23. Petit coin de Paradis

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Musique conseillée : Forever Young - Alphaville (❤️) & Do I wanna Know - Arctic Monkeys (je crois que je l'ai déjà mise quelque par celle-là mais tant pis)

Plusieurs semaines plus tard :

« Jordan je t'en prie arrête ça ! » s'exclama Gabriel entre deux éclats de rire, sa voix tremblante de bonheur et d'exaspération. Il essayait en vain de se recroqueviller pour échapper aux attaques incessantes des doigts de Jordan qui glissaient avec frénésie le long de ses côtes.

Jordan, les yeux étincelants de malice, ne montrait aucun signe de pitié, il était d'ailleurs presque dans le même état d'hilarité que Gabriel en cet instant. La vision de cet homme si puissant, réduit à un ver de terre — un séduisant ver de terre — se dandinant dans les draps pour échapper à son assaut était réellement hilarante. « Je ne savais pas que tu étais chatouilleux ! » lança-t-il, toute sa joie et son malice transparaissant dans sa voix.

« C'est... » sa voix se brisait dans ses rires, qu'il ne parvenait pas à contenir. « C'est un secret que j'aurai préféré gardé caché... » Ses yeux étaient pleins de larmes, et il n'arrivait plus à respirer correctement, tant il riait.

« Trop tard... » murmura gravement Jordan, ses yeux brillant d'une lueur espiègle, tandis qu'il reprit ses attaques chatouilleuses avec plus d'intensité encore.

Jordan, observant le spectacle de son partenaire si joyeux, ne pouvait s'empêcher de rire aussi. Il s'était complètement immergé dans le jeu, et sa propre hilarité ne faisait qu'ajouter à la folie du moment, plus de frénésie encore.

Gabriel, les joues rouges de rire, presque incapable de respirer, essayait de se rouler en boule dans les draps, cherchant peut-être une issue cachée, mais c'était peine perdue. En même temps, que pouvait bien il faire face à la carrure de Jordan ?

Gabriel se tordait de rire, ses éclats de voix remplissant la pièce d'une énergie contagieuse. « Arrête ! Je t'en supplie ! » supplia-t-il entre deux hoquets de rire. « Tu vas me faire... me faire... »

Mais Jordan n'en démordait pas, il intensifiait encore plus son assaut sournois, qui avait débuté...

Comment cela avait-il débuté déjà ? Ah oui, tout avait commencé de manière si innocente...

Un moment paisible, presque surréaliste. Ils s'étaient réveillés, blottis l'un contre l'autre — Gabriel cherchant désespérément à se détacher de son partenaire, tant il avait chaud — à l'aube. Les voilages légers de la chambre, de couleur crème, flottaient doucement, comme dans un ballet lent, sous l'effet d'une brise méditerranéenne qui trouvait son chemin à travers l'immense baie vitrée ouverte. Cette fenêtre, qui s'étendait du sol au plafond, offrait une vue panoramique sur la mer, dont le bleu profond se confondait encore avec le ciel naissant et laissait entrer avec douceur les premiers rayons de l'aube. L'air frais qui s'infiltrait dans la pièce portait avec lui un parfum salin, rappelant l'odeur des vagues qui venaient mourir sur la plage en contrebas.

Ici, ils étaient bien loin du tumulte parisien, des klaxons incessants, des sirènes stridentes. Loin des effluves de pots d'échappement qui polluaient chaque respiration, loin de cette foule pressée, stressée, oppressée et entassée qui grouillait tel des fourmis dans la capitale.

Là, tout n'était que calme et sérénité. Rien que Jordan et Gabriel, dans cette immense maison corse, perdue au milieu de nulle part, sans un voisin à l'horizon. Une maison traditionnelle en pierre, avec de grandes fenêtres ouvertes sur l'extérieur, offrant une vue imprenable sur une plage presque déserte.

Ils avaient aperçu, ça et là, quelques randonneurs passer, et un soir, un couple qui était venu chercher un peu d'intimité sur cette plage isolée. Ce même couple avait rapidement été mis en déroute par un Jordan sauvage, qui, muni d'un tuyau d'arrosage, comme s'il tenait une pique en pleine guerre romaine, avait décidé de rafraîchir leur étreinte passionnée avec une bonne dose d'eau froide. Les pauvres, leur soirée torride avait été brusquement interrompue par un Jordan hilare, planqué en caleçon derrière un buisson, qui prenait un malin plaisir à les chasser ainsi. Gabriel avait ri à en pleurer ce soir-là, incapable de se remettre de la scène ridicule, même des heures après.

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant