~Achabi~
Le voyage de Boris va me permettre de me reposer. Se lever tôt pour préparer sa journée et se coucher tard pour lui dresser la table, sans parler des réveils en pleine nuit pour le satisfaire. Comment font les gens qui ont plusieurs années de mariage ? Comment la femme africaine ne va pas vite vieillir comparer à son homme ? Et après ça il y a les enfants. La vie d'une femme n'est vraiment pas facile.
Par contre je ne sais pas comment je vais faire par rapport à toutes les promesses faites à mon amie. L'argent qu'il m'a laissé n'est mais vraiment pas suffisant. Et oui, je suis en droit d'exiger de grosses sommes d'argent à mon homme du moment où je remplis à la perfection mon rôle de femme. Le rôle d'un homme est de remplir le garde-manger, payer les factures et chouchouter sa famille. Celles qui ne sont pas d'accord ce n'est pas un débat. Votre histoire de féminisme la je ne suis pas dedans car être chef de famille n'est mais vraiment pas une position facile je le sais d'expérience. Alors je m'occupe de mon foyer, de mon homme et c'est à lui d'aller chercher l'argent dehors pour me donner. POINT. Des questions ? Gardez-les pour vous-même.
[Bruit de portail]
Étrange ! Qui peut bien venir nous rendre visite sans prévenir ?
Moi surprise : oh ! Chéri ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Boris en colère : j'ai raté l'avion, tu es ravie maintenant ?
Moi : comment ça ?
Boris : ton cinéma de tout à l'heure comme si tu ne connaissais pas les embouteillages de Lagos. Tu me fais perdre une demie heure pour une connerie de baptême d'une voisine ou que sais-je. L'avion devait m'attendre n'est-ce pas ?
Moi : ...
Boris hurlant plus fort : est-ce que tu es satisfaite maintenant ? Ça te plaît ?
Moi : désolée.
Boris : dégage avec tes "désolée" !
Il m'a poussée pour aller dans la chambre. Je l'ai vraiment mis en colère cette fois. Un bon petit plat pourrait peut-être le calmer.
Moi : je fais un tour au supermarché.
Boris : ...
Mes clés de voiture et je suis partie. Mais à peine le portail se refermait que je me suis rappelée que je devais déposer un tissu chez le tailleur. Plutôt que de faire entrer la voiture et la faire sortir de nouveau, j'ai préféré y retourner à pieds. Je pouvais entendre Boris depuis la cuisine.
Boris : et alors ? Alors Soraya (...) tu crois que moi je n'ai annulé des rendez-vous, des programmes pour être avec toi ? (...) et tous les arrangements, toutes les dépenses faites pour toi ? (...) Soraya ? Soraya écoute-moi. J'ai passé l'âge de ce genre de relation. Je prends un billet pour Libreville sur le champ et... j'en ai rien à foutre. On est ensemble ou pas ? (...) Soraya on est ensemble oui ou merde ? (...) Je prends le prochain vol pour le Gabon. Ok ? (...) bébé (sa voix s'est adoucie) je veux te voir, te toucher. Je veux être avec toi, physiquement (...) Ok. À bientôt. (Apparemment il avait raccroché) je vais te casser le dos, les reins, le vagin, les jambes. Tu dois me sentir jusque dans ton âme.
Je ne réagissais pas car je voulais obtenir le plus d'informations possibles.
Boris : aller-retour. Disons du 7 (donc demain) au 14. 1 passager adulte. Vol direct. (Il fait des bruits avec sa bouche) prochain vol le 9. Parfait, laisse-moi réserver.
C'est à ce moment que je décide d'intervenir.
Moi : chéri ?
Il a sursauté. Pendant un instant il a oublié qu'il était censé être en colère, mais c'était pour un instant.
