— Nel ? Ça va ?
La voix inquiète de Leticia la ramène brusquement à la réalité. Nelly sursaute, perdue un instant dans ses pensées, avant de réaliser que son fils, Louis, pleure doucement dans son berceau. Une vague de culpabilité la traverse alors qu'elle se précipite vers lui, son cœur battant plus fort. Elle s'était encore laissée emporter par ses souvenirs... et pendant ce temps, son petit garçon avait besoin d'elle.
— Là, là... murmure-t-elle d'une voix douce et rassurante en se penchant au-dessus du berceau, les mains tremblantes d'un amour infini. Maman est là, mon ange, souffle-t-elle tout en glissant ses bras sous le corps chaud de son bébé pour le soulever avec précaution.
Dès qu'elle le serre contre elle, le nourrisson cesse de pleurer, nichant sa petite tête dans le creux de son cou. Nelly l'embrasse délicatement sur le front, sentant son parfum de lait et de bébé, une odeur qui lui apporte toujours une paix immédiate. Elle le berce doucement, ses lèvres effleurant son crâne tout doux, comme pour lui rappeler qu'elle serait toujours là, quoi qu'il arrive.
— Coucou, toi ! s'exclame Leticia, tout sourire en voyant son filleul. Donne-le-moi, que je le nourrisse, mère ingrate ! plaisante-t-elle, ses yeux pétillants de malice.
Nelly secoue la tête avec un petit rire, touchée par la familiarité de leur échange. Leticia a toujours su comment la faire sourire, même dans les moments les plus tendus. Elle lui tend Louis avec précaution, le regard brillant de tendresse, puis se dirige vers le rez-de-chaussée pour préparer le biberon.
Dans la cuisine, le silence n'est plus pesant, mais apaisant. Nelly respire profondément, essayant de se recentrer. Elle ouvre l'armoire, prend la boîte de lait en poudre, et commence à préparer le biberon avec des gestes précis, presque mécaniques. Le clapotis de l'eau qui remplit le biberon est presque réconfortant, comme une routine bien ancrée qui lui permet de rester connectée à la réalité.
Une fois le biberon chaud, elle en teste la température sur le dos de sa main, comme elle l'a fait des dizaines de fois. Le liquide est parfait, ni trop chaud, ni trop tiède. Elle retourne dans le salon et tend le biberon à Leticia.
— Merci, nourrice attitrée, plaisante-t-elle, un sourire doux aux lèvres.
Leticia prend le biberon avec un clin d'œil malicieux, puis commence à nourrir Louis avec un mélange de douceur et de naturel. Nelly s'appuie contre l'évier, ses bras croisés sur la poitrine, observant la scène. La vue de son amie tenant son fils lui réchauffe le cœur, et elle ressent une profonde gratitude pour cette amitié si précieuse.
— Alors... commence Nelly, brisant le silence alors qu'elle observe son amie donner le biberon. Et ce... Jonas, il vient pour quoi ?
Leticia lève un sourcil, un sourire malicieux aux lèvres, comme si Nelly venait de poser la question la plus ridicule du monde.
— Bah ! s'exclame-t-elle, faussement outrée. Tu ne sais vraiment pas ?
— Non. Je devrais ? répond Nelly, une pointe de curiosité dans la voix.
Leticia roule des yeux exagérément, comme si elle ne comprenait pas comment son amie pouvait être si déconnectée.
— Bah, étant donné le boulot de celui qui te sert de mari... commence Leticia, un ton sarcastique s'infiltrant dans sa voix.
Nelly fronce les sourcils et pousse un petit grognement en levant les yeux au ciel. Le nom de son mari lui fait toujours l'effet d'une petite brûlure, une piqûre subtile mais bien réelle.
— Leti... grogne-t-elle. Garde ça pour toi, tu veux ?
— Je n'ai rien dit ! rétorque Leticia en levant les yeux au ciel, mais son sourire trahit son amusement. Bref... c'est cool qu'il vienne en France, non ?
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Joue-moi, l'amour
RomanceNelly professeure de théâtre passionnée, mène une vie tranquille près de Bordeaux, loin du tumulte parisien où son mari, un acteur de série télévisée, passe la plupart de son temps. Leur mariage, déjà fragile, s'effrite sous le poids de la distance...