtant, malgré la réconfortante assurance de Gabriel, des pensées sombres s'insinuaient en lui. Comment avait-il pu hésiter ?

Car oui, il avait hésité.

La voix de l'homme qu'il aimait suffisait à apaiser ses doutes, mais une partie de lui se sentait trahie, non par Gabriel, mais par lui-même. Comment avait-il pu, ne serait-ce qu'un instant, envisager de céder au plan de Stéphane ? Comment aurait-il pu se regarder en face après cela ? Comment cette pensée avait-elle même pu germer dans son esprit ?

« Je... » commença-t-il, cherchant désespérément ses mots. Mais Gabriel l'interrompit.

« Jordan, écoute-moi bien. » Sa voix, ferme et autoritaire, laissait pourtant transparaître une douceur inattendue, une compassion qui rendait le tout presque envoûtant. Bien-sûr qu'il savait que Jordan hésiterait. « Je ne te reprocherai pas d'avoir envisagé son offre. Elle était habile, tentante même. Pour tout te dire, j'aurais pu hésiter aussi. Stéphane est un homme intelligent, il sait exactement comment exploiter les failles. Et il a su cerner la nôtre, cette ambition dévorante qui est peut-être d'ailleurs la seule faille de notre couple. »

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant