~John~
[Toc toc]
Je lève la tête et le gardien se tient à la vitre de ma voiture. Je la baisse pour savoir ce qu'il me veut.
Lui respectueusement : Oga Sir !
Moi : qu'est-ce qu'il y a ?
Lui un papier en main : c'est pour vous Oga Sir.
Moi septique : qu'est-ce que c'est ?
Lui : votre belle-mère a laissé ça pour vous.
Je prends le papier et le lis. "Appelle-moi urgent" suivi de son numéro de téléphone.
Moi faisant remonter la vitre : merci.
Il est vrai que je n'ai pas le contact de ma belle-mère, elle communique toujours avec Kendra. Mais soit ! Je compose son numéro.
Elle : allô ?
Moi : bonjour maman.
Elle : bonjour mon fils. Tu vas bien ?
Moi : Dieu nous garde.
Elle : amen ! Si tu as du temps passe au Guest House de préférence avant vendredi jour de notre départ.
Moi : je peux passer maintenant, je dois me déplacer sur Lagos demain.
Elle : je t'attends.
Je donne le nouvel itinéraire au chauffeur. De tout le trajet, je m'interroge sur l'objet de cette rencontre. Depuis le début, je me suis tenu éloigné de la relation de Kendra et ses proches. Je me suis abstenu de donner mon avis ou autre.
Je suis anxieux en grimpant les marches d'escaliers qui mène à l'appartement qu'occupe ma belle-mère. Elle m'attend devant la porte avec un chaleureux sourire.
Elle : entre mon fils.
Moi : tu es seule ?
Elle : oui. Yemi est allé à l'hôpital avec ses oncles récupérer son grand-père. Je te sers quelque chose à boire ou manger ?
Moi : non merci maman. Je sors de table.
Elle s'est assise en face de moi. Ma belle-mère ne parle pas bien anglais donc les mots ne sont pas répétés textuellement.
Belle-maman : je vais être brève. Ta femme a dû te raconter ce qui s'est passé dernièrement.
Moi : en effet !
Elle : crois-moi j'ai essayé de les réconcilier, j'ai fait du mieux que j'ai pu. Mais ils sont tous buttés. Chacun reste dans son coin en rejetant la faute sur les autres. Personne ne veut se remettre en question, personne ne veut se mettre à la place de l'autre, personne ne veut voir au-delà de sa propre peine. Et même si ça me déchire le cœur, je dois avouer qu'il est mieux pour le moment que chacun reste de son côté.
Moi : ...
Elle : mais il y a autre chose. Yemi. C'est un gentil garçon tu sais, il suffit de lui donner sa chance. Il souffre énormément et la puberté n'arrange pas les choses. Mais je te promets que c'est un gentil petit garçon.
Moi : je n'en doute pas.
Elle : c'était la seule chose qu'il me restait de ma fille et il avait besoin d'amour. Peut-être que je l'ai trop couvé, peut-être. Mais j'ai fait ce que je pensais nécessaire pour lui. Tu comprends ?
Moi : parfaitement maman.
Elle : et je me rends compte que si je venais à mourir, il se retrouvera seul. Plus malheureux que jamais car personne ne cherchera à le comprendre.