~Boris~
Deux verres d'eau ont suffit à étancher ma soif, mais je m'en sers un troisième, un quatrième, puis un cinquième. Juste pour gagner en temps.
Soraya : j'ai toute la nuit, toute la vie même. Tu ne veux pas une deuxième bouteille d'eau peut-être ?
Je me force à vider le verre. Puis je me mets à lui raconter mon histoire depuis la mort de mon père sans émettre le moindre détail. Elle ne fait aucun commentaire, son visage parlait pour elle.
Soraya : et ta mère elle faisait quoi ?
Moi : j'étais l'homme de la famille.
Soraya : à 13 ans ?
Moi agacé : on n'est pas là pour faire le procès de ma mère.
Soraya : bien. On est là pour que tu me dises tes intentions envers moi.
Moi : j'ai besoin de Nala pour blanchir de l'argent.
Soraya effarée : pardon ?!! Mais tu rêves cher ami.
Moi : c'est trop tard.
Soraya : répète un peu. Qu'est-ce qui est trop tard ?
Moi : ...
Soraya : tu as osé ? Chidike tu as fait quoi ?
Elle me donne deux gifles bien appliquées avec rage. Je ne bouge pas. Je la regarde impuissant littéralement péter le câble. Elle hurle, insulte, jure, pleure. Je ne l'avais jamais vue dans un état pareil. J'encaisse les injures sans broncher.
Soraya : pourquoi tu ne m'as pas donné le choix d'accepter ou pas de vivre avec un criminel ? Pourquoi ? Tu sais combien Nala compte pour moi, tous les sacrifices fait pour elle. Comment oses-tu ?
Elle me met une autre gifle et je suis obligé de la lui rendre. Ma joue chauffait tellement que j'avais envie de la gratter.
Moi en hurlant : et toi tu m'as dit que tu étais avec moi pour ma célébrité ? Tu me l'as avoué ?
Elle se saisit de la lampe de chevet, je me baisse à temps pour l'esquiver. Elle finit sa course contre le mur dans un bruit assourdissant. Le temps de me retourner et c'était une chaussure à talon que je prends sur mon front. Les objets volent de partout dans la pièce et la meuf sait viser. Puis je l'entends se rendre dans la salle de bain, à la vue de son sèche-cheveux, je sors en courant de la chambre.
Elle était littéralement possédée, vous l'auriez vue. Totalement incontrôlable. Je réussi à m'enfermer dans la cuisine. Pendant longtemps elle essaie d'ouvrir la porte puis elle se calme. J'ai peur d'ouvrir la porte, je reste sur mes gardes.
Soudain j'entends un grand cri mélangé à des pleurs. J'ouvre la porte et Soraya est effondrée en train de pleurer à chaude larmes. Elle est enceinte putain. Je brave les coups pour la prendre dans mes bras et la calmer. J'ai du sang qui perle sur mon visage pour finir sur le sien. Elle met du temps mais elle finit éventuellement par se calmer. J'ai mal au corps, ma blessure au front pique mais je sais que ce n'est rien par rapport à ce que ressent Soraya actuellement.
Elle n'arrête pas de sangloter et tirer du rhume. Je la garde près de mon torse. D'un coup, sa tête se jette en arrière. Elle a les yeux fermés. Je la bouscule mais elle ne réagit pas. Sans hésitation je la mets dans la voiture en direction de l'hôpital. Elle est prise en charge ainsi que ma blessure. J'ai quand même eux deux points de sutures.
Le docteur : le bébé et la maman vont bien. Elle a juste fait une montée de tension. Et en vous voyant on sait pourquoi.
Soraya le regard vide : je veux avorter.