5. Inconscience

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🎶 Musique conseillée : Breathe Me – Sia

Bonne lecture !

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Gabriel était allongé sur le dos sur le canapé beige en tissu qui trônait au milieu de la salle, ses doigts entrelacés, ses mains posées sur son ventre. Sa tête légèrement penchée sur le côté, il fixait un petit bocal posé sur le bureau, dans lequel un poisson aux couleurs bleutées tournoyait sans cesse, suivant une boucle éternelle et immuable.

Le poisson nageait, toujours dans le même sens, sans jamais s'arrêter, inexorablement. Gabriel se demandait si cette créature aquatique avait réellement conscience de la monotonie de son existence. Était-elle tourmentée par la répétition incessante de ses journées, ou bien acceptait-elle cette routine sans se poser de questions, ayant toujours connu cette monotonie sordide, insignifiante ?

Gabriel se sentait comme ce poisson, prisonnier d'un cycle inévitable. Il ressentait le poids écrasant de l'eau autour de lui, une pression si intense qu'elle rendait chaque respiration pénible. Il avait l'impression de s'enfoncer de plus en plus profondément, presque jusqu'aux abysses. Les ténèbres l'entouraient, obscurcissant sa vision, le plongeant dans un désespoir total. Il était submergé par une vague tumultueuse de ses émotions, de son passé, de son présent, englouti par une marée de souvenirs et de regrets.

Chaque battement de son cœur semblait résonner comme un écho lointain dans cet océan de solitude. La mélancolie l'envahissait, une tristesse palpable qui alourdissait l'atmosphère. Gabriel se perdait dans ses pensées, cherchant désespérément une échappatoire à ce cycle oppressant, une lueur d'espoir au milieu de cette obscurité sans fin.

"Monsieur Attal, vous n'avez pas répondu à la question."

Gabriel tourna lentement la tête vers le psychologue, luttant pour rassembler ses pensées éparses. Il avait entamé cette thérapie peu de temps après que Valéry lui ait suggéré, lorsqu'elle l'avait ramené, avec Jordan, du Loft. C'était un secret qu'il gardait jalousement, n'en ayant parlé à personne, pas même à son amie proche. Il voulait affronter ses démons seul, sans le soutien ni le jugement de son entourage.

"Excusez-moi," reprit Gabriel, se forçant à réorienter son regard vers le psychologue. "Vous pouvez répéter ?"

Monsieur Milloz le fixa avec des yeux doux, empreints de neutralité. Ce regard, ni compatissant ni jugeant, était l'une des raisons pour lesquelles Gabriel se sentait à l'aise avec lui. Il trouvait du réconfort dans cette absence de pitié, dans cette approche neutre et pertinente, bien que parfois difficile à affronter.

"Je vous demandais si vous aviez réussi à reprendre le contrôle sur les éléments bloquants de votre vie. Lors de notre dernière séance, nous avions abordé votre manque de confiance en vous. Je vous avais conseillé de vous recentrer sur les aspects que vous pouviez maîtriser. Avez-vous essayé ?"

Gabriel fixa Monsieur Milloz un instant, hésitant. Il avait tenté, oui, mais le résultat avait été un échec cuisant.

"Je crois que j'ai fait de mon mieux..." Sa voix manquait cruellement de conviction, trahissant une profonde déception envers lui-même, que Milloz remarqua immédiatement.

"Monsieur Attal, j'aimerais savoir comment vous vous sentez par rapport à notre dernière séance ?"

Mais Gabriel n'écoutait qu'à moitié, son esprit embrouillé par les événements récents, notamment ceux de la veille. Il se souvenait de ce qu'il avait fait subir à... Il ne se rappelait même plus du prénom de la personne. Détournant la question de Milloz, il demanda d'une voix déchirante :

[Bardella x Attal] À leur propre jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant