-Déplaisante intrusion-

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- Grand Kohga !

Un sous-fifre déboule à toute allure et s'effondre presque devant notre chef.
Ce dernier laisse la chaise sur laquelle il se balançait retomber, les mains sur les accoudoirs.

- J'avais demandé à ne pas être dérangé.

- Une intruse... est à l'entrée du repaire ! Une Hylienne, toute la première escouade de défense est à présent hors combat ! Halète-t-il.

- Pardon ?! Sursaute mon chef en se redressant brusquement.

Son bond le fait basculer par dessus l'accoudoir du siège - je ne comprends même pas comment cela est possible - et fini cul par dessus tête sur le sol.
Je sais qu'il fait l'idiot pour attirer les foudres du Prophète sur lui, et personne d'autre que lui, mais ça fait toujours mal à voir.

Je me tourne vers lui.

Il comprend aussitôt.

- Vas-y. Mais fait attention, d'accord ?

Je jette un regard en coin au Prophète, qui est resté stoïque tout ce temps dans le fond de la salle.

Puis passe deux doigts devant mon masque et disparais.

**********

Aussitôt que j'ai pénétré dans la salle principale, une dizaine de Yigas me sont tombés dessus.

J'ai fait en sorte de n'en tuer aucun mais qu'ils ne puissent pas se relever.

Sauf un que j'ai relativement épargné pour qu'il aille prévenir son chef.

Perdue dans mes pensées comme souvent, je ne l'entends pas arriver.

Il me prend par derrière et je ressens une douleur fulgurante à la nuque. Un liquide chaud me coule le long du dos presque aussitôt.

Très vite, un énorme flaque de sang se forme à mes pieds.

Je souris.

En passant la main dans ma nuque je remarque qu'il m'a coupé la colonne vertébrale ainsi que le haut des clavicules.

Il n'y est pas allé de main morte.

Les plaies se referment, je ressens un craquement et c'est fini.

Il ne reste pas même une cicatrice du coup qui aurait dû m'être fatal.

Je me retourne.

- Je ne t'ai pas entendu arriver.

- Toujours en vie à ce que je vois.

Il se tient les jambes fléchies, comme un fauve qui s'apprête à bondir sur sa proie.

Ses sabres sont baissés et pourtant je ne trouve aucune faille à sa garde.

- Tu te nommes Suppa n'est-ce pas ?

Il m'attaque et manque de me prendre en cisaille avec ses deux lames.

J'esquive en effectuant une rotation sur moi même.

Je range mon épée.

- Je n'ai absolument aucune envie de me battre contre toi.

- Quel dommage. Je vais devoir supprimer un ennemi sans arme.

Dit-il, sarcastique.

- Même sans arme je te battrai sans problème.

Je ris intérieurement. Je me demande comment je vais m'y prendre pour le mettre en pétard.

Il disparaît dans un écran de fumée.

- Allons bon, un peu classique cette technique, non ?

Je m'adresse à la tête d'une des huit héroïnes.

Chroniques d'Hyrule : 1. Haine, Rancœur et VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant