"Vous dites, Monsieur Guiraud, vous soucier des français, mais qu'en est-il des dizaines d'émeutes, dont vous et votre parti êtes à l'origine, qui viennent nuire à des milliers de travailleurs chaque jour ...."
Tandis que Marine Le Pen s'élançait avec aplomb dans la suite de son argumentaire cinglant, un brouhaha, se transformant rapidement en de très importantes huées, émanait de la gauche de l'hémicycle. Très vite, malgré le micro et la voix portante de la députée du Rassemblement National, il devenait impossible de percevoir le moindre mot de son discours tant les agitations étaient fortes.
En effet, le camp de droite ripostait aux huées du camp de gauche, créant ainsi un tumulte général dans l'Assemblée.C'est cette chamaillerie qui sortit le Premier ministre français de sa somnolence. Il était assis, le dos voûté, les paupières lourdes, accablé par la pesanteur de ces oppositions permanentes. S'il avait accepté le poste de Premier ministre, c'était pour faire avancer son pays, défendre les libertés et les droits de tous les citoyens. Bien qu'il fût habitué aux débats souvent houleux à l'Assemblée depuis plusieurs années, ceux-ci avaient maintenant un goût plus amer depuis qu'il était pleinement conscient de la charge et des responsabilités qui lui incombaient pour accomplir au mieux sa mission.
Il savait bien sûr qu'il n'était pas apprécié de tous, mais il s'efforçait de concilier au mieux les idées de chacun de ses opposants, afin d'éviter autant que possible de sombrer dans les extrêmes.C'était maintenant un débat désordonné, ou plutôt un tourbillon de propos imperceptibles, bruyants et tumultueux, qui animait l'Assemblée. Chacun tentait de se faire entendre davantage que son opposant, chacun cherchant à faire valoir ses positions. Gabriel ressentait les attaques cinglantes de ses collègues résonner dans sa tête tels des coups de cymbales. L'ambiance était électrique. Il ne percevait plus qu'une armée de soldats en col blanc, tous criant de plus en plus fort. L'atmosphère était un mélange de sueur, de café froid et de parfums de marque mêlés à l'odeur du bois usé des bancs de la salle.
C'est finalement Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, qui mit fin brusquement à ce vacarme.
"Silence !" ordonna-t-elle d'un ton ferme en élevant la voix. "Que chacun reprenne sa place et se tienne correctement dans cet hémicycle !" Elle ajouta : "La séance est suspendue pour quinze minutes, le temps de réfléchir à votre comportement."
Gabriel se redressa brusquement, incapable de supporter plus longtemps l'atmosphère oppressante qui régnait dans la salle. Faisant partie des premiers à sortir, il sentit tout son corps se ranimer au contact de l'air extérieur de la salle. Marchant d'un pas déterminé à travers les couloirs du bâtiment, il se dirigea vers les toilettes. Une fois à l'intérieur, il se rafraîchit vigoureusement le visage avec de l'eau fraîche. La sensation semblait le libérer, réveillant chaque cellule, chaque pore de sa peau.
Il contempla son reflet dans le miroir pendant quelques instants. Il avait l'air épuisé. Il l'était. Il ne comprenait pas comment ses traits fins et sa peau autrefois lisse et lumineuse avaient pu se transformer en un teint terne et grisâtre en seulement quelques mois. Des cernes violacées marquaient profondément ses yeux noisette.
Gabriel se désola en contemplant son reflet. "Quelle tête ! Comment vais-je tenir jusqu'aux élections européennes ?" se demanda-t-il à voix haute, cherchant un réconfort illusoire dans son propre regard.
"Ne vous inquiétez pas, vous aurez tout le temps de vous reposer une fois que j'aurai remporté les élections."
Gabriel sursauta et se retourna brusquement. Jordan Bardella se tenait là, sortant d'une des cabines. Gabriel n'avait pas remarqué son entrée ni sa sortie de l'hémicycle, bien qu'il fût l'un des premiers à en sortir. Le président du Rassemblement National ouvrit le robinet avec son calme et sa froideur habituels, laissant le bruit de l'eau s'écouler comme seule réponse à sa remarque cinglante.
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[Bardella x Attal] À leur propre jeu
FanficDeux hommes politiques se trouvent pris dans un tourbillon de scandales et de manigances politiques. Parviendront-ils à résister à leurs propres jeux de pouvoir ?