~Kendra~
On ne peut pas continuer à vivre ainsi. Vivre en étant constamment en guerre. On a encore six années à tenir, il faut que quelqu'un fasse le premier pas et ça ne me dérange pas d'être ce quelqu'un.
J'ai réuni tout le personnel dans la cuisine. Je voulais que John et moi nous retrouvions seuls pour le week-end, donc à part le gardien, ils pouvaient tous rentrer en famille.
Adélaïde : c'est à Monsieur et à lui seul de prendre ce genre de décision.
Je n'ai pas répondu de suite. Je voulais me calmer et peser chacun de mes mots.
Moi : je sais ce que c'est que de ne pas avoir de revenus fixes en ville. Je sais combien trouver du travail peut être difficile, ce que c'est que de chercher du travail, quel qu'il soit et de ne pas en trouver. C'est pour cette raison que je ne t'ai pas encore mise à la porte de MA maison. Mais j'ai l'impression que tu es en train de me supplier de le faire.
Elle : ...
Moi : je ne suis pas ton amie, je ne suis pas ta rivale. Je suis ta patronne. Et si pour une raison quelconque tu as du mal à travailler avec moi, la porte est grande ouverte.
Elle : ...
Moi : il n'y aura pas de prochain avertissement. Et pas un mot à Monsieur. Vous pouvez disposer.
J'ai demandé et obtenu la permission de mon supérieur (j'ai cité John) de sortir plus tôt. Il fallait que je fasse la cuisine. En entrée une salade d'avocat crevettes, en plat de résistance une quiche végétarienne, et pour le dessert des mousses au chocolat et gingembre. Et pour moi, une bonne soupe de gombo et sauce tomate.
A 21h le bruit du portail s'est fait entendre et tout était prêt.
John : bonsoir.
Moi : bonsoir. Je t'attendais pour passer à table.
John : je vais me changer.
J'ai réchauffé les plats au micro-onde. Lorsqu'il est redescendu nous sommes passés à table. L'entrée se déguste dans le silence.
Moi : comment tu trouves ?
John : c'est bon. Par contre où sont les employés ?
Moi : je leur ai donné leur week-end. Je voulais qu'on se retrouve rien que tous les deux.
John sourcils froncés : mais encore ?
Moi après avoir déposé mes couverts : je ne veux pas rompre le contrat qui nous lie. Tu m'assures la protection dont j'ai besoin ainsi qu'un toit au dessus de la tête. Je n'aurais jamais les moyens de m'offrir des cours dans une école aussi prestigieuse. Et les stages passées dans l'entreprise m'apprennent énormément.
De ton côté tu n'as pas assez de temps pour me remplacer tout comme changer de partenaire une fois de plus n'est pas bénéfique pour ton image. Alors toi non plus tu n'as pas envie qu'on se sépare. N'est-ce pas ?
John très attentif : ...
Moi : on a encore six ans devant nous, six ans à vivre ensemble. Alors pourquoi ne pas trouver un terrain d'entente ? Apprendre à faire des compromis ?
John : ...
Moi : tu as ton passé et une vision pour ton avenir, j'ai mon passé et une vision pour mon avenir. Concentrons-nous uniquement sur nos intérêts commun.
John après s'être raclé la gorge : tout à fait d'accord.
Moi en souriant : j'apporte les plats de résistance.