~Boris~
Une merveilleuse odeur de nourriture me guide jusqu'à la cuisine.
Moi : Mme Ifedjika. Vous avez même mis un tablier.
Soraya : tu vas te lécher les doigts.
Moi en m'approchant : qu'est-ce que c'est ?
Soraya : n'approche pas.
Moi : dis donc ! C'est que c'est sérieux.
Soraya : oui, et sors maintenant.
C'est tellement évident qu'elle recevait de l'aide. Alors soit c'est YouTube, soit...
Moi : bonsoir Daniella.
Daniella en riant : bonsoir Boris.
Soraya posant son téléphone écran contre le plancher : je n'aime pas ça ! Tu veux dire quoi par là ? Que je ne peux pas faire à manger sans l'aide de ma sœur ?
Moi en riant : est-ce que j'ai dit tout ça ? On ne peut plus saluer sa belle-sœur en paix ?
Soraya : sors de ma cuisine. Oust ! Dehors !
Moi les mains en l'air : je m'en vais. Au revoir Daniella.
Daniella : au revoir Boris.
Je vais me doucher puis me mettre devant la télé. C'est l'un de ces rares jours où on ressemble à tous les couples.
J'entends des couverts et je vais regarder en quoi je peux être utile. C'est en vivant avec Ashabi que j'ai pris l'habitude de manger à table, avec Soraya aussi c'est pareil. "Le salon n'est pas un endroit pour manger" d'après elles.
J'aide à dresser la table pendant que Soraya dispose ses plats. On mange en évitant de parler du boulot ou des choses qui nous stressent. Une vie normale quoi. Tout ce que je désire du plus profond de mon cœur.
Soraya : tu dois t'investir un peu plus au refuge. Te donner corps et âme pour sortir le plus d'enfants possible de la rue.
Moi : ça va effacer ce que j'ai fait ?
Soraya : peut-être compenser.
Moi : ça ne marche pas comme ça. Tu voles, tu es punis. Tu fais du bien, tu es récompensé. Une bonne action n'efface pas une mauvaise et vice versa.
Soraya : ...
Moi : mais j'ai pris note.
Soraya est dans un délire de "réparation du passé" sauf que ça n'existe pas. Elle offre des kits scolaires, des sorties et autres. Ce n'est pas par altruisme ou élan de solidarité ou que sais-je, mais simplement pour se donner bonne bonne conscience. Si ça l'aide à mieux dormir le soir, tant mieux pour elle.
~Kendra~
Je relis mon travail à la recherche de la moindre imperfection. Mon équipe prépare une présentation et les tâches ont été reparties depuis cinq jours. Je me suis appliquée rigoureusement à produire un résultat de qualité.
[Sonnerie de téléphone : maman]
Je soupire déjà rien qu'en voyant son nom s'afficher.
Moi : bonjour maman.
Maman : il faut que tu rentres. Il faut que tu viennes.
Moi : où ?
Maman : voir ton père.
Moi : pourquoi ?
Maman : il a fait un accident et actuellement il est dans le coma.
Moi : ...
