~Sarah FERGUSON~
Je connais assez mon fils pour savoir que c'était ma dernière chance de tout lui avouer.
Moi : tu veux bien t'assoir s'il te plaît ?
Il s'assoit en silence. Son père et moi en faisons de même. John me fixe sans rien dire.
Moi : comme tu le sais, ton père a été adopté par les FERGUSON après la mort brutale de sa famille. Ton grand-père William avait suivi son frère John, ton homonyme, au Nigeria pour les affaires et les deux on crée l'entreprise que tu diriges aujourd'hui. William n'avait que ton père et John avait quatre garçons et deux filles.
Lorsque John est mort, sa femme a s'est chargée de l'éducation des enfants dans la méchanceté et l'esprit de compétition. David, l'ainé, devait toujours absolument tout faire mieux que ton père. Les problèmes ont pris de l'ampleur lorsque ton père est devenu actionnaire principal en héritant de son père.
Ton père détenait 50% des actions alors que ses cousins se partageaient l'autre moitié en six. La jalousie, l'aigreur. Il n'était même pas un "FERGUSON de sang" en plus. Les problèmes de famille ont commencé. Et [j'ai pris l'élan] David m'a approchée pour séduire ton père afin de pouvoir mieux le nuire.
Je me suis mariée à 21 ans, jeune et facilement manipulable. Deux ans après j'ai fait une fausse couche, le début d'une longue série. C'est ce qui nous a rapprochés ton père et moi. Il n'y a rien de plus difficile pour une femme que de savoir qu'elle ne pourra peut-être jamais enfanter. L'explication était simple, mais à l'époque il n'y avait pas la technologie. Adolescente j'étais tombée enceinte. Rhésus négatif et mon bébé était de rhésus positif. Tu sais le résultat ?
John : non.
Moi émue : mon corps a développé des anticorps "anti-rhésus". Ces dits anticorps non traités, traversaient les placentas de mes grossesses pour aller attaquer les globules rouges des bébés. D'où les fausses couches jusqu'à ta petite sœur. (Des larmes me sont venues en pensant à ma petite fille) née drépanocytaire.
John : et moi ?
Moi en essuyant mes larmes : il y avait une jeune fille qui était venue me voir à mon association (association d'aide aux jeunes femmes défavorisées et luttant pour la protection et l'émancipation de la femme), elle était enceinte et le père n'en voulait pas. Sa famille l'avait mise à la rue et elle était sans revenu. Je l'ai logée et nourrie. J'ai pris soin de sa grossesse car elle m'avait promis qu'elle me donnerait le bébé une fois né.
Et tu es né (j'ai essuyé mes larmes en souriant nostalgique). La première fois que je t'ai eue dans mes bras... tu étais le plus beau bébé jamais vu. Gros et bien portant. J'étais enfin maman. Mais elle... elle... elle ne voulait plus respecter le contrat.
[Silence]
Moi : j'ai vécu chaque étape de cette grossesse. Je me suis totalement investie sur tous les plans. Émotionnellement, physiquement, financièrement, etc. C'était MON enfant (je me suis mise à trembler). MON fils !
[Silence]
Moi : quel avenir pouvait-elle te donner ? Quelle stabilité ? Elle n'avait même pas un toit à elle pour dormir. Moi je pouvais tout te donner. Mon temps, mon énergie, ma patience, mon amour. J'avais une maison, de l'argent, un mari.
[Silence]
John : qu'est-ce qui s'est passé ?
Jeffrey (mon mari) : la femme a fuit avec toi. Je n'étais pas là et ta mère s'est tourné vers David. Elle voulait son fils à tout prix. Et (il se racle la gorge) David a tué la mère et pris l'enfant.