Chapitre 38 : libérés

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~John~

Le chauffeur vient me chercher sur le tarmac avec Yemi. Il semble inquiet, perdu. Pourquoi depuis hier sa mère pleure ? Qui étaient ces hommes ? Pourquoi leur décès l'affecte autant ? Je comprends que Kendra ne lui a pas parlé et je me demande si c'est à moi de le faire ?

Moi : ce sont des gens qui lui ont fait du mal. Ta maman vient d'être libérée d'un lourd fardeau.

Yemi : elle ira mieux maintenant ?

Moi : je l'espère.

Kendra m'attendait sur perron en se rongeant les ongles. Son visage était enflé, elle faisait vraiment peur.

Moi en la prenant dans mes bras : c'est fini. Je l'ai vu à la morgue. Il est mort.

[Sonnerie de téléphone]

Le premier d'une longue série. Tout le monde m'appelait pour essayer de me tirer des informations ou me présenter leurs condoléances. Parfois même les deux.

Je n'ai pas assisté à leurs obsèques, je n'en voyais pas l'intérêt. Par contre je ne me suis pas gêné d'user de coups bas pour faire virer tous leurs frères et les obliger à revendre toutes leurs parts. Ne vous y trompez pas, le petit du serpent est un serpent. La haine que vouait David à ma famille est la même que celle de ses frères. C'est leur mère qui le leur a appris. Je comprends pourquoi on tuait les gens avec tous leurs descendants.

[Toc toc]

Kendra : on a des invités. Merci de t'apprêter pour passer à table.

Moi sceptique : des invités ?

Kendra : on t'attend.

Je ferme mon ordinateur et range le dossier sur lequel je travaillais. Puis je rejoins ma famille à table. Les invités ne sont autres que mes parents. Depuis leur confession je ne les ai pas revus ni parlés.

Papa : tes oncles ont eu droit à des obsèques dignes de leur nom. Toute fois ton absence n'est pas passé inaperçue.

Moi : l'hypocrisie africaine. On ne dit pas de mal d'un mort, on respecte leur mémoire, mais est-on obligé d'agir comme s'il s'agissait de deux anges ?

Papa : ...

Maman : alors Yemi ? Comment ça se passe ici avec ta maman ?

Yemi timidement : bien.

Maman : c'est bien. Tu sais une maman peut se tromper, elle peut poser de mauvaises actions mais ta maman t'aime et est prête à tout pour toi.

Il était clair qu'elle ne s'adressait pas au petit mais à moi. Je pense que tout le monde a pensé comme moi et c'est pour ça que personne n'a réagi.

Yemi : je peux quitter la table ?

Kendra : tu peux mon chéri.

Yemi et moi nous sommes regardés en nous demandant du regard si on avait bien entendu. "Mon chéri" ? Et vous savez quoi ? Ces deux petits mots lui ont fait plaisir au point de le faire sourire. Il a disparu à l'étage et maman n'attendait que ça.

Maman : John ?

Moi : non maman. Tu m'as élevé avec amour, tu as pris soin de moi. Ce que tu as fait à cette femme est entre elle, Dieu et toi. Ce n'est pas à moi de te châtier mais assurément tu recevras ta pénitence. Tu es ma mère et malgré tout je t'aime et te dois du respect. Maintenant si vous me le permettez, je vais aller faire une sieste.

Papa : nous aussi on va aller se reposer.

Chaque couple se dirige dans la chambre qu'il occupe. J'ai vu avec Kendra et sa famille, avec les FERGUSON, ce que la rancune produit. Je ne vais pas me laisser détruire pour le péché d'une autre.

Female 2 (ne pas spoil s'il vous plaît)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant