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Point de vue, Faris

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Point de vue, Faris.


Jeudi.

Je me suis réveillé le lendemain avec le corps douloureux et chaque muscle en tension, comme si la nuit avait été une bataille en soi. Le souvenir de la veille me revient en pleine figure : le chaos, la violence, la rage.

Zyad, ce salaud, avait enfin été retrouvé. Ce qui s'ensuivit, c'était un carnage, un bain de sang où chacun de nous avait laissé des morceaux de soi, autant physiquement qu'émotionnellement. Mais si une chose pouvait me rassurer dans tout ce bordel, c'était que Zyad avait fini dans un état bien pire que le mien.

Il était méconnaissable, amoché de partout, son visage et son corps marqués par la justice brutale que nous lui avions rendue.

On était revenus à la maison, complètement vidés, traînant nos blessures et notre fatigue comme des fardeaux. La seule personne sur laquelle on pouvait vraiment compter, c'était Najla. Toujours là pour signer nos conneries, pour jouer les anges gardiens même quand on ne le méritait pas.

Je me redresse avec difficulté dans mon lit, grimaçant en sentant une douleur cuisante me transpercer le ventre. Putain, j'étais salement amoché. Le moindre mouvement me rappelait que j'avais frôlé la limite la nuit dernière. J'enlève doucement mon haut, et ce que je vois ne m'étonne qu'à moitié : la grande plaie sur mon abdomen s'est réouverte. Le sang s'infiltre lentement, rouge vif, tachant ma peau avec une teinte qui me rappelle trop la violence de la veille.

Je me retiens de grogner de douleur, mais l'angoisse commence à monter. J'aurais dû faire plus attention, mais dans notre monde, les blessures sont devenues une routine dangereuse. Je soupire, passant une main tremblante sur la plaie, tentant de jauger la gravité de la situation. Chaque pulsation de douleur m'enfonce un peu plus dans la réalité : ce mode de vie pourrait finir par me tuer, littéralement.

Je me redresse avec précaution, luttant contre l'envie de m'effondrer à nouveau. Il va falloir que je demande à Najla de m'aider, même si ça me tue de lui imposer ça encore une fois. Mais je n'ai pas le choix. Je prends une grande inspiration et sors de la chambre, en espérant qu'elle ne m'en veuille pas trop d'apporter encore une fois tout ce chaos dans sa vie.

Je suis dans le salon, tentant tant bien que mal de me remettre de cette douleur constante qui me traverse l'abdomen, quand Youssef débarque soudainement, débordant d'énergie comme toujours. Il me trouve assis, tentant de ne pas trop bouger pour éviter de réouvrir encore la plaie, et il s'approche, l'air visiblement excité par quelque chose.

Youssef — Putain mec, t'es là! Eh, tu savais, toi, que Jamal allait se marier?!

Je fronce les sourcils, complètement pris au dépourvu. Mon cerveau encore embrumé par la douleur ne comprend pas tout de suite ce qu'il me dit.

— Quoi?

Youssef secoue la tête, exaspéré, comme s'il ne pouvait pas croire que j'étais autant dans l'ignorance.

Najla - Destinée à souffrir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant