L'odeur de la cendre

Aqhat et Nonoh

Le petit garçon s'est réveillé de bonne heure, avant que l'aube ne commence à poindre et les coqs à chanter. Il l'a attendue toute la nuit, et elle est là, sa bonne fée.

Elle est assise sur la souche d'un arbre devant la maison. Aqhat se glisse par la fenêtre au-dessus d'une chaise qu'il escalade afin de ne pas réveiller ses parents. Mais son père ronfle comme un ours.

Il n'ose pas venir trop près de la déesse, de peur de se brûler. Des flammèches s'échappent de son corps en continu, cherchant un autre terrain à contaminer, et tout autour il fait très chaud. La terre se noircit autour de ses pieds.

- Aqhat, approche-toi.

Il avance prudemment d'un pas, puis d'un autre. Encore un autre. Mais pas plus, il a déjà l'impression d'être dans un four à pain.

Elle tend la main et lui attrape le bras.

- Tu n'as pas mal, n'est-ce pas ?

- Non.

Et c'est vrai. Malgré la chaleur étouffante, son contact est presque rafraichissant.

- Je veux te faire un présent, Aqhat.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Quelque chose de magique.

Elle sourit d'un air bienveillant et retire sa main.

- Tu ne me verras plus désormais. Souviens-toi de moi.

La créature de feu s'évapore et ne restent que des tourbillons de fumée derrière elle. Le petit garçon regarde son poignet sur lequel elle a laissé une empreinte rouge qui irradie de mille feux.

Il attend un moment, peut-être qu'elle va revenir. Il fait un peu froid maintenant. Lorsqu'il regarde à nouveau son bras, la marque a disparu.