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« Tous les enfants d'Adam font des erreurs et les meilleurs d'entre eux sont ceux qui se repentent. »

Cela fait une semaine que nous sommes rentrés en France, et seulement deux jours se sont écoulés depuis le décès de la grand-mère de Faris

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Cela fait une semaine que nous sommes rentrés en France, et seulement deux jours se sont écoulés depuis le décès de la grand-mère de Faris.

Depuis notre retour, les jours semblent s'étirer interminablement, chacun apportant son lot de douleurs et d'angoisses. La disparition de sa grand-mère a plongé Faris dans une spirale de désespoir et de colère qui semble sans fin, et je me sens totalement impuissante face à son chagrin.

Je vois bien qu'il s'enfonce, qu'il est en train de se perdre dans une noirceur qui ne cesse de croître. Il parle presque plus, et quand il le fait, ses mots sont empreints de mépris, de rancœur.

C'est comme si chaque mot qu'il prononce était une lame qu'il me lançait, cherchant à me blesser pour mieux dissimuler ses propres douleurs. Chaque tentative de discussion se transforme en dispute, ses paroles devenant de véritables armes.

Il m'évite, comme s'il voulait me tenir à distance de son malheur, mais je ne peux pas me résoudre à l'abandonner. Il fume sans arrêt, sa main tremblante tenant une cigarette presque en permanence.

L'air de l'appartement est devenu irrespirable, saturé de l'odeur âcre du tabac, comme si cette fumée dense reflétait le nuage sombre qui plane au-dessus de nos vies. Ses nuits sont agitées, perturbées par des cauchemars qui le laissent épuisé et sur les nerfs.

Je l'entends souvent se tourner et se retourner dans son lit, murmurer des mots incompréhensibles, des suppliques ou des cris étouffés par la peur. Parfois, il se réveille en sursaut, couvert de sueur, son regard perdu dans le vide. Ses yeux, autrefois si pleins de vie, sont maintenant ternes, comme éteints. Ils reflètent une souffrance que je peux qu'imaginer.

Il a aussi commencé à boire davantage. Au début, c'était juste un verre de whisky le soir, mais cela a rapidement dégénéré.

Maintenant, les bouteilles s'accumulent, vidées en quelques jours à peine. Je trouve des verres à moitié remplis un peu partout dans l'appartement, sur la table basse du salon, sur le comptoir de la cuisine, parfois même à côté du lit.

L'odeur de l'alcool se mélange à celle du tabac, créant une atmosphère suffocante qui pèse lourdement sur moi. Je sens que la situation lui échappe complètement, qu'il est en train de sombrer, et cela me terrifie.

Mais qu'est-ce que je peux faire d'autre que d'être là, à ses côtés, espérant qu'il finira par m'ouvrir la porte de sa souffrance?

Ce matin-là, un sentiment de malaise m'envahit dès le réveil. Faris ne s'était pas levé, ce qui était inhabituel.

J'avais l'habitude de le voir errer dans l'appartement dès l'aube, une cigarette à la main, le regard perdu dans les méandres de ses pensées sombres.

Najla - Destinée à souffrir. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant