~Kendra~
Je fixe la cravate de mon mari en évitant son regard insistant. Quand je finis ma tâche, j'essaie de me dérober mais il me maintient fermement contre lui. Un bisou sur la joue, puis deux, puis cinq, etc. Ça me détend et me faire rire.
John : ça va bien se passer. Je ne serai pas long.
Moi : ...
John en souriant : je pense que je vais prendre un peu de retard.
Moi en fuyant : non ! Non ! Laisse-moi.
John en riant : je n'ai pas fait ma réserve.
Moi en ouvrant la porte : tout ce qu'on a fait hier ?
John : Kendra ton mari t'appelle !
Il ment ! J'ai filé dans la cuisine regarder si le petit-déjeuner est prêt. Tout était prêt, même Yemi était déjà descendu. John et sa fille nous ont rejoints et on a mangé en silence.
John : Yemi tu es bien installé ?
Yemi : oui mais j'ai besoin de certaines choses.
Je sens le regard insistant de John sur moi mais je ne comprends pas pourquoi. Qu'est-ce que j'ai fait ?
John : tu iras le week-end les acheter avec ta maman.
Il ne répond pas et moi non plus je ne réagis pas.
John : tu as choisi ton école déjà ?
Yemi : je veux aller à l'internat.
John : on en a déjà parlé. Tu vivras ici, tu n'iras nulle part.
Yemi : je peux quitter la table ?
John fermement : non. Le petit-déjeuner se prend obligatoirement en famille car nos emplois du temps peuvent nous empêcher de nous voir pour les autres repas.
[Silence]
John : on a encore au moins quatre ans à vivre ensemble alors à vous de décider si vous voulez vivre quatre ans de joie et bonne humeur ou quatre ans de guerre.
Nous : ...
John : bon appétit.
Nous : merci.
Je ne sais pas quoi faire ou quoi lui dire. John dit qu'il faut que je lui parle, mais est-ce qu'il a envi ou besoin d'entendre ce que j'ai à lui dire ? En toute honnêteté, ce que j'ai sur le cœur n'est pas joli à entendre.
Après manger j'accompagne John a sa voiture. Un bisou et il s'en va, moi je dois encore m'habiller pour me rendre au boulot.
Moi : tu as besoin de quoi ?
Yemi : des chaussures, parfums, etc.
Moi : c'est urgent ? S'il te les faut maintenant tu peux aller avec le chauffeur.
D'un coup il s'est mis en colère, je n'ai rien compris.
Yemi avec agressivité : je m'en fiche je veux juste mes affaires.
Moi : je n'ai pas dit que je ne veux pas t'accompagner, mais si tu as besoin de quelque chose dans l'urgence tu peux y aller avec le chauffeur.
Yemi : de toutes les façons tu ne veux pas m'accompagner donc je vais y aller avec le chauffeur.
Moi : ...
Yemi : et je veux aller voir mamie.
Moi : tu dois être rentré avant 18h.
Je suis déjà assez en retard. Je fais un bisou à ma Princesse et c'est parti pour une rude journée. Monter et descendre perchée sur de hauts talons, réfléchir, réfléchir et encore réfléchir.