Chapitre 21 : l'appel

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~Soraya~

Il est 21h lorsque j'arrive à la maison totalement affamée. Maman ne dort pas encore, je le sais à la lumière qui s'échappe du bas de sa porte.

Moi : bonsoir.

Maman : bonsoir Soraya.

Moi : j'arrive.

J'ai trop faim donc je m'attable et me remplis convenablement la panse puis je vais me doucher. Ce soir je dors avec ma mère.

Maman : tu n'es pas assez grande pour venir squatter mon lit ?

Moi en m'installant : nah !

Maman : ça se passe bien au travail ?

Moi : ça va. Je n'ai pas à me plaindre.

Maman : maintenant il faut penser à t'équiper pour prendre ta propre maison.

Moi : tu me chasses ?

Maman : non. Il y a un âge pour que chacun soit chez soi. Par la grâce de Dieu tu es financièrement à l'aise, un boulot stable. Il serait temps que tu quittes la maison familiale.

Moi choquée : ...

Maman : je ne vais pas vous éduquer avec le goût de l'héritage. C'est l'héritage qui emmène les problèmes dans la famille. Tu ne vois pas mes cousins paternels ?

Moi : oui.

Maman : 40 ans, ils sont encore dans la maison avec femmes et enfants. Et ça crée des problèmes parce que selon leurs raisonnement celui qui a le plus d'argent n'a pas droit à l'héritage. Tout ça finit comment ? Chez les féticheurs.

Moi : mais ils n'ont pas tort. Tonton Claude n'a pas besoin de cette maison.

Maman : c'est la maison de son père. Il est héritier au même titre que les autres. Il n'y a pas que l'aspect financier, il est attaché à cette maison qui l'a vu grandir. Cette maison a une valeur sentimentale.

Claude n'a empêché personne de trouver une petite source de revenus. Cette maison est à Claude depuis le vivant de ses parents. Il a des fils à qui il voudrait l'offrir.

Moi : c'est vrai.

Maman : et ça encourage la paresse. Quelqu'un qui ne fout rien de ses dix doigts pour compter sur le travail des autres. C'est tout ça qui donne naissance à des "Cômes".

Moi : tsouoh maman ! Papa est maintenant une espèce ?

Maman : mais oui. Je suis surprise que ton père ait construit, Côme jurait qu'il n'allait jamais être propriétaire car il n'en voyait pas l'utilité. S'il meurt on ira le pleurer à GABOSEP (maison de pompe funèbre) et il ne sera ni le premier ni le dernier.

Moi : krkrkrkr !

Maman : ne ris pas. Si je te parle c'est pour que tu ne fasses pas les mêmes erreurs que moi. En tant que chrétienne je ne peux pas t'encourager à manquer de respect à ton père. Mais fais attention aux "Cômes", ils sont nuisibles à la santé morale et physique.

Moi morte de rire : on les reconnaît comment ?

Maman : dans leur parler premièrement. Un homme peut ne rien avoir, mais il se bat améliorer sa condition. Il pense à avoir plus. Avec le peu qu'il a, il pense à sa famille. Il pense à demain. Si tu tombes sur un comme ça il faut être patiente et l'encourager. Aide-le dans ses entreprises. S'il échoue 10 fois, aide-le à se relever 10 fois. C'est ça un homme, un vrai.

Les "Cômes" au contraire sont égoïstes. Ils ne pensent qu'à leur bien-être et se fichent de l'avenir. Ils connaissent parfaitement Matthieu 6:34 "Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine."

Female 2 (ne pas spoil s'il vous plaît)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant