14. Un plan parfait

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Musiques suggérées (petit 🎶 si vous voulez calez la musique sur le texte) :

Good 4 U - Olivia Rodrigo 

Heathens - Twenty One Pilots 

R U Mine? - Arctic Monkeys

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Victor terminait de préparer sa valise, pliant soigneusement chaque vêtement avec une précision presque maniaque. Valéry se tenait en retrait, assise sur le bord du lit, perdue dans un tourbillon de pensées. Son regard était absent, vacillant entre les objets familiers de la pièce sans réellement les voir. Les révélations troublantes de Gabriel sur le chantage orchestré par Stéphane tournaient en boucle dans son esprit, étouffant toutes les autres pensées.

Elle n'osait pas se tourner vers Victor, de peur que son anxiété ne transparaisse dans ses yeux. Les questions se bousculaient dans son esprit : Que faire pour protéger Gabriel ? Quels seront les impacts sur sa carrière et sur le parti ? La frustration et la peur la tenaient serrée comme une étau.

La voix douce de Victor, interrompant le silence pesant, la tira brusquement de ses pensées. « Tout va bien ? » demanda-t-il, une lueur de préoccupation dans ses yeux.

Valéry cligna des yeux, se reconnectant lentement à la réalité. Elle se redressa légèrement, la fatigue évidente sur son visage. Ses pensées étaient encore embrouillées, mais elle s'efforça de paraître plus calme. « Oui, tout va bien. Je suis juste un peu fatiguée, » répondit-elle d'une voix mesurée, accompagnant ses mots d'un sourire légèrement crispé mais rassurant, espérant dissiper les inquiétudes de Victor.

Elle posa un regard plus tendre sur lui cette fois-ci, laissant ses émotions se dévoiler derrière son masque de sérénité. Victor, assis à même le sol, près de sa valise ouverte, semblait plongé dans ses propres préparatifs. Sa présence, bien que calme et ordonnée, contrastait avec l'agitation intérieure de Valéry.

« Tu pars pour une ou deux nuits ? » demanda-t-elle en se penchant légèrement, cherchant à maintenir une conversation normale malgré le tumulte qui la tourmentait.

Victor se redressa un peu, juste assez pour faire face à Valéry. Il plaça son visage près du sien, offrant un sourire plein de tendresse. « Deux nuits. Les sessions européennes sont toujours longues, tu sais. »

À cette réponse, Valéry laissa échapper un soupir de déception, « Mmh... Je sais. Bon, je maintiens que Jordan aurait pu aller à Strasbourg en train et te laisser tranquille sur ce coup, » dit-elle, sa voix trahissant une fausse indignation, dans une tentative désespérée pour retenir son compagnon à Paris.

Victor, toujours souriant, se releva légèrement et se pencha en avant pour capter son regard. D'une voix amusée, il répliqua, « Si tous les politiciens prenaient le train, je n'aurais plus de travail, ma chérie. » Puis, il déposa un baiser sur sa joue, avant de reprendre ses préparatifs.


***


Jordan attendait patiemment l'arrivée de Victor devant son immeuble. Il s'approcha de la voiture avec une démarche détendue, mais son visage trahissait une légère nervosité. Victor, assis dans le siège conducteur, regarda dans le rétroviseur extérieur avec un regard attentif. Il abaissa la vitre électrique avec un léger bruit de moteur, découvrant Jordan qui se tenait à la hauteur de la portière.

« Monsieur ? » salua Victor, la voix empreinte d'une politesse professionnelle et d'une légère curiosité.

Jordan hésita un instant, sa main hésitant à se poser sur la poignée de la porte. « Victor, est-ce que je pourrais monter devant cette fois ? » demanda-t-il, la voix timide et presque hésitante.

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant