Chapitre 26 : à d'autres, pas à moi.

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~Kendra~

[Sonnerie de téléphone : maman]

Moi : allô ?

Maman : bonjour Alake.

Moi : bonjour maman.

Maman : j'ai parlé avec Yemi. Je pense qu'il est préférable que je le reprenne. Il viendra vous voir les vacances uniquement jusqu'à ce qu'il s'habitue à vous.

Moi : c'est quoi le problème ?

Maman en soupirant : il avait tellement idéalisé votre rencontre et les choses ne se passent pas comme il espérait.

Moi : je ne comprends pas.

Maman : tu ne prêtes pas vraiment attention à lui, tu le grondes tout le temps.

Moi : je le gronde parce que tu l'as pourri gâté. Ça se voit qu'il est habitué à obtenir tout ce qu'il désire. Il a besoin de discipline maman.

Maman : mais doucement aussi. C'est pas comme ça. Prends d'abord le temps de mieux le connaître.

Moi : maman arrête ! Je laisse énormément passer justement parce que je ne veux pas le brusquer, mais éduquer un enfant ce n'est pas dire oui à tout ce qu'il dit, veut et fait. Excuse-moi maman mais Yemi est mal éduqué. Je ne vis pas seule et John est très strict sur certains points.

Maman : c'est pour ça que j'ai dit que je vais d'abord le reprendre avec moi. Tu le grondes mais il voit comment tu chouchoutes la petite. C'est un enfant, il ne peut pas tout comprendre.

Moi : il est assez grand pour qu'on lui explique. Sa sœur n'a que deux semaines comment il peut vouloir comparer ?

Maman : laisse-le revenir, il viendra chaque vacances.

Vous savez ce qui m'agace ? C'est qu'elle est maintenant toute triste comme si on maltraitait son petit-fils ici. Je savais que l'éducation des grands-parents était pour la plus part trop laxiste, mais je ne m'imaginais pas à quel point. Yemi peut dire non mais jamais au grand jamais on ne doit lui dire non. Il est capricieux comme pas permis.

Avec la grossesse puis le nouveau né, je devais trouver le temps pour lui ce qui n'était pas facile. Mais le plus gros challenge était de trouver la patience de ne pas craquer sur lui. Je n'arrive pas à croire que ça soit ma mère, qui se soit chargée de son éducation.

Moi : maman ? Yemi ne bougera pas d'ici.

Maman visiblement en larmes : Alake je te parle. C'est moi qui me suis occupée de cette enfant, c'est moi qui le connaît. On fait les choses étape par étape. Snif ! Il quitte d'un environnement à un autre, laisse-le s'adapter et prendre ses marques. Tu passes tout ton temps à crier sur lui.

Moi ahurie : je passe tout mon temps à crier sur lui ?

Maman : snif ! C'est une discussion de sourds, je viens chercher mon enfant.

Clic !

Je suis restée le téléphone en main à fixer l'écran. Je passe mon temps à crier sur Yemi ? J'évite au maximum de lui faire des reproches, John ne lui en fait carrément pas. J'ai géré ma grossesse et les caprices de cet enfant du mieux que j'ai pu mais il avait besoin d'être recardé. Je n'allais pas laisser la culpabilité à chaque fois m'empêcher de parler et le laisser foncer droit dans le mur.

Yemi est un pré-ado, bientôt l'adolescence et bonjour les ennuis. On ne peut pas laisser un enfant faire absolument tout ce qu'il veut, non.

John : eh oh !

Je reviens à mes sens et lève la tête vers lui.

John : qu'est-ce qui se passe ?

Je lui fais un débrief de ma conversation avec maman.

Female 2 (ne pas spoil s'il vous plaît)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant