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Un mois s'est écoulé depuis que nous avons pris cette décision déchirante, un mois depuis notre dernier baiser, sans savoir quand – ou même si – nous nous retrouverions un jour

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Un mois s'est écoulé depuis que nous avons pris cette décision déchirante, un mois depuis notre dernier baiser, sans savoir quand – ou même si – nous nous retrouverions un jour. Ce souvenir reste gravé en moi, me réchauffant et me tourmentant en même temps.

Chaque journée qui passe sans lui est une lutte, et même si je savais que c'était la meilleure chose à faire pour nous deux, rien ne pouvait vraiment atténuer ce vide profond laissé par son absence. Faris me manque. Son sourire, son rire, sa présence à mes côtés... tout me manque, et ce manque me ronge à chaque instant.

Après cette rupture, j'ai quitté notre maison. C'était devenu insoutenable d'être là, entourée de souvenirs de nous, de tout ce qu'on avait construit, et qui semblait maintenant réduit en miettes. Je pouvais plus supporter ces murs témoins de nos joies et de nos disputes, des moments heureux comme des instants de douleur.

J'ai pris mes affaires et je suis allée vivre chez Meryem. C'était une solution temporaire, je lui ai bien précisé. Je ne voulais pas m'imposer ni me sentir comme un poids pour elle, mais à ce moment-là, c'était le seul endroit où je pouvais aller, le seul refuge où je pouvais me sentir en sécurité, même si c'était fragile.

Cela fait maintenant un mois que je suis installée chez Meryem, et même si elle a été incroyablement gentille et compréhensive, il est évident qu'il est temps pour moi de reprendre ma vie en main, de trouver un appartement, de me créer un nouvel espace à moi, un endroit où je pourrais réellement me reconstruire.

Mais l'idée même de chercher un logement ou un travail me submerge. J'ai l'impression d'être prise dans un tourbillon constant de fatigue et d'angoisse, comme si mes forces m'abandonnaient peu à peu.

Mentalement, je ne vais pas bien. Mes crises continuent de me frapper, me rappelant à chaque fois la fragilité de ma situation. Les palpitations, cette sensation de suffoquer, l'impression que le monde s'écroule autour de moi... Ces crises sont devenues mon quotidien. Rien que le fait d'y penser me rend nerveuse, et je ressens cette boule dans la poitrine qui refuse de me quitter.

Depuis deux semaines, j'enchaîne les rendez-vous médicaux, des contrôles pour essayer de stabiliser ma santé. Mais le plus dur, c'est que j'y vais seule. Avant, c'était Faris qui m'accompagnait, qui me tenait la main, qui me rassurait avec ses mots maladroits mais pleins de sincérité. Aujourd'hui, je n'ai que le vide et le silence pour me tenir compagnie.

Meryem essaie de m'aider du mieux qu'elle peut, et pour ça, je lui suis reconnaissante. Elle fait tout pour me changer les idées, pour me faire rire, même quand ça semble impossible. Parfois, on reste assises tard le soir à discuter de tout et de rien, et elle me raconte des anecdotes amusantes de sa vie pour me distraire.

Mais malgré ses efforts, elle sait bien, tout comme moi, que mon esprit est ailleurs. Elle sait que je pense encore à Faris, que je lutte pour ne pas laisser le chagrin me consumer entièrement. Meryem m'observe souvent en silence, un air inquiet sur le visage, comme si elle se demandait combien de temps je pourrais encore tenir ainsi.

Najla - Destinée à souffrir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant