Chapitre 32 : mu-yibi (voleur)

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~Soraya~

Moi : et qu'est-ce que tu lui as répondu ?

Boris : je n'aurais de répit que lorsque ce diable sera mis hors d'état de nuire. Il a beaucoup d'influence tu sais.

Moi : je comprends. Tu sais ce que tu fais, je te fais confiance.

Boris : merci.

Moi : par ailleurs, je pensais à me rendre au Gabon pour un projet.

Boris : l'école primaire ?

Moi : oui. Maman a prospecté ça et là. Il y a une école abandonnée, en piteux état mais très bien située. Le propriétaire a été arrêté et le gérant en a fait ce qu'il en a fait. Ça fait six ans que l'endroit devient un nid à serpents et un repère pour les fumeurs de chanvre.

Boris : tu la sens bien ?

Moi : plus que bien.

Boris : et la clinique de ta sœur ? On ne pourra pas faire les deux.

Moi : Daniella n'a pas de prix exact, que des estimations. Tout comme pour l'école aussi je ne sais pas à combien elle se brade. Voilà pourquoi je veux m'y rendre.

Boris : je ne sais pas. Tu es enceinte.

Moi : justement ! Bientôt je ne pourrai plus bouger et l'occasion n'attend pas. C'est juste pour une semaine.

Boris en soupirant : ok !

Deux jours plus tard je suis de retour à Libreville. Le jour même je vais visiter la dite école et tout de suite je la sens bien. Il y a des travaux à faire, tout a été pris. Climatiseurs, nacos, carrelage, sanitaires, etc. Ils ont tout prix.

Les négociations et le rachat de cette école dure toute une semaine. Vous connaissez la lenteur administrative et le gabonais qui aime les longueurs. Mais honnêtement je pense avoir fait une bonne affaire.

J'admire la grande cour de récréation. La balançoire a besoin d'un tour de tournevis mais elle tient. Pour les travaux on peut aller à notre rythme, je peux déjà me protéger. Oulala !

Après deux semaines à Libreville, je vais sur Port-Gentil rendre visite au couple MAKAYA. Je les trouve en train de se chamailler. Apparemment Melina lui a demandé de lui prendre un poisson à la braise et vous connaissez sa réponse fétiche. Après quoi, il est sorti nous laissant seules toutes les deux.

Melina en remuant sa jambe : il ne sait pas encore ce que je lui réserve. Viens m'aider à faire mon rangement s'il te plaît.

On va dans sa chambre. Elle trie le linge en racontant. Vite elle oublie la dispute avec son mari. On rigolait en parlant de nos histoires. Elle a pris un pantalon pour l'envoyer au lavage, en fouillant les poches, une grosse liasse d'argent en est sorti.

Melina dépassée : MAKAYA est un sorcier.

On a compté l'argent. 163.000f cfa au total.

Melina : et je lui demande un malheureux poisson braisé il ne peut pas ? On va voir ça aujourd'hui.

Elle a pris l'argent et l'a caché dans mon sac dans un premier temps. On a continué notre rangement jusqu'au retour de papa. A 18h Monsieur est allé se laver et il a mis son pyjama hein. Tellement suspect, mais Melina n'a rien dit.

[Sonnerie de téléphone]

Papa : ah ça c'est encore qui ? Ah ! Il me veut quoi ? (Il a décroché) oui allô ? Oui ? Comment ça ? Aaaah moi je suis déjà en famille hein (...) non je ne sors plus. Je suis déjà rentré (...) tu as vraiment besoin de ça ? Bon parce que c'est toi hein. J'arrive. Mais sinon je n'avais pas l'intention de bouger (...) à toute (il raccroche) même quand quelqu'un veut rester chez lui un vendredi.

Female 2 (ne pas spoil s'il vous plaît)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant