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« Petit à petit on oublie l'inoubliable. »

Sur le trajet, le silence dans la voiture est lourd, chacun absorbé dans ses pensées après les événements de la journée

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Sur le trajet, le silence dans la voiture est lourd, chacun absorbé dans ses pensées après les événements de la journée. Soudain, Youssef, visiblement épuisé, brise le silence.

Youssef — Faris, je suis crevé. Ça te dérange si on dort à la villa ce soir ? demande-t-il, la voix fatiguée.

Faris jette un coup d'œil dans le rétroviseur pour voir son ami à moitié endormi sur la banquette arrière.

Faris — Ouais, pas de problème, répond Faris avant de se tourner vers moi. Najla, ça te va si on dort tous à la villa ?

Je hoche la tête, bien que réticente. Les derniers jours ont été éprouvants et une nuit à la villa, même si elle est pleine de souvenirs compliqués, semble être la meilleure option pour tout le monde.

— D'accord, accepte-je doucement.

Nous arrivons à la villa et chacun se dirige vers une chambre pour essayer de se reposer. Mais malgré la fatigue, le sommeil me fuit.

Les pensées tourbillonnent dans ma tête, rendant impossible toute tentative de me détendre. Finalement, je décide de sortir prendre l'air.

Je me dirige vers le jardin, espérant que l'air frais m'aidera à calmer mon esprit. À ma surprise, j'y trouve Faris, assis torse nu sur une chaise, une cigarette à la main, les volutes de fumée dansant autour de lui.

Faris — Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il en remarquant ma présence.

Je fronce les sourcils, ennuyée par son ton.

J'arrive pas à dormir, et j'avais besoin de prendre l'air, répondis-je.

Faris — J'aime pas quand t'es sans ton voile alors qu'on n'est pas seuls dans la maison. Je soupire.

— Youssef dort paisiblement. Il soupire à son tour, tirant une taff de sa cigarette. Tu fumes depuis longtemps ?

Il prend une bouffée de sa cigarette avant de répondre.

— Depuis quelques années. Ça m'aide à me calmer, surtout quand je suis stressé.

Je m'approche de lui, les bras croisés. Je m'assoie sur la chaise à côté de lui, respirant l'air frais si agréable, laissant les cheveux volés dans le vent.

— Pourquoi t'es comme ça avec moi, Faris ? Pourquoi tu m'as fait autant de mal ?

Il reste silencieux pendant un moment, fixant un point invisible devant lui. Finalement, il se décide à parler, sa voix un mélange de tristesse et de résignation.

Faris — Najla, commence-t-il lentement, j'ai du mal à gérer ma colère. J'ai toujours été comme ça, mais c'est devenu pire après que ma mère nous a laissés. Malheureusement, cette colère est souvent tombée sur toi, et pour ça, j'suis vraiment désolé.

Faris qui s'excuse?

Je sens une pointe de compassion pour lui, malgré tout ce qu'il m'a fait subir. Je prends une profonde inspiration avant de répondre.

— Ma mère est morte quand j'étais jeune. Mon père et mes frères sont violents. J'ai grandi dans la peur et la douleur, essayant de survivre chaque jour. Lorsque tu m'as frapper pour la première fois, j'ai cru les voir.

Faris lève les yeux vers moi, la fumée de sa cigarette créant un halo autour de son visage. Pour la première fois, je vois une lueur de compréhension dans ses yeux.

Faris — Ma mère nous a abandonnés il y a sept ans pour un autre homme, dit-il, sa voix se brisant légèrement. Depuis ce jour-là, j'ai du mal à faire confiance aux femmes. Mon père est souvent absent et j'ai toujours eu peur de le décevoir. J'ai dû m'occuper de moi-même et j'ai fini par devenir quelqu'un de dur et distant.

Je reste silencieuse, absorbant ses mots, comprenant que derrière sa façade dure se cachait une profonde blessure.

— Ça ne justifie pas ce que tu m'as fait, dis-je doucement. Mais au moins, je commence à comprendre.

Faris acquiesce, écrasant sa cigarette avant de se lever et de s'approcher de moi.

Faris — J'sais, Najla. J'ai été horrible avec toi, et je regrette sache le. Je veux plus être cette personne.

Nous restons silencieux pendant un moment, la brise nocturne apportant une fraîcheur apaisante. Les étoiles brillent au-dessus de nous, témoins silencieux de nos confessions.

— Peut-être qu'on peut essayer de se comprendre, suggérai-je doucement. Pour ne plus se blesser mutuellement.

Faris prend une profonde inspiration avant de répondre.

Faris — Je veux me faire pardonner, Najla, dit-il, sa voix pleine de sincérité.

Nous restons là, sous les étoiles, partageant un moment de compréhension mutuelle.
Pour la première fois depuis longtemps, il semble y avoir une lueur d'espoir entre nous.

Bien que notre discussion ait été difficile, j'étais soulagée qu'il se soit enfin ouvert à moi et qu'il m'ait expliqué son passé. Ça m'a permis de mieux comprendre les démons intérieurs qu'il affronte chaque jour.








Point de vue, Faris.


Alors que Najla s'apprête à partir, elle se tourne vers moi et murmure un simple « bonne nuit ».

Je ne peux m'empêcher de la fixer alors qu'elle s'éloigne. Ses longs cheveux noirs flottent dans le vent, contrastant magnifiquement avec sa peau mate.

Elle est belle, d'une beauté douce et captivante qui me hante. Son parfum délicat reste suspendu dans l'air, me rappelant sa présence même après son départ.

Elle est belle, d'une beauté douce et captivante qui me hante. Ses yeux brillent d'une intelligence et d'une profondeur qui me touchent plus que je ne voudrais l'admettre.

Sa voix, même dans ses moments les plus tendus, a une douceur qui apaise mes tempêtes intérieures.

Après notre discussion, nous retournons à l'intérieur de la villa. Je m'allonge sur le canapé, mais mes pensées continuent de me hanter.

Mon esprit tourne en boucle, ressassant nos échanges et tout ce que j'ai révélé à Najla. Je prends soudain conscience de l'emprise que ma colère a eue sur moi et de l'impact désastreux que cela a eu sur notre elle.

Le souvenir de ma mère me revient en mémoire. Je revois son visage le jour où elle est partie, me laissant seul avec un père absent et un sentiment de trahison qui ne m'a jamais quitté. Chaque femme que j'ai rencontrée depuis, je les ai vues à travers le prisme de cette douleur, et Najla en a payé le prix.

Je soupire profondément, essayant de calmer mon esprit. La conversation avec Najla a été difficile, mais nécessaire.

Pour la première fois, j'ai l'impression qu'elle commence à comprendre pourquoi je suis comme ça. Et peut-être, juste peut-être, nous pourrons trouver un moyen de reconstruire ce que j'ai détruit.

Je m'endors enfin, mes pensées apaisées par l'espoir fragile d'un avenir meilleur.

Je m'endors enfin, mes pensées apaisées par l'espoir fragile d'un avenir meilleur, où peut-être, Najla et moi pourrons trouver une nouvelle voie ensemble, In shaa Allah.




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Petit chapitre après une longue absence !

Najla - Destinée à souffrir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant