1/ Massacre et capture ✓

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Du sang

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Du sang. Partout. Sur les murs, la moquette -si on pouvait appeler cette touffe décousue une moquette-, le plafond, même les rideaux blanc sont poissés du liquide pourpre. Habituellement, mes scènes de crimes ne sont pas si épouvantables que celle-ci. Je me contente de tuer de façons précises et rapides mes victimes, sans trop me tâcher pour éviter de squatter la laverie en bas de Cottonwood Street. Toutefois, avec cette guilde, ça avait été différent. J’avais plus de rage, plus de colère, plus de ressentiments. Les autres, ce n’était qu’une mise en bouche destiné à prévenir ma véritable cible de mon arrivée, et démultiplier ma haine. 

Expirant profondément pour calmer mon coeur qui tambourine dans ma poitrine, je me repasse dans la tête les dix dernières minutes. Je sens encore la peur du démon lorsque qu'il m'a vu passer le pas de sa porte et qu'il a comprit en croisant la fureur dans mon regard que sa fin était proche. La peur a une odeur âcre, poisseuse, presque lourde qui colle aux vêtements autant que de la pisse de chat. C’est pour cette raison que l’on donne des vêtements aux pisteurs quand ils doivent retrouver une proie. Parce que la peur empeste et résiste aux meilleures lessives. Ayperos avait eu peur, très peur. Car il avait tout entendu ; les hurlements de souffrances de ses gens, les pleurs et les gémissements mais aussi les os craquer, les chairs lentement se déchirer, le sang s'échapper de toutes les plaies. Oui, il avait tout entendu parce que les démons dans son genre avaient une ouïe si fine que le spectacle auditif avait dû être terriblement insupportable.  

J'avais tué l'un après l'autre tous les membres présents de sa guilde ; chaque homme, chaque femme, chaque enfant, de façon si spectaculaire et violente que j’étais sûre et certaine que les sons avaient traversé les épais murs de son bunker personnel. 

C’est couverte du sang de ses proches, de ce que les chefs de guildes considéraient parfois comme des membres de leur famille, que j’ai défoncé la porte métallique derrière laquelle il s’était planqué. Nous ne nous étions rien dit. Immédiatement, le chef de la guilde Kyu s'était transformé en un monstre hideux avec un corps de lézard visqueux et une langue vénéneuse de deux mètres de long. Il était tout bonnement gigantesque. Ses griffes tranchantes avaient déchiré la moquette beige comme du papier cadeau tandis que je me faisais craquer les cervicales en préparation du combat à venir. Alors qu’il régnait dans sa villa un silence sépulcral, nous nous sommes jaugé. Moi, avec un sourire insolent et lui avec une envie de me dévorer dans son regard de vipère aux pupilles verticales. 

Tout s'était passé très vite. Il m'avait chargé, j'avais esquivé, infatigable malgré le nombres immorales de victimes que j'avais au compteur rien qu'aujourd'hui. J’avais voulu qu’il comprenne que quoi qu’il fasse, il n’aurait pas le dessus. Sa langue verte et visqueuse avait tenté de me toucher en s’allongeant telle la langue d’un caméléon qui s’élance sur un insecte, mais j’étais un insecte particulièrement vif. Même dans une grande pièce comme celle-ci, le démon salamander était défavorisé. Il ne pouvait pas se mouvoir avec sa grâce habituelle, ni tendre son cou de tortue pour me becqueter. Il ne pouvait rien faire, rien de bien intéressant, du moins jusqu'à ce qu'il décide de m'acculer dans un coin de la pièce avec ses énormes pattes écailleuses et que je n'ai d'autres solutions que de sortir le grand jeu avant de me faire piéger par son buste imposant. 

HYBRIDS : Submission T1 [ EN RÉÉCRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant